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Autrement : Les mutations du religieux : le règne de «la sainte ignorance» ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 10 - 2008

Aux XIXème siècle, Karl Marx, Friedrich Nietzsche et Sigmund Freud, qui ont influencé toute la culture occidentale contemporaine et au-delà, avaient annoncé, chacun à sa manière, «la mort de Dieu» ou, en tout cas, la fin des religions considérées comme aliénantes : «l'opium du people».
S'ils revenaient aujourd'hui parmi nous, ces trois grands penseurs européens seraient certainement surpris. Le «religieux» n'a-t-il pas fait un retour en force dans la vie des hommes depuis au moins une trentaine d'années? Et n'est-ce pas la «modernité» qui est souvent accusée (dans les pays non-occidentaux surtout) d'être aliénante ou, au minimum, illusoire? Pourtant, la désacralisation du monde, ce qu'on appelle sa «sécularisation», reste un phénomène majeur qui touche de plus en plus de sociétés. Les nations occidentales hier majoritairement chrétiennes le sont de moins en moins, et elles se définissent davantage dans leur indépendance par rapport au religieux plutôt que par leur dépendance. N'y aurait-il donc pas coexistence de deux mouvements contradictoires: d'un côté un processus inéluctable de sécularisation, et de l'autre un «retour du religieux» qui serait à la fois protestation contre la modernité et une manière d'entrer dans cette modernité ?
Ce questionnement habite de nombreux chercheurs, philosophes, sociologues et politologues. Parmi eux, Olivier Roy, politologue français qui vient de publier un essai stimulant: «La sainte ignorance» avec en sous-titre: «Le temps de la religion sans culture». Pour lui, en effet, ce qui se produit dans le monde contemporain, ce n'est pas un «retour» du religieux comme celui-ci a pu fonctionner durant des siècles. Nous assistons, bien davantage, à des mutations du religieux, où le savoir traditionnel, la culture religieuse patiemment transmise et progressivement assimilée, cèdent la place à des expressions beaucoup plus «spontanées» qui relèvent de l'émotionnel plus que du raisonnable. Ainsi, le catholicisme et le protestantisme traditionnels «marquent le pas», ont du mal à rassembler et à garder les jeunes générations, tandis que les mouvements dits «charismatiques» ou «pentecôtistes» se développent sur tous les continents, emmènent dans leur sillage des groupes de population souvent en situation de marginalité, parmi lesquels beaucoup de jeunes. Dans le monde musulman, des formes de religiosité à la fois plus fondamentalistes et plus charismatiques, tendent également , et de plus en plus, à se gagner la préférence de nombreux croyants, au détriment de l'Islam traditionnel: salafisme, tabligh, néo-soufisme... Ce religieux là est très visible, mais il fonctionne de plus en plus en rupture avec les cultures particulières. De plus en plus, il fonctionne comme «du religieux pur». Une religion où la foi se satisfait facilement de l'ignorance, du manque de culture. «Pourquoi cela ? Peut-être parce que le fondamentalisme religieux est la forme la plus en phase avec le monde contemporain, au sens où il assume parfaitement les processus de déculturation-aliénation liées à la mondialisation : il fonctionne donc comme un absolu «sans territoire», complètement affranchi des particularités culturelles. Une religiosité qui épouse donc les développements du temps humain- mondialisation- pour mieux s'en éloigner. Qui l'eût cru ?


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