Bourita appelle à l'élaboration d'un instrument juridique pour lutter contre les « enfants soldats »    Le ministre ghanéen des AE salue l'adoption de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations Unies    Bourita reçoit le président de l'Assemblée nationale de Tanzanie    Chambre des conseillers : Le développement territorial au menu de la séance mensuelle    Le Niger inscrit sa position dans l'Histoire : Le Sahara est marocain et l'autonomie constitue la solution définitive    Le RNI valide sa contribution à la mise à jour de l'initiative d'autonomie et salue la démarche royale    Ceuta : Pedro Sánchez se rend au nouveau terminal maritime du port    L'armée algérienne tue des orpailleurs sahraouis des camps de Tindouf    El Hajeb : Inauguration d'une station de traitement des eaux usées pour plus de 60 MDH    Sonasid : Ayoub Azami succède à Saïd Elhadi    Conseil de gouvernement : Un projet de loi relatif à l'organisation de la profession d'Adoul approuvé    Le Maroc se rapproche des investisseurs de la Silicon Valley grâce à Keiretsu Forum    Orange Maroc renforce son infrastructure numérique avec un data center de nouvelle génération    Le Salon de l'Epargne revient pour une troisième édition    La Chambre de Commerce du Maroc en Italie (CCMI) inaugurée à Rome    Importation du chlorure de potassium : Tahraoui plaide non coupable face au réquisitoire de l'opposition    Guelmim : Un total de 117 ans de prison après les émeutes suivant les manifestations de GenZ    Près d'une femme sur trois a subi des violences conjugales ou sexuelles dans sa vie, selon l'OMS    L'armée pakistanaise annonce avoir tué 23 insurgés à la frontière afghane    Trump signe la loi pour rendre le dossier Epstein public    JSI Riyad 25 / Mercredi : le Maroc conserve la 8e place avec 22 médailles    Achraf Hakimi sacré, Chebbak entre dans l'Histoire : une soirée marocaine triomphale aux CAF Awards 2025    Mondial 2026: l'Italie affrontera l'Irlande du nord en demi-finale de barrages    Mondial U17 : Nabil Baha annonce un Maroc en pleine confiance avant le choc face au Brésil    Achraf Hakimi optimiste quant à sa participation à la CAN Maroc 2025    CDM U17 : Des arbitres italiens pour Maroc-Brésil    Coupe Arabe FIFA 25 : Tarek Sektioui dévoilera sa liste ce vendredi après-midi    Santé maternelle : Une Plateforme nationale au service de la vie    Injured Achraf Hakimi confident he'll be ready for AFCON 2025 kickoff    The Polisario invited to the European Union-African Union summit    Espagne : Arrestation d'un suspect de migration irrégulière recherché par le Maroc    Délinquance juvénile : vers une nouvelle philosophie pour la justice des mineurs    Vague de froid : Quand l'air polaire bouleverse notre hiver [INTEGRAL]    El Jadida: la perpétuité pour un pari mortel    Oualidia : L'Association "Rouh Amir" met l'urgence au services médicaux    Indice mondial du savoir 2025 : le Maroc face au défi du capital intellectuel    Rabat accueille la 12e édition du Festival Visa for Music    « Santa Claus, le lutin et le bonhomme de neige » : un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle Nord    Patrimoine : le caftan marocain en route vers l'UNESCO    Attaques jihadistes. Alerte maximale au Nigeria    Classement FIFA: le Maroc reprend la 11e place mondiale    Sortie de Sanae Takaichi sur Taiwan : mépris de textes ou provocation    Be Magazine : Rabat se fait une place méritée dans les grandes tendances du voyage    Festival International du Film de Marrakech : La composition du jury dévoilée    Marrakech : l'UCA inaugure l'exposition « L'Afrique aux origines de la vie »    Mafia : Le Maroc arrête le chef du clan d'Aprilia, activement recherché par l'Italie    PAM: Pas moins de 318 millions de personnes pourraient être confrontées à une crise alimentaire en 2026    Festival International du Film de Marrakech: la composition du jury de la 22e édition dévoilée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des métiers et des gens : Abracadabra, le Professeur est là !
