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Décryptage : La mauvaise foi accréditée
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2010

La gestion des relations avec la classe politique espagnole et le traitement de la presse de ce pays est une affaire qui revient au gouvernement et non pas à la population…
Plus de trois millions de citoyens ont manifesté à Casablanca pour exprimer l'attachement indéfectible du peuple marocain à son intégrité territoriale et sa prédisposition à toute forme de mobilisation pour défendre la marocanité du Sahara. Tous ceux qui ont défilé le long de l'avenue Mohammed VI l'ont fait dans cet esprit et dans ce but précis et n'avaient qu'un seul message à transmettre au monde entier. Ce message, on peut le résumer dans un seul slogan qui a été scandé par les trois millions de marcheurs : «Meurs Ô ennemi ! Le Roi a son peuple !» (Mout, mout ya la3dou, wel Malik 3andou cha3bou). Pour ce qui est du reste des slogans concernant notamment la dénonciation de l'acharnement médiatique et politique de la droite espagnole sur le Maroc, il est clair que, dans la tête des manifestants, ce n'était qu'un sujet secondaire. L'essentiel pour tous, c'était de sortir dans la rue pour montrer au monde entier que le Maroc parle d'une seule voix sur l'affaire du Sahara.
Mais, la gestion des relations avec la classe politique espagnole et le traitement de la presse de ce pays, elle, c'est une affaire qui revient au gouvernement et non pas à la population. Nous avons un ministre de la Communication qui est aussi le porte-parole de l'exécutif censé gérer les relations de l'Etat avec la presse étrangère accréditée au Maroc et nous avons un ministre des Affaires étrangères et de la Coopération qui est censé – on semble l'oublier – gérer les relations avec les médias étrangers à travers les attachés de presse qui sont en poste dans toutes les ambassades du Royaume à l'étranger. Pour l'aspect politique des relations entre le Maroc et l'Espagne, il est clair qu'une association intelligente des efforts du gouvernement et des partis politiques devrait permettre au Maroc de régler beaucoup de problèmes avec les formations partisanes de ce pays. Commençons par les médias espagnols et analysons les raisons de la situation de blocage dans laquelle on se trouve actuellement. Cette presse, tous titres confondus, publie systématiquement des articles anti-marocains non seulement sous forme de prises de position éditoriales – ce qui est légitime puisqu'il relève de la liberté d'opinion – mais en dénaturant la réalité et en publiant délibérément des contrevérités. C'est un constat clair et indéniable. Qu'est-ce qui explique cet acharnement collectif ? Pourquoi cette unanimité contre le Maroc alors que les médias espagnols sont radicalement divisés sur plusieurs questions? En fait, il y a deux raisons. La première concerne l'approche générale adoptée par le gouvernement dans la gestion de ses relations avec les médias concernés. Durant plusieurs décennies, le Maroc s'est lancé dans un chemin totalement en rupture avec l'usage international. En fait, au lieu de s'occuper des relations avec les journaux étrangers là où ils sont publiés, on le fait ici, au Maroc. Au lieu de créer des ponts de communication avec les rédactions centrales et leurs dirigeants, les responsables marocains se contentent de le faire avec des correspondants locaux qui finissent par se rendre compte de la faiblesse des autorités marocaines face aux médias étrangers et surtout de leur incapacité à communiquer convenablement avec leurs rédactions centrales respectives. Ils se sentent dans une position de force et commencent à exercer leur mission en se permettant tous les vices que le métier de journaliste interdit à celui qui l'exerce : déformation de la réalité, falsification, voire invention de faits, chantage, corruption, collaboration avec des services étrangers, etc. Et c'est ainsi que l'on a vu des petites mains du journalisme chez elles — le cas du pauvre Ignacio Cembrero est emblématique — devenir des stars chez nous, donnant même des interviews inspirées à la presse locale, et réussir à faire trembler certains de nos responsables qui accourent aveuglément pour quémander leur grâce à chaque fois qu'ils les contactent… Tout cela est malsain et disproportionné. Pendant ce temps-là, nos attachés de presse dans le monde entier ne font rien du tout. Ils se tapent la belle vie dans toute sa splendeur diplomatique. Leurs carnets d'adresses sont tout aussi vides que leurs agendas. Et c'est là que réside la deuxième raison de l'échec de notre politique médiatique en Espagne.
