À l'occasion de sa visite au Maroc du 22 au 27 décembre, le champion international russe des échecs, Anatoly Karpov, a dévoilé son intention de créer une école des échecs au Royaume. Une première en Afrique. ALM : Quel est le but de votre visite au Maroc ? Anatoly Karpov : D'abord, pour célébrer le 30e anniversaire de l'AMLUIS (Association marocaine des lauréats des universités et instituts de l'ex-URSS) qui est l'association de cadres marocains ayant une culture russe, en plus de l'association KAD-M, association des expositions permanentes des produits de la fédération de la Russie au Maroc. Une partie contre vingt joueurs au même temps a été aussi dans mon programme, sans oublier la visite du village SOS des enfants à Aït Ourrir afin de créer un club des échecs dans cet établissement. Je prévois également dans le futur l'ouverture d'une école des échecs qui portera mon nom, au Maroc. Elle sera la première en Afrique. Comment voyez-vous le jeu des échecs au Maroc ? Et le niveau des joueurs nationaux ? C'est un sport populaire, mais il n'y a pas assez de bons résultats au niveau mondial. La suprématie arabe des Marocains est indiscutable et les joueurs peuvent arriver à des résultats internationaux remarquables, citons Hicham El Hamdouchi. Ce jeune talent, que j'ai rencontré en 1992, a obtenu le titre suprême de GMI (grand maître international). Il m'est difficile de juger le niveau des échecs au Maroc. Je connais seulement Hicham El Hamdouchi, et puis je ne peux pas juger le niveau à travers une partie simultanée. Mais je confirme la nécessité de bien travailler pour aboutir aux résultats désirés. Faut-il beaucoup d'intelligence pour jouer aux échecs ? C'est tout à fait normal que la personne ait un talent pour devenir un joueur de haut niveau, mais en parallèle, il faut beaucoup de travail. On peut arriver plus vite lorsqu'on a à son service un bon encadreur pédagogique qui permet au joueur de découvrir les points faibles de ses adversaires et lui corriger les siens. Il faut également investir beaucoup de temps pour les études liées aux échecs. Quelles sont les activités que vous exercez à part les échecs ? Je travaille beaucoup et dans plusieurs directions. Je préside depuis huit ans un grand établissement mondial qui s'intéresse à l'écologie. Aussi, je suis ambassadeur de l'UNICEF pour les bonnes intentions. J'ai un grand organisme d'apprentissage des échecs en Russie et dans quelques pays au monde. La passion que j'ai gardée depuis mon jeune âge est la philatélie. Je suis aussi membre de plusieurs établissements qui s'occupent de l'écologie et le développement continu, d'un organisme international de l'expertise écologique qui s'intéresse à la recherche des technologies modernes capables de limiter les matières toxiques. Cet organisme a bénéficié d'une subvention des Nation unies pour ses efforts qui ont abouti à la découverte d'un produit susceptible de nettoyer l'environnement et limiter quelques toxiques. Actuellement, je travaille sur un grand projet pour fabriquer une voiture pour handicapés, qui sera commercialisée en Russie en premier lieu, et dont le montant ne dépassera pas les 6000 dollars !