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Abdelwahab Rafiki : «Je ne suis ni jihadiste ni takfiriste, et je n'ai pas de problème avec la monarchie»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 03 - 2009

Mohamed Abdelwahab Rafiki, condamné à 30 ans de prison, dément toute implication dans les attentats du 16 mai 2003, et regrette toute appartenance au courant de la Salafiya Jihadia.
ALM: Vous avez dénoncé récemment l'enlisement de la procédure de révision de votre procès, contrairement à la décision de la Cour suprême rendue en mars 2007. Quelles sont, à votre avis, les causes de cet enlisement ?
Abdelwahab Rafiki : Je vous rappelle que la décision de la Cour suprême a été rendue il y a 2 ans, mais les séances consécutives pour le réexamen du dossier ont été reportées pour 2 ou 3 mois. La dernière séance a été reportée pour un an. La décision du report est motivée par l'absence des témoins. On sait que tout le procès a été basé sur des témoignages. Lors de notre jugement, les témoins n'étaient pas présents. Justement, la Cour suprême avait cassé la sentence pour motif d'absence des témoins. La Cour a affirmé que les suspects ont le droit de bénéficier de la déposition des témoins. Ce qui est étrange, c'est qu'à chaque fois que le tribunal tient une séance, il procède au report pour motif d'absence des témoins.
Or, la plupart de ces témoins sont des prisonniers, ce qui veut dire qu'ils peuvent facilement assister aux séances. C'est le motif apparent du retard que connaît la procédure. Alors que la cause profonde est, peut-être, la sensibilité du dossier.

Dans plusieurs communiqués, vous avez réfuté les accusations vous impliquant dans les attentats du 16 mai. Sur quels arguments vous basez-vous pour clamer votre innocence ?
J'ai beaucoup parlé de cette question. Je vous affirme que je ne fais partie d'aucun courant ni d'aucune organisation qui se réclame de la Salafiya Jihadia. Certes, ce courant existe sur le plan mondial mais je n'ai jamais affirmé mon appartenance à ce courant que ce soit avant ou durant mon emprisonnement. Je ne crois pas à l'idéologie de la Salafiya Jihadia. D'ailleurs, ce qui prouve notre innocence, Hassan Kettani et moi-même, c'est que nous avons dénoncé catégoriquement les attentats du 16 mai 2003 ainsi que les attentats qui ont eu lieu par la suite. Nous avons toujours dénoncé les attentats terroristes. Je ne dis pas cela parce que je suis maintenant emprisonné ou pour m'acquitter des inculpations. Je dis cela parce que j'en ai toujours eu la conviction. J'ai toujours dénoncé ces actes avant ou durant mon emprisonnement. Nous avons publié un communiqué dans ce sens juste après les attentats de mars 2007. Le courant mondial de la Salafiya Jihadia autorise les actes terroristes. Je suis contre les orientations de ce courant. En plus, tout le monde sait qu'actuellement le courant salafiste est en confrontation manifeste avec tous les autres courants islamistes. J'ai toujours eu de très bonnes relations avec tous les courants islamistes. Alors, je ne sais pas si j'étais condamné pour le soutien que j'ai toujours accordé aux causes de l'Islam, par exemple la cause de la Palestine. À préciser que tous les courants, même nationalistes ou laïques, soutiennent la cause palestinienne. Donc, je réaffirme mon innocence par ma dénonciation des actes terroristes.

Selon vous, quel danger présente le courant de la Salafiya Jihadia pour le Maroc ?
J'aimerais éclairer un point là-dessus, comme je viens de le préciser, je n'ai jamais appartenu à ce courant. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de révisions. Nous sommes actuellement en prison depuis 6 ans. Cette période a été une occasion pour la méditation et la révision. Tout en démentant toute appartenance au courant salafiste jihadiste, j'avoue qu'il y a eu certaines erreurs.

Quelles sont ces erreurs ?
Je pense que c'est normal. Tout prédicateur, tout mouvement au début de sa carrière commet des erreurs. Durant notre période d'emprisonnement, nous avons changé notre opinion sur plusieurs questions. J'appelle tous les courants islamistes à se prêter de temps en temps à un travail de remise en question. Je vois que c'est une très bonne chose. Nous sommes prêts à revoir toute position dont la fausseté s'est avérée. S'il s'avère que nous avons tort dans telle ou telle question, nous avons le courage et l'obligation de reconnaître notre erreur. Au début, toute personne est animée par l'enthousiasme et l'excès de zèle et au fur et à mesure que la personne grandit, elle devient plus mure et réalise qu'il allait de son bien d'être plus attentive sur certaines questions. D'ailleurs, nous allons bientôt publier des écrits qui mettent en exergue les questions sur lesquelles nous sommes revenus.

