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La déflagration «Nini»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 12 - 2007

L'administration pénitentiaire et les responsables de la prison de Kénitra ont mis 10 jours pour se rendre compte qu'ils avaient perdu l'un de leurs pensionnaires les plus célèbres.
C'est le fait divers du moment, Nini, celui du Hash pas l'autre, a fait la belle. L'administration pénitentiaire et les responsables de la prison de Kénitra ont mis 10 jours pour se rendre compte qu'ils avaient perdu l'un de leurs pensionnaires les plus célèbres. On peut en sourire mais c'est une catastrophe, une vraie.
Nini, dont on parle, est l'un des trafiquants de drogue les plus importants de sa génération. Il n'a écopé que de «8 ans «. Les langues se délient, Nini vivait comme Escobar. Il avait une cellule aménagée en salon, organisait des jeux pour les prisonniers et offrait les prix, avait un régime spécial. Surtout, le monsieur réservait un bar connu de la ville, y allait avec ses acolytes, des gardiens de prison et d'autres responsables en compagnie de filles de joie venant de Tanger. Tout le monde était au courant, c'est une certitude, parce que le bar en question est très connu, que les serveurs louaient la générosité de «Si Nini», que les filles arboraient ce tableau de chasse. L'arrosage était systématique et un jour Nini a préféré la liberté à cette incarcération bien particulière. L'enquête va nous livrer 3 petits gardiens véreux, alors que le problème est d'une gravité extrême. Dans nos prisons, on peut tout acheter, y compris un régime de semi-liberté, il suffit d'y mettre le prix. Ce sont les responsables politiques qui doivent assumer et non les matons du bas de l'échelle. On ne peut se limiter à ceux qui ont facilité l'évasion de Nini et oublier ceux qui lui ont assuré le traitement qu'il avait, digne d'Escobar. Combien y a-t-il de Nini dans nos prisons ? Des dizaines, traités en VIP alors que les autres détenus subissent le surpeuplement, ils continuent à vaquer à leur affaires, ont des téléphones, des supplétifs à leur service et organisent des orgies quand cela leur chante. Ne pas utiliser l'affaire Nini pour remettre de l'ordre, serait tout simplement criminel. Nini est maintenant à Sebta. C'est l'autre aspect abject de cette histoire. L'Espagne ressort le trafic de cannabis à chaque crise avec le Maroc. Madrid demande ou exige plus de fermeté dans la lutte contre ce trafic.
Cependant elle accueille en citoyens tous les trafiquants en fuite, qui ont au préalable acheté un passeport espagnol. Sur la Costa Del Sol, ils sont une bonne vingtaine à être condamnés par la justice marocaine et à vivre tranquillement en Espagne. Cette hypocrisie là, il faut la dénoncer avec une extrême vigueur, du côté de Madrid, la lutte contre le trafic de drogue est juste un moyen de pression. Le Maroc a démantelé 10 fois plus de réseaux, alors que tout passe par l'Espagne.
Depuis l'assainissement, les marges bénéficiaires restent chez les Ibères qui ferment les yeux et accueillent tous ceux qui sont grillés de ce côté de la Méditerranée, c'est aussi vil que ça. Nini a pu traverser le Nord du Maroc, traverser la frontière, inviter ses copains et faire la fête avant que les autorités se rendent compte que sa cellule est vide. Cela fait beaucoup de dysfonctionnements et un certain nombre de complicités, les secondes ne sont possibles que parce que les premiers existent. Le premier dysfonctionnement c'est l'existence, dans la majorité de nos prisons, de quartiers réservés, sorte de club VIP, souvent appelé quartier européen. C'est une survivance des années de plomb où on y mettait les détenus d'opinion une fois jugés. Il est d'ailleurs à noter que déjà en ces temps-là, les geôliers qui accompagnaient les prisonniers à l'hôpital les laissaient faire un tour à la maison. Mais il n'y avait point de corruption, plutôt de la sympathie et du respect. Ces quartiers accueillent aujourd'hui les trafiquants de drogue et les délinquants en col blanc qui y vivent comme des nababs. Ils ont beaucoup plus d'espaces que leurs co-détenus. Ce système est inacceptable parce qu'il accorde des privilèges à des délinquants dès lors qu'ils ont des sous. Il est corrupteur par essence et gangrène toutes les relations en milieu carcéral, les riches recrutant gardes du corps et serviteurs parmi les co-détenus. L'argent fait la différence dehors, mais aussi à l'intérieur de nos prisons. Nini ne s'est pas évadé, il est juste sorti de prison suite à sa demande. Il avait trop gavé ses gardiens pour qu'ils lui refusent ce service. C'est tout le système qui est remis en cause.


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