Avec un taux d'occupation de plus de 60%, Agadir dépasse désormais Marrakech. Le repositionnement de la capitale du Souss sur les marchés traditionnels du balnéaire explique cette performance. Depuis le 1er mars 2006, la destination Agadir arrive en tête, bousculant le leadership de Marrakech. En termes de taux d'occupation (ratio entre les lits occupés et la capacité commercialisable), la capitale du Souss dépasse 60%, contre 57 à 58% pour sa grande rivale. Une telle situation, qui ne s'est pas produite depuis deux ans, résulte de plusieurs causes. L'entrée d'Agadir dans le club très sélect des plus belles baies du monde, consommée en 2004 et suivie en 2006 par la désignation de la ville comme étant la «meilleure baie d'Afrique» illustrent ce plein repositionnement de la destination dans le marché mondial. De plus en plus de marchés traditionnels (Angleterre, pays nordiques) reviennent en force. Cette clientèle a une durée moyenne de séjour de 7 à 8 nuitées. Tout à l'opposé de Marrakech, transformée en destination de week -ends caractérisée par de fortes saturations en fin de semaine et de faibles occupations durant les jours ordinaires. Conséquence : la ville ocre totalise une durée moyenne de séjour de 4 jours. L'objectif d'arriver à une semaine, profession de foi du nouveau bureau du Conseil régional du tourisme, reste un projet ambitieux. Les opérateurs d'Agadir rêvent désormais de franchir la barre d'une DMS (Durée moyenne de séjours) à 10 jours. Une projection tributaire de la poursuite des efforts de promotion sur les marchés nordiques et sur l'Angleterre. «Il ne faut pas lâcher la pression», recommande un hôtelier. Et d'ajouter : «si on veut maintenir le rythme, il faut intensifier la promotion sur les marchés émetteurs traditionnels du balnéaire comme l'Angleterre, l'Irlande, le Danemark». L'aérien reste toutefois un gros problème. A l'image de la Royal Air Maroc, et de sa filiale low cost Atlas Blue, la création de nouveaux sièges profite plutôt à Marrakech. La renaissance d'Agadir vient principalement des compagnies étrangères. Air France pour le conglomérat Jet Tours Club Med, compagnies anglaises, irlandaises et scandinaves pour le reste. Il faudra, commente-t-on, des efforts considérables de la Royal Air Maroc pour rattraper son retard sur Agadir. Ce déficit sur l'aérien, ajouté à l'insuffisance à l'action de promotion officielle, paralyse les marchés suisse et scandinave. A l'inverse, le marché Anglais dépasse pour la première fois le marché allemand. Au total, la destination a progressé de 4% en termes d'arrivées et de 9% en termes de nuitées. Un autre marché prometteur pour Agadir n'est autre que le marché russe. Mais là aussi, le problème concerne l'absence d'une liaison aérienne entre Moscou et Agadir.