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Nadia Badri : Le rossignol de Oukacha
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 07 - 07 - 2006

Elle voulait tout simplement briller au firmament de Studio 2M. Prématurément éliminée par le jury, elle a rejoint sa cellule de prisonnière à Oukacha. Rencontre derrière les barreaux.
Hier, c'était une inconnue. Aujourd'hui, elle est devenue une personnalité publique. Nadia Badri, 21 ans, ne s'attendait pas à ce que sa vie prenne une telle tournure. Détenue depuis trois ans à Casablanca, elle y menait une vie de recluse jusqu'au jour où un événement inattendu est venu la mettre sur les devants de la scène. Sa participation aux présélections de Studio 2M l'a non seulement révélée au grand public, mais elle a aussi créé un courant de sympathie en sa faveur.
D'aucuns ont même envisagé l'éventualité de constituer un comité de soutien qui porterait son nom. Pour l'encourager et défendre sa candidature. Ce fut le cas d'Abderrahim Ouazanni, organisateur d'événementiels. «Lorsque j'ai appris à travers les journaux qu'une prisonnière participait à Studio 2M, j'ai été de tout cœur avec elle. J'espérais la voir sélectionnée et toucher des cachets», nous a-t-il déclaré. Au moment de son élimination, sa joie s'est muée en compassion: «Je suis allé la voir en prison pour m'enquérir de sa version des faits et pour lui manifester ma sympathie». Flash-back : Nadia a commencé à espérer devenir une star lorsque Haj Younès, directeur du Conservatoire municipal de Casablanca et membre du jury de Studio 2M a demandé au directeur de la prison d'Oukacha de l'autoriser à participer aux présélections. «Elle avait l'habitude de participer aux spectacles organisés au sein du centre pénitentiaire et j'ai eu l'occasion de remarquer sa belle voix», raconte Haj Younès. De fait, ce ne fut pas là son point faible. Son élimination a donc été mal perçue par ses sympathisants qui l'ont vécue comme une injustice. «Si seulement ils pouvaient lui donner une seconde chance. Elle aurait pu faire un tabac ; voire détrôner tous les autres candidats», affirme ce dernier.
Abderrahim Ouazani abonde dans le même sens : «les membres du Jury auraient dû lui donner une autre chance, surtout qu'ils savaient très bien qu'une demi-heure ne pouvait lui suffire pour apprendre une chanson aussi difficile que Meghiara de Latifa Raâfat».
Nadia ne dramatise pas autant. «Le Jury a jugé que je n'ai pas respecté la mesure . Je ne crois pas qu'ils avaient l'intention de me détruire ou de me démoraliser involontairement». Cette réaction cadre bien avec son tempérament. Nadia a la sagesse des gens qui savent faire bon cœur contre mauvaise fortune et vice versa.
En répondant à nos questions sur son élimination, le timbre de sa voix ne trahissait nulle colère. Par contre, elle se chargeait d'émotion chaque fois qu'elle nous parlait de son passé. Et surtout de ce jour fatidique où sa vie avait basculé. A l'origine de son drame : une banale histoire d'amour qui s'est mal terminée. Tombée amoureuse d'un garçon de son âge, elle s'est fiancée à lui. Mal lui en a pris. «Il se droguait. Il la maltraitait, mais elle supportait ses accès de violence avec stoïcisme», nous dira une co-détenue qui semble très bien la connaître. «Elle est orpheline et ses rapports avec son père n'étaient pas fameux, mais elle croyait qu'il allait changer sitôt le mariage consommé», ajoute-t-elle. Il n'a pas eu autant de patience qu'elle. En 2003, il a tenté de la dépuceler. Pour se défendre, Nadia l'a poussé. Dans sa chute, le couteau qu'il gardait dans sa poche est tombé. Elle s'en est saisie et lui asséna un coup, pour l'empêcher de commettre son forfait. Aujourd'hui, elle regrette son acte.
En nous racontant ces faits, ses yeux s'embuèrent.
Des larmes lui perlèrent vite aux paupières, mais elle fint par se réconforter. « C'était le seul moyen pour moi de me défendre», dira-t-elle avec des trémolos dans la voix. Résultat, elle doit encore purger une peine de huit ans et demi.
Pour oublier tout cela, elle se réfugie dans la chanson. «Je chante chaque fois que j'en ai l'occasion. Je prends plaisir à animer les spectacles de musique organisés au sein de la prison», nous dira-t-elle. Ses chansons préférées ? « Les chansons classiques marocaines » et « le chant soufi ». A ce propos, elle se rappelle avec émotion le jour où, lors d'une sortie au centre pénitentiaire de Salé, elle avait chanté aux côtés d'Abderrahim Souiri. «C'était un pur moment de bonheur». Ses projets ? Développer son talent musical. Mais à sa sortie de prison, elle compte ouvrir un salon de coiffure et d'esthétique. Un métier qu'elle a appris à Oukacha.


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