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Samir Bargachi : «Nous voulons que la société soit plus compréhensive»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 03 - 2009

Samir Bargachi, coordinateur général de l'association des homosexuels marocains, basée à Madrid, vient d'effectuer une visite au Maroc. Il explique les objectifs et les enjeux de son ONG.
ALM : Lors d'une récente visite au Maroc, vous avez exprimé le désir de l'association Kifkif de sortir de la clandestinité. Pourquoi aujourd'hui ?
Samir Bargachi : Nous ne sommes pas aussi pressés que cela. 2009 n'est pas une année sacrée pour nous. Nous savons que la loi marocaine interdit la constitution d'associations comme Kifkif, cette loi criminalise l'homosexualité. Mais la loi marocaine garantit le droit au rassemblement. Les homosexuels constituent en fin de compte une composante de la société marocaine. Nous ne sommes pas venus d'une autre planète. Les homosexuels sont finalement des enfants, des frères et des amis des citoyens marocains. Personnellement, je suis né dans une famille marocaine musulmane, à l'instar des autres citoyens. Seulement, nous ne sommes pas autorisés à nous organiser légalement dans le cadre d'un groupement. Nous voulons que notre société soit compréhensive à l'égard de notre existence. Nous savons que plusieurs obstacles se dressent devant nous. Il y a au Maroc un taux élevé d'analphabétisme, et nombre de citoyens ne connaissent pas encore leurs droits. Et ce qui est vrai de cette catégorie de citoyens, l'est également des homosexuels. Nous constatons que la loi marocaine cautionne la discrimination sur la base des pratiques privées. Les homosexuels marocains ne manifestent pas dans la rue. Nous ne sommes pas une ONG à scandales, comme certains le pensent. Il y a au Maroc des parties qui veulent donner une image déformée des homosexuels. Ils savent à l'avance que la loi n'est pas de notre côté, ils en profitent pour nous réprimer. Ils utilisent des arguments théologiques pour justifier leurs anathèmes, même s'il n'y a aucun consensus du point de vue du fiqh sur l'interdiction de l'homosexualité. Il y en a qui disent également que les homosexuels au Maroc sont le produit de la colonisation. Je leur réponds que la culture marocaine comporte autant d'évocations homosexuelles. Si les tenants de ces accusations ont le droit de dénoncer l'homosexualité, il y a un point qu'ils n'acceptent pas, en l'occurrence le dialogue. Nous croyons aux vertus du dialogue, mais ils ne veulent nous donner aucune possibilité de dialogue pour exprimer nos idées.
Quelles sont alors vos idées ?
Nous sommes un groupement de citoyennes et de citoyens marocains. Nous comptons parmi nous des musulmans, des juifs, des chrétiens, et des laïcs. Nous sommes unis dans le cadre d'un groupement pour susciter un débat d'idées. Nous souhaitons sensibiliser sur des sujets touchant à notre vie privée, en l'occurrence l'homosexualité. Nous ne faisons rien qui transgresse la loi. Nous rejetons l'accusation de déviation sexuelle que l'on nous colle, tout comme l'inculpation de vouloir faire dévier du droit chemin la jeunesse marocaine. Toutes nos activités restent des activités de sensibilisation et ne sortent pas du cadre juridique. J'insiste sur le fait que la loi marocaine garantit le droit au rassemblement. Le Maroc n'est pas un Etat policier. Voilà pour le volet juridique. Maintenant, il reste que la société n'est pas prête culturellement ni intellectuellement à soulever, de manière générale, la question de la sexualité. La sexualité reste un tabou au Maroc.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'être un répondant de l'internationale des homosexuels ?
Je précise que la participation aux activités des mouvements homosexuels internationaux ne s'inscrit pas dans notre agenda. Je précise, également, que nous ne recevons aucun soutien financier de la part de parties étrangères. Nous finançons nos activités par nos propres moyens.
Etes-vous optimistes quant à la reconnaissance de votre association au Maroc ?
Au départ, personne au Maroc ne pensait que la femme allait jouir des droits que lui garantit, actuellement, le Code de la famille. La femme marocaine bénéficie aujourd'hui du plus grand nombre de droits à l'échelle du monde arabe. Il n'était dans l'esprit de personne que la femme marocaine allait engranger autant de droits, au même titre que l'homme. Mais cela a été rendu possible grâce aux efforts déployés par la société civile, les grands pas positifs franchis par l'Etat marocain, le rôle des médias nationaux progressistes et ouverts. A l'appui de cette ouverture indéniable, je citerai également les droits culturels reconnus à l'amazighité, les droits civils octroyés aux chrétiens … Nous espérons qu'il en soit de même pour la question des homosexuels.
En réaction à vos récentes déclarations médiatiques au Maroc, la présidente de l'Association «Bayt Al Hikma», Khadija Rouissi, vous accuse d'avoir menti sur sa disposition supposée à programmer la question de l'homosexualité dans le cadre de ses activités. Avez-vous réellement menti sur cette question ?
Je précise qu'il n'y a aucun rapport entre Bayt Al Hikma et Kifkif. Certes, j'ai eu un entretien avec sa présidente Khadija Rouissi qui m'a reçu dans sa propre maison. Elle m'a assuré de sa position positive à l'égard de l'homosexualité. Je rappelle que Khadija Rouissi avait dénoncé, ouvertement lors d'une émission sur 2M au sujet des événements de Ksar El Kébir, le lynchage des victimes de ces événements. Son association avait, par ailleurs, lancé un appel pour le respect des libertés individuelles. Je l'ai rencontrée pour la remercier pour sa position courageuse. Pour le reste, nous n'avons conclu aucun accord au sujet de la programmation par Bayt Al Hikma d'activités sur l'homosexualité.
L'AMDH soutient-elle réellement votre action au Maroc ?
La position de l'AMDH sur l'homosexualité est la même que celle de la Déclaration universelle des droits de l'Homme ratifiée par le Maroc. Cette Déclaration stipule clairement que l'orientation sexuelle de l'individu ne peut être un prétexte à la discrimination.


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