Le SG de l'ONU dénonce les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf    Saïd Bensedira estime que le Maroc a remporté la bataille diplomatique du Sahara grâce au trio Abdellatif Hammouchi-Nasser Bourita-Yassine Mansouri    Marrakech rejoint le réseau mondial de Delta Air Lines avec une nouvelle liaison directe depuis Atlanta    Situation hydrique : Les barrages ne dépassent pas 31,6 % de leur capacité    Le Qatar veut s'implanter dans le marché marocain des énergies renouvelables et des technologies électriques    Liga : le Real Madrid remporte le Clasico et met le Barça à cinq points    Une délégation italienne à Laayoune    Laâyoune : Préparatifs intenses pour la commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte    Smara : Lancement de la deuxième phase de la célébration internationale du 50e anniversaire de la Marche verte    Chine-USA: Désescalade commerciale après 2 jours de négociations en Malaisie    Démenti catégorique : Aucune violation des droits dans le traitement des récentes infractions de vandalisme    Le sport, moteur économique et levier de développement national au Maroc    Quand la passion du football rencontre la réalité médicale    Entretien - Youssef Guezoum : « Ma musique est bilingue. Elle parle à la fois le langage du monde et celui de mes origines »    Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    CDM (f) U17: Classement final officiel des groupes    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    Vol de bijoux au Louvre: deux hommes en garde à vue    Aéroport Mohammed V: Interpellation d'un Russe recherché par l'Interpol    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    D1 Pro / J6 : Deux affiches ce dimanche à Khémisset et Meknès    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    El fútbol femenino: El equipo de Marruecos A cae en un partido amistoso ante Escocia    Football féminin : L'équipe du Maroc A s'incline en match amical face à l'Ecosse    CAN Maroc 2025 : Lancement des offres d'hospitalité et de la 2e phase de vente des billets    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Non à la chasse aux sorcières
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 26 - 12 - 2003

Faut-il opter pour une solution à l'amiable entre l'Etat et les personnes accusées de détournement de fonds dans les grands dossiers actuellement examinés devant les tribunaux, ou attendre la fin des procès ? Point de vue de Abdelouahed Souhail, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).
ALM : Dans le milieu des affaires, certaines voix commencent à appeler à ce que l'on tourne la page des dossiers de détournement de fonds dans certains établissements publics en optant pour des arrangements à l'amiable. Qu'en pensez-vous?
Abdelouahed Souhail : D'abord, je dois dire qu'il existe une confusion générale chez l'opinion publique sur certains de ces dossiers. On constate, par exemple, qu'il existe une tendance à confondre les dossiers de la CNSS, du CIH, de la CNCA ou celui de l'affaire des minotiers. Or, chaque dossier a une spécificité qui le distingue des autres. Si, dans certains cas, il y a des soupçons de détournement de fonds, dans d'autres, il s'agit juste d'une mauvaise gestion. Ces affaires sont donc très compliquées et leur complexité rend difficile toute tentative de trouver un arrangement à l'amiable susceptible d'être appliqué à tous les dossiers. Car, il ne faut pas oublier qu'il y a des procès en cours et tant que les tribunaux ne se sont pas encore prononcés à leur sujet, les personnes poursuivies sont toujours considérées comme innocentes. Aussi, doit-on dire que dans les cas où il y a eu une éventuelle mauvaise gestion, on ne peut parler d'arrangements, car, en fin de compte, la mauvaise gestion n'est pas un délit. J'estime donc qu'il faut aller jusqu'au bout dans les procès afin de déterminer d'abord qui est responsable de quoi et s'il y a eu effectivement des détournements ou pas. Bref, ce sont les tribunaux qui, en statuant sur ces dossiers, pourront qualifier les faits. Et personnellement, je pense que ce n'est qu'à partir de ce moment que l'on pourra parler d'une amnistie ou d'un arrangement à l'amiable. En un mot, il faut agir dans le cadre de l'Etat de droit que nous voulons tous.
Cela signifie-t-il que vous êtes pour la chasse aux sorcières dans ce secteur ?
Absolument pas. Bien au contraire. Je pense que la chasse aux sorcières a toujours un effet contre-productif. Il suffit à ce propos de la célèbre campagne d'assainissement qui avait eu lieu en 1995. Cette opération avait eu un effet catastrophique sur l'économie nationale puisqu'elle a cassé l'élan de l'investissement qui ne s'en est pas encore remis jusqu'à maintenant. Je suis donc contre la chasse aux sorcières. Mais, si j'insiste sur la nécessité d'aller de l'avant avec les procès, c'est parce qu'il y a une nécessité de permettre à la justice de mettre la lumière sur les différentes affaires afin de mettre un terme aux fausses idées qui sont répandues sur ces dossiers. Aussi, dois-je insister sur le fait que ces procès doivent se faire dans la sérénité sans aucune précipitation et dans le respect total de la présomption d'innocence.
Mais, une fois les procès terminés, l'on peut parler d'amnistie. D'ailleurs, il s'agit d'une prérogative de sa Majesté le Roi qui a le pouvoir discrétionnaire en la matière et a le droit de l'accorder s'il l'estime nécessaire. Car, il ne faut pas oublier que les tribunaux aussi peuvent se tromper. Nous savons tous qu'un magistrat, même s'il a une maîtrise totale de la loi et même s'il est d'une probité irréprochable, il peut se tromper, par exemple, à cause de la méconnaissance de certains aspects techniques dans le cas de dossiers complexes.
Un juge risque aussi d'être influencé par la pression causée par les médias. À ce propos, je dois dire que, pour avoir des procès dans la sérénité, il faut que la presse s'abstienne de faire procès en parallèle.
Vous considérez donc que la presse ne doit pas commenter ces affaires tant qu'elles sont examinées devant les tribunaux ?
Pas du tout. Ce que je veux dire est que les personnes qui sont poursuivies devant les tribunaux sont innocentes jusqu'à preuve du contraire. Il est donc impératif de préserver les droits des gens au même titre que les droits de l'Etat. Et si l'on juge les gens sur les colonnes des journaux, on crée une confusion qui porte atteinte à la sérénité avec laquelle ces dossiers doivent être traités.
Le lynchage médiatique qui précède et accompagne les procès n'est pas juste d'autant plus que, dans certains organes de presse, le traitement de ce genre d'affaires se fait avec acharnement et sans une véritable connaissance de ses différents aspects. Je pense donc que la presse doit avoir un rôle pédagogique parallèlement à son rôle informatif. Elle devrait donc expliquer les dossiers, présenter les faits et respecter la présomption d'innocence.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.