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Finie l'impunité à Tétouan
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 08 - 2003

Le démantèlement d'un réseau de trafic de drogue à Tétouan a entraîné la chute d'une brochette de représentants locaux de l'État parmi la police, la gendarmerie, l'armée et la justice. Ces hauts fonctionnaires sont accusés d'avoir couvert les activités des narcotrafiquants moyennant des sommes substantielles. Selon le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, les fonctionnaires incriminés seront déférés devant la Cour spéciale de Justice.
L'affaire était trop sérieuse pour ne pas réagir. Et la réaction était à la mesure de la gravité de la situation. Très énergique. Les autorités ont procédé récemment à l'arrestation d'une brochette de trafiquants de drogues de Tétouan. L'interrogatoire du principal accusé, le baron des stupéfiants Mounir Erramach, a mis à jour des complicités et pas n'importe lesquelles. Des hauts responsables locaux issus de divers corps d'Etat : police, gendarmerie, armée, douane, justice. La population tétouanaise ne parle que d'eux. Il s'agit pour le corps de la Sûreté des deux ex-chefs de la sûreté de Tétouan, Mohamed Charafeddine et Mohamed Sekkouri, Abdelkrim Belalmia, ancien chef de la PJ et de la brigade des stupéfiants, Youssef Jbara, ex-commissaire principal de la PJ, Youssef Houras, commissaire de police à Marina Smir, et des trois ex-chefs de la police judiciaire à Tétouan, Mustapha Laâroussi, Yassini Zouaoui et Abdessadeq Boussalem. Côté gendarmerie, Abdellah Sarhane, adjudant-chef, ancien patron de la brigade maritime de M'Diq, le sergent-chef Hassan Massou ayant exercé à la même brigade dans la même localité et le gendarme Mustapha Merroune. Les complices dans les rangs des FAR sont le capitaine Younès Bennani et le commandant Omari Ezzemzami. Les juges concernés sont au nombre de onze. Le Conseil supérieur de la magistrature statuera sur leur cas en septembre prochain en session extraordinaire. C'est toute la chaîne de commandement locale qui est mise en cause. Une première dans les annales.
Les accusés et leurs complices parmi la police devaient répondre aujourd'hui de leurs actes devant la justice.
Tout a commencé le 2 août dernier lorsqu'une rixe violente a éclaté dans une boîte de nuit au complexe touristique Kabila entre deux bandes rivales de trafic de drogues. Cette bagarre où des armes à feu étaient utilisées s'est poursuivie jusqu'aux couloirs d'une clinique de Tétouan où ont été transférés les blessés de la bataille. Des scènes d'extrême violence que l'on ne voit que dans les films de la mafia se déroulent dans le nord du pays ! L'affaire est d'autant plus grave que S.M le Roi Mohammed VI se trouve à Tétouan au moment des faits. Ces dérapages rappellent un peu la Colombie livrée à deux cartels rivaux de la drogue, celui de Medellin et celui de Cali. Ces derniers se liquident entre eux à coups d'armes sophistiquées lorsque l'un empiète sur le territoire de l'autre. C'est bien ce qui est arrivé à Tétouan entre le clan de Mounir Erramach et celui de Hicham Harboul. Si le premier chef de file a été cravaté mardi dernier à Tanger, le second, lui, court toujours. Le coup de filet opéré par les services de la police et de la gendarmerie dans les milieux de la drogue à Tétouan suite à cette fusillade a permis la saisie d'un arsenal impressionnant dans divers endroits : pistolets,fusils de chasse, munitions, armes blanches portables satellitaires, sabres, talkies-walkies, zodiaques à moteurs puissants, voitures, plaques minéralogiques trafiquées… L'attirail du parfait trafiquant. Il est de notoriété publique que les barons de la drogue dans le Nord en général disposaient de leur propre port à partir duquel ils convoyaient la marchandise vers l'Espagne. Apparemment, tout le monde est au courant des pratiques et des agissements des bonnets du haschich sauf les représentants locaux de l'Etat. C'est un secret de polichinelle, les réseaux de trafic de drogue bénéficient des complicités de ceux qui sont censés les démanteler. Trafic d'influence, laxisme et indulgence. Une protection que les responsables locaux à divers niveaux monnayent au prix fort. C'est connu, un trafiquant en tout genre sait depuis longtemps comment neutraliser les services de police, de gendarmerie et le pouvoir judiciaire. La liberté et l'impunité dépendent des moyens qu'il débourse pour les négocier. L'argent sale coule tellement à flot que la plupart ne savent qu'en faire. Alors, ils arrosent leurs complices. C'est ainsi que des fortunes colossales indues se sont construites au fil du temps avec des comptes bancaires bien garnis et des villas cossues non seulement au pays mais aussi à l'étranger, en particulier à Marbella, la magnifique. La collusion de la mafia de la drogue avec les représentants de l'État dans le nord est complexe. Elle a atteint un degré tel que nombre de barons se sont débrouillés au cours de la dernière décennie pour siéger dans les conseils communaux et même au Parlement, histoire de se refaire une virginité en politique ou de s'assurer l'immunité parlementaire. Et puis, se recycler dans la politique permet au trafiquant de se donner un rang social. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à tirer les ficelles de son commerce illicite.
Derrière l'action assainissante lancée à Tétouan, se profile une volonté de moraliser les circuits d'un pouvoir local corrompu par les largesses des réseaux de la drogue.
L'affaire de Tétouan ne fait que commencer. L'interrogatoire des trafiquants de drogue en délicatesse avec la justice risque de révéler d'autres complicités. Cette perspective fait trembler…
Jouer la carte de la fermeté.


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