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Abdelbari Zemzmi : «On ne peut pas qualifier l'acte de Bouazizi de péché»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 01 - 2011

Le prédicateur Abdelbari Zemzmi estime que la fatwa d'Al Azhar, dénonçant le suicide de Bouazizi, n'est qu'un communiqué du ministère de l'Intérieur égyptien.
ALM : Que dit la religion à propos du suicide ?
Abdelbari Zemzmi : Le suicide, en dehors des circonstances qui peuvent l'accompagner, est un acte méprisable. Le texte coranique est clair dans ce cadre. «Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au feu, voilà qui est facile pour Allah», versets 29 et 30, Sourate An-Nissae. Le Prophète Sidna Mohammed a également affirmé que le suicide est un acte incompatible avec l'Islam. C'est le deuxième grand péché, selon les préceptes de notre religion. Celui qui met fin à ses jours, en pleine conscience de son acte, ressemble parfaitement à celui qui donne la mort à autrui. La vie ne nous appartient pas, elle appartient à Allah. C'est Lui qui nous donne la vie et c'est Lui Seul qui est habilité à nous priver d'elle. «Ils t'interrogent sur l'âme. Dis-leur : L'âme relève de l'ordre exclusif de mon Seigneur», verset 85, Sourate Al-Israe. Ceci étant, je pense que seules les personnes qui se suicident sous la pression d'un fait particulier dérogent à la règle.
Que pensez-vous du cas du jeune Tunisien Mohamed Bouazizi?
Ce jeune homme qui s'est donné la mort par immolation par le feu est une exception. Les conditions dans lesquelles il vivait l'ont mis sous une grande pression. Il s'agit d'un jeune diplômé qui n'a pas réussi à trouver un emploi compatible avec son niveau d'études. Il était contraint de vendre des légumes dans un marché pour gagner sa vie. Pire encore, on a voulu le priver de ce gagne-pain et il a été maltraité par une femme agent de police. Le comble. Face à cette situation de répression, il n'a trouvé d'autre solution pour exprimer sa colère qu'en s'immolant par le feu. C'est pour cela que je dis que le jeune Tunisien était hors de lui-même et n'était nullement conscient de ses actes. Il fait donc l'exception. On ne peut pas qualifier l'acte de Bouazizi de péché. Car il a fait ce qu'il fait sous la colère. Il ne savait donc pas ce qu'il faisait. Je donne ici l'exemple du divorce en Islam. L'homme qui répudie sa femme dans un état de colère, son divorce n'est pas valable, car cet homme n'était pas dans une situation qui lui permet d'être conscient de ses actes.
Quel commentaire faites-vous des autres cas de tentative d'immolation par le feu?
Certes, il y a eu des tentatives de suicide en Algérie, en Egypte, en Mauritanie et au Yémen, mais le problème c'est qu'on n'a pas suffisamment d'informations à propos de ces cas, ni les circonstances qui les ont entourés. Pire que la mort, la raison pour laquelle on se donne la mort, dit-on. Mais cela ne nous empêche pas de dire que tout ce qu'on a avancé à propos du cas de Bouazizi est valable pour les jeunes qui se donnent la mort sous une grande pression et en n'étant pas en mesure de juger leurs actes. Je donne ici l'exemple du martyr Mohamed Zerktouni, ce grand militant marocain. On ne peut pas dire que ce dernier s'est suicidé, mais il s'est martyrisé pour défendre une grande cause.
Quel commentaire faites-vous de la fatwa d'Al Azhar ?
En fait, les fatwas émanant des institutions étatiques ne reflètent pas l'opinion de la religion. Je cite ici, comme exemple, l'Université Al Azhar en Egypte et la maison de la fatwa en Arabie Saoudite. Les fatwas émises par ces deux institutions sont destinées à servir des desseins politiques ni plus ni moins des Etats. La fatwa d'Al Azhar sur Bouazizi n'est qu'un communiqué du ministère de l'Intérieur égyptien.
Que dites-vous à propos de la révolution du Jasmin ?
La révolution tunisienne a montré la grande maturité du peuple tunisien. Il s'agit d'un peuple qui a choisi de combattre la dictature de l'ancien régime non pas en recourant au terrorisme et aux actes criminels mais en manifestant à grande échelle. Les jeunes Tunisiens qui ont mené la révolte ne sont pas responsables des actes de pillage qui ont eu lieu lors de la révolution. Ces actes ont été commis par une poignée d'opportunistes qui a exploité le chaos dans lequel s'est plongé le pays après le départ de Ben Ali. D'ailleurs, la révolution continue en Tunisie. Les manifestants refusent catégoriquement que d'anciennes figures de l'ancien régime reprennent le pouvoir, notamment le parti dictatorial de l'ex-président tunisien.
Comment expliquez-vous le fait que les islamistes tunisiens n'ont pas joué un rôle de premier plan lors de la révolte?
La révolution tunisienne n'appartient qu'au peuple tunisien. Ce sont les manifestants qui ont mis fin au régime de Ben Ali, et non pas un parti politique ou un courant particulier. Toutes les composantes de la société tunisienne ont pris part à cet acte. Par ailleurs, on doit rappeler que les islamistes étaient réprimés au même titre que les communistes. Maintenant, avec la renaissance de la démocratie, le courant islamiste va resurgir sur la scène politique.

Al-Azhar condamne l'acte de Mohamed Bouazizi
Al-Azhar, la plus haute institution d'enseignement de l'islam sunnite, a assuré, mardi, que le suicide était «interdit» en Islam «sous quelque raison que ce soit», après plusieurs cas d'immolation par le feu en Tunisie, Egypte, Algérie et Mauritanie. «L'Islam interdit catégoriquement le suicide sous quelque raison que ce soit et ne permet pas de se séparer de son corps pour exprimer un malaise, une colère ou une protestation», a déclaré le porte-parole d'Al-Azhar, Mohamed Rifa'a Al-Tahtawi. Dans une déclaration reproduite par l'agence de presse officielle égyptienne Mena, il a ajouté qu'«Al-Azhar ne pouvait commenter les cas des personnes qui se sont immolées par le feu, étant donné qu'il peut s'agir d'individus dans un état mental ou psychologique les ayant poussés à faire cela dans un état d'instabilité mentale». «On ne peut pas juger ceux-là, ils s'en remettent à Dieu, nous prions pour eux», a-t-il ajouté.
Al-Karadaoui salue le sacrifice de Mohamed Bouazizi
«Je salue le jeune Mohamed Bouazizi qui a sacrifié sa vie et j'appelle le peuple tunisien et les musulmans à implorer Dieu pour qu'Il lui pardonne son geste. Aux yeux de l'Islam, ce jeune a commis un péché majeur en mettant fin à sa vie. En se suicidant, ce jeune a secoué toute la communauté arabo-musulmane. Nous implorons Dieu pour qu'Il lui pardonne», a affirmé le prédicateur Youssef Al-Karadaoui dans une déclaration à la chaîne Al Jazeera. «Les vestiges de ce régime tyrannique doivent être écartés pour ne pas entraver le développement du peuple. Je ne voulais pas que le Premier ministre Mohammed Ghannouchi soit chargé de la présidence du gouvernement», a-t-il ajouté. «Comment se fait-il qu'il soit chargé d'un gouvernement censé sauver le pays alors qu'il faisait partie de l'ancien système ? Nous voulons avoir un nouveau gouvernement. Un gouvernement qui ne compte pas des membres de l'ancien parti gouvernant qui a fait subir de l'amertume au peuple», a-t-il ajouté.


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