A Madrid, puisque l'on parle de ce pays, notre attaché de presse est tellement effacé qu'on n'est même pas sûr qu'il existe vraiment. Personne ne le connaît et il ne connaît personne. Pourtant, il est censé avoir une forte présence sur la place médiatique madrilène. Ce qui n'est pas le cas. Connaît-il le directeur du service international d'El Mundo ? A-t-il déjeuné un jour avec le patron de la rédaction centrale d'El Pais ? A-t-il réussi à tisser un lien d'amitié avec le premier conseiller de la direction de La Vanguardia ?... Non ! Il est vrai qu'il existe une certaine connivence entre des patrons de presse espagnols et des formations politiques ou des organes étatiques pour maintenir une hostilité systématique contre le Maroc. Mais, il existe aussi des journalistes professionnels honnêtes, sérieux et qui ont le sens de l'éthique en Espagne. Ils sont la règle et non pas l'exception. Et ce sont ces journalistes qui occupent les postes d'avant-garde dans leurs rédactions respectives. Ces journalistes, malheureusement, ne peuvent rien faire du moment que leurs uniques sources d'information restent leurs correspondants au Maroc puisque nous n'avons jamais pu établir des ponts de communication et d'explication directs. Or, un correspondant a toujours besoin de justifier sa présence permanente – très coûteuse pour son journal – au Maroc. Ainsi, quand il ne fait pas dans l'auto-sensationnalisme, il tombe dans le piège de la manipulation étrangère ou il est victime de la contagion mentale de ses confrères en poste à Rabat. N'a-t-on pas vu, à plusieurs reprises, les correspondants espagnols écrire pratiquement le même article avec les mêmes égarements professionnels et contenant les mêmes contrevérités ? Mais, qui se charge de rectifier et de faire les précisions nécessaires à Madrid ? Malheureusement, personne. On se contente de s'indigner, ici, au Maroc, en fustigeant la presse espagnole dans sa totalité sans chercher à établir un bon diagnostic pour détecter aussi nos erreurs et nos failles. Dans le domaine politique, les manquements sont tout aussi nombreux que dans le domaine médiatique. Le champ politique espagnol est très complexe. On ne peut pas le réduire, en ce qui concerne le Maroc, à une simple séparation entre la gauche et la droite, entre les socialistes et les populaires. Cette distinction simpliste fait que notre approche nous mène toujours vers des résultats catastrophiques. Car dans chacune de ces deux familles politiques, il n'existe pas une seule et unique attitude vis-à-vis du Maroc. Au sein du Parti Socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et du Parti populaire (PP), il y a deux tendances opposées sur la question du Maroc. Il n'existe pas de position unique. Les Socialistes catalans ont une approche différente de celle des socialistes andalous et les Populaires des Iles Canaries ont une position totalement opposée à celle des Populaires de la Galice, etc. En plus, en Espagne, il existe une multitude de petits partis régionaux, nationalistes, indépendantistes, écologiques, etc. Et ces petites formations ont une grande influence sur la politique générale de l'Etat puisqu'elles sont généralement liées au parti gouvernant par des pactes de coalition que ce soit au niveau central ou dans les régions autonomes. Le PP et le PSOE sont toujours otages, quelque part en Espagne, de certains de ces petits partis politiques. Maintenant, deux questions se posent avec insistance : le gouvernement marocain a-t-il développé des relations sérieuses ou des ponts de communication fiables avec les différentes directions régionales des deux principaux partis politiques espagnols ? A-t-il réussi à établir une stratégie de lobbying auprès des formations politiques régionales ? Malheureusement, non. La communication avec les partis politiques étrangers n'est pas uniquement une affaire protocolaire. Il ne suffit pas de recevoir une délégation parlementaire d'un pays étranger au bureau du président de l'une des deux Chambres du Parlement pour dire que l'on fait dans la diplomatie parlementaire ou partisane. Les relations avec les partis politiques étrangers stratégiques pour le pays se font en marge des activités officielles. Chaque parti politique espagnol a ses hommes de médias influents, ses hommes d'affaires puissants, ses avocats introduits, etc. faire entendre la voix du Maroc, la voix de la raison et de la légitimité devrait se faire par tous les moyens et à travers tous les canaux. On ne peut se contenter de dénoncer et de critiquer la position hostile de certains médias et partis politiques ibériques. Il faut faire aussi l'effort de faire un forcing médiatique et politique pour mieux se faire connaître et mieux expliquer la légitimité de la position du Royaume. Et ce n'est pas en pliant régulièrement sous le joug douteux d'une racaille médiatique accréditée qui joue un jeu sans règles, et sans honneur professionnel, que l'on va y arriver.


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