Un musée américain restitue à la Chine de précieux trésors historiques datant de l'époque des Royaumes Combattants    Le Moussem de Tan-Tan, un événement culturel majeur qui incarne la richesse du patrimoine et des valeurs authentiques des provinces du Sud (M. El Bouari)    Talbi Alami: «Nous ne sommes pas en campagne électorale»    À El Jadida, 420 000 visiteurs dès la première journée des JPO de la DGSN    Motion de censure : une arme brandie, puis retournée contre l'opposition    Akhannouch représente le Roi à l'inauguration officielle du pontificat du Pape Léon XIV    Tragédie à New York après la collision d'un navire mexicain avec le pont de Brooklyn : morts et blessés    Contrôles officiels : les autorités marocaines publient une cartographie exhaustive des produits surveillés    Contrôle à l'origine : le Maroc resserre l'encadrement des importations    La DGSN encourage l'innovation dans le domaine de l'IA pour faire face aux défis sécuritaires    Aziz Akhannouch représente SM le Roi à l'inauguration du pontificat du Pape Léon XIV    Ukraine : Trump va s'entretenir lundi avec Poutine    Plus de 270 migrants secourus au large de la Tunisie par SOS Méditerranée    Messe inaugurale pour le Pape Léon XIV    PSG : Hakimi brandit le drapeau marocain, Enrique et Dembélé jouent le jeu    Un geste de fidélité : la DGSN soutient les familles des martyrs du devoir    La DGSN et Renault Maroc signent un accord de prestations sociales pour les policiers    Températures prévues pour le lundi 19 mai 2025    Trois tonnes de résine de cannabis saisies au poste frontalier Guerguerat    INDH : deux décennies d'investissement social    Jeu dangereux...    Mohamed Aujjar : «Nous ne faisons pas plus que notre devoir»    Les musées, gardiens des patrimoines et acteurs du renouveau culturel    Le sommet arabe soutient la candidature du Maroc au Conseil de sécurité    Le Séville FC disputera un match amical contre le Wydad à Casablanca le 27 mai    Sevilla FC to play friendly match against Wydad in Casablanca on May 27    À Bagdad, la Ligue arabe réaffirme le rôle central de l'accord de Skhirat dans la résolution de la crise libyenne    Clôture de la 34e session du Conseil de la Ligue des Etats arabes avec l'adoption de la « Déclaration de Bagdad »    Espagne : Interpellation d'un membre de Daech en collaboration avec la DGST    HB Africain / CACVC : Vendredi, Derb Sultan et Samara vainqueurs, AS FAR battue    Confédération Brésilienne de Football : Le Président, ayant engagé Ancelotti, révoqué par la justice !    CCAF / Finale retour : Simba conteste la délocalisation à Zanzibar    La Chine trace la voie de l'avenir : un bond géant dans le développement du réseau ferroviaire à grande vitesse    Maroc : Honda étoffe son offre hybride avec le HR-V e:HEV    Plaider pour la justice, une tradition chinoise au sein des Nations Unies    SM le Roi adresse un discours au 34e Sommet Arabe (Texte intégral)    Paris accueille une rencontre stratégique sur l'investissement des MRE    CAC dévoile la troisième édition du Village Auto    Ministère des Affaires étrangères marocain appelle les membres de la communauté marocaine en Libye à faire preuve de la plus grande vigilance    Vente de diplômes de master et de doctorat au Maroc : crise de qualité ou chaos académique ?    Coupe de la CAF (finale aller) : la RSB fait un pas vers le sacre    CAN U20 : L'essentiel des déclarations de Mohamed El Ouahbi avant la finale    Le Maroc se hisse parmi les marchés émergents du jeu d'argent avec un chiffre d'affaires prévu à 1,23 milliard de dollars en 2029    Helsinki célèbre l'amitié avec le Maroc à travers une nouvelle association    Alain Weber : «Le sacré se manifeste à travers la transcendance»    Prague célèbre les Journées du patrimoine culturel marocain    La princesse Lalla Hasnaa inaugure la 28e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde    Le Maroc brille à Cannes : Abdelaziz El Bouzdaini, figure de proue d'un cinéma en pleine ascension    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Accès à la propriété : Le frein des taux
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 07 - 02 - 2002

Acheter son logement au Maroc relève de la prouesse. L'acquéreur potentiel doit supporter une série de contraintes financières. Taux élevés et dessous de table.
Le Maroc est-il un pays qui encourage l'accès à la propriété ? À en juger par les taux d'intérêts pratiqués, la réponse est non. Ces derniers demeurent trop élevés compte tenu du niveau de vie et du pouvoir d'achat des citoyens. Chez pratiquement toutes les banques de la place qui accordent des crédits logements. Si vous avez les moyens de négocier, on peut vous enlever un petit quelque chose, un point ou un demi-point. Pas plus. Cela fait tout de même une traite mensuelle conséquente, une rubrique importante dans le budget familial.
Aujourd'hui, il semblerait que le loyer du crédit immobilier va connaître une révision à la baisse. Une chose est sûre : la libéralisation des taux en la matière ne peut être que bénéfique pour tout le monde et sur tous les plans. Pour le moment, force est de constater que le Maroc reste en la matière très peu attrayant par rapport à beaucoup de pays. En France, le taux du crédit logement se situe autour de 6%. Au Mexique, il est de 4% sur une durée qui peut aller jusqu'à 40 ans. C'est-à-dire, le client peut être propriétaire de sa maison dès qu'il accède au monde du travail, à l'âge de 20 ans.
Ce qui n'est pas le cas dans le contexte marocain où l'accès au logement, en plus des taux d'intérêt rédhibitoires, est bloqué aussi par les pratiques en vigueur dans le secteur de la promotion immobilière. Le phénomène le plus pénalisant à cet égard est ce que l'on appelle le noir ou les dessous-de-table. Tout acquéreur d'un appartement est obligé de payer au propriétaire une somme en liquide qui peut aller jusqu'à 20 % ou plus de la valeur du logement.
Comme son nom l'indique, le propre du noir c'est qu'il ne laisse pas de traces. Cet argent va directement à la poche du promoteur sur lequel il ne paie aucun impôt. La banque, de même que les pouvoirs publics, n'est pas censée être au fait de cela.
Cette pratique représente le non-dit du secteur immobilier au Maroc. Officiellement, elle n'existe pas.
En fait, le montant réel du logement représente le crédit contracté par l'acheteur moins le fameux cash. Ce dernier contribue au renchérissement de la valeur immobilière au Maroc.
Au jugé de cette situation, c'est le client qui paie l'addition, comme d'habitude. En