Etes-vous optimiste quant à l'issue du procès ?
Vous savez, d'après le climat général qui prévaut ces jours-ci, nous sommes très optimistes. D'autant plus que nous sommes convaincus de notre innocence. C'est pour cela que nous espérons beaucoup du procès. Ce procès intervient dans un temps où prévaut un climat de réconciliation. Les détenus bénéficient d'un traitement plus favorable qu'auparavant. En plus, plusieurs responsables ont fait des déclarations qui nous ont redonné espoir. Tous ces indices montrent que la solution est pour bientôt. Et nous espérons vraiment que notre procès soit le point de départ de la solution.

Comment imaginez-vous la période post-carcérale ?
Maintenant que nous sommes toujours emprisonnés, l'aboutissement de notre procès se taille la part du lion de nos préoccupations. Personnellement, je n'ai pas encore de projets pour la période post-carcérale.

Que pensez-vous de l'initiative qui a été lancée par le Conseil consultatif des droits de l'Homme appelant les détenus à rédiger des lettres dans lesquelles ils dénoncent la violence ?
C'était vraiment une initiative louable. Nous avons salué cet appel du CCDH et nous avons appelé à sa mise en œuvre que ce soit de la part de l'Etat ou des détenus. Je pense que cette initiative peut constituer une issue de ce dossier. Cette initiative se base sur trois points essentiels que vous venez de citer. Nous avons salué cet appel parce qu'il correspond à nos convictions. Tout d'abord en ce qui concerne la dénonciation de la violence, je réitère notre engagement dans ce sens. En ce qui concerne le « Takfir » de la société marocaine, j'estime que ce qui a été annoncé par certains médias est une aberration. Ces derniers prétendent que je suis un takfiriste qui déclare que la société a dévié des enseignements de l'Islam. Je vous rappelle que j'étais prêcheur dans une mosquée à Fès. Je faisais ma prière avec les autres musulmans dans les mosquées. J'ai fait mes études au sein des établissements et facultés publics. Je dispensais des cours dans des associations bien connues et autorisées. J'ai suivi des cours d'anglais à l'institut américain. En plus, j'ai toujours eu de très bonnes relations avec toutes les composantes de la société civile. Alors comment peut-on imaginer que je suis un takfiriste ? En ce qui concerne la Monarchie, je vous affirme que je n'ai aucun problème avec la Monarchie. Même avant mon emprisonnement, j'ai toujours déclaré que je n'avais aucun problème avec la Monarchie. Tous les pays islamiques ont toujours eu à travers l'histoire des régimes monarchiques. Alors nous n'avons aucun problème avec cet appel car nous avons toujours adhéré aux principes qu'il propose. Je vous garantis que la majorité des prisonniers dans la prison de Fès ont répondu à cette initiative. Et c'est l'occasion pour moi d'appeler tous les prisonniers à répondre à cet appel.
Enfin, j'aimerais vous dire que Cheikh Hassan Kettani a le même avis que moi à propos de tout ce que je viens de déclarer.
Procès Kettani-Rafiki : Sit-in de solidarité
«Annasir» prévoit un sit-in pour ce vendredi 6 mars devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. C'est ce qu'a annoncé, mardi, l'association de défense des détenus islamistes : «Ennassir». Motif : Les reports en série du rejugement de Hassan Kettani et Abdelwahab Rafiki, qui purgent depuis 2003 des peines de 20 et 30 ans de prison pour leur implication présumée dans les attentats du 16 mai 2003. En mars 2007, la Cour suprême avait rendu une décision stipulant la révision du procès. Cela fait déjà deux ans, mais toujours pas d'issue à cette affaire. D'où la montée au créneau de l'association «Ennassir». Contacté par ALM, le président de cette ONG, Abderrahim Mouhtad, a dénoncé un «enlisement de la procédure de rejugement des deux détenus islamistes». La Cour d'appel, qui doit rejuger MM. Rafiki et Kettani, avait exigé l'audition des témoins. Mais «le Parquet refuse toujours de présenter les témoins, qui sont tous en détention», déplore le président de l'association «Ennasir». M. Mouhtad dénonce une obstruction, «parce que l'on refuse d'innocenter ceux que l'on présente depuis 5 ans comme les idéologues des attentats ignobles du 16 mai 2003».


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