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 12 - 2006

La magie, selon le Professeur Amrani, c'est avant tout celle du spectacle ! Cela dit, il s'empresse de transformer un morceau de papier journal calciné en billet de 200 dirhams flambant neuf ! Bien entendu, pas question pour lui de révéler ses secrets. Mais il se raconte volontiers…
S'il avait le pouvoir de faire disparaître quelque chose –mais définitivement, ce que les magiciens de sa corporation n'ont pas le droit de faire– Mohamed Amrani choisirait d'effacer la haine du cœur des hommes. Il dit cela avec dans les yeux l'expression des enfants qui découvrent que les grandes personnes manquent parfois singulièrement d'humanité. En cet instant, le Professeur Amrani (son nom de scène) laisse transparaître l'artiste dépité. Les souvenirs surgissent, pas tous heureux. Tel ce jour où, reçu par le nouveau directeur de grand théâtre national sous l'égide duquel il se produisait pourtant depuis trente ans, il se voit traité comme le dernier des débutants : «On m'a demandé de fournir des cassettes d'enregistrement de mes spectacles alors que j'ai toujours bénéficié du soutien du ministère et de ses institutions…»
Heureusement, Mohamed Amrani est un grand-père comblé par des petits-enfants dont les parents, en pèlerinage à La Mecque, lui ont confié la charge. Particulièrement par sa petite-fille, âgée de dix ans et pianiste tellement talentueuse qu'une équipe de télévision est venue un jour la filmer. Les yeux brillants soudain, le Professeur livre son premier secret: « Le don artistique de ma petite fille est hérité de mes parents, qui avaient consacré leur vie au spectacle. C'est auprès d'eux et de leurs collègues et amis que j'ai pris goût à ce métier, dès mon plus jeune âge… »
Passées les jeunes années d'apprentissage, ces mille et un tours de prestidigitation sur lesquels on commence par se faire les doigts et l'esprit, sa carrière dans le spectacle commence en qualité d'administrateur de spectacles, le cirque en particulier. C'était à l'époque où les cirques internationaux incluaient systématiquement le Maroc dans leurs tournées et qu'ils avaient toujours besoin sur place d'un agent de liaison avec l'administration et les autorités. C'est ainsi que Mohamed Amrani fit son entrée dans la famille des saltimbanques sans frontières et qu'il se retrouva bientôt en Grèce, à suivre une formation en hypnose auprès d'un spécialiste de renom. Nous sommes en 1967.
Trois ans plus tard, au cours d'un second voyage en Grèce, il se lancera enfin en tant que magicien, grâce au coup de pouce d'un certain Aristote Onassis, alors marié à Jacqueline Kennedy. Suivra un voyage en Tunisie et une association avec un impresario qui lui organisera ses premiers spectacles à titre professionnel. Là encore, tout de suite, son talent lui fait rencontrer les plus grands : le Professeur évoque notamment feu le président Bourguiba, avec la nostalgie de ces années de jeunesse et de premiers succès.
Il rentre au Maroc, fort d'un atout de poids: il a obtenu du ministère de l'Education nationale une autorisation de se produire dans les écoles publiques du Royaume. C'est le début d'un périple qui durera près de trente ans, de l'un à l'autre de ces villages oubliés dont les habitants n'ont jamais vu l'ombre d'un artiste en représentation.
Petit à petit, Mohamed Amrani va installer sa réputation. Celle d'un magicien apprécié des enfants, professionnel et passionné. D'ailleurs il ne se contente pas d'effectuer les tours classiques du répertoire international mais s'applique à innover et à créer. Il y a surtout le fait que ses spectacles relèvent autant du théâtre que de la magie, une caractéristique dont il est particulièrement fier : «C'est de cette façon que j'ai réussi à captiver les enfants des écoles mais aussi leurs parents et leurs enseignants pendant toutes ces années. Mes tours sont répartis au fil d'un spectacle qui se développe crescendo jusqu'au final en apothéose ! C'est ce qui explique aussi qu'on peut le revoir sans jamais se lasser… »
Mohamed Amrani raconte ses souvenirs comme il ferait surgir des merveilles d'un chapeau. Les anecdotes se succèdent, toute plus passionnantes, plus surprenantes les unes que les autres. Notamment lorsqu'il évoque les personnalités devant lesquelles il a eu le privilège de se produire, en tête desquelles il place feu SM Hassan II.
La nostalgie reprend ses droits. Le souvenir des salles combles, de ces milliers d'enfants accompagnés de leurs parents qu'il a vu filer à ses spectacles pendant toutes ces années. L'amertume aussi d'un métier difficilement praticable dans son pays, celui d'entrepreneur de spectacles condamné par le système à investir toujours plus qu'il ne peut gagner.
A soixante ans passés, Mohamed Amrani se dit toujours prêt à reprendre le chemin des tournées. Il rêve d'un festival de magie mais, souligne-t-il, «Un vrai, qui n'exclurait personne, qui serait encadré par des commissions de sélection artistique et technique dignes de ce nom et qui garantirait aux trois meilleurs participants une tournée suffisamment longue à travers le pays…»
Quel dommage que les baguettes magiques n'existent pas pour de vrai ! Et s'il en avait une ? Le Professeur l'emploierait, promet-il, «à rendre ses titres de noblesse à l'artiste marocain». Abracadabra, rien de moins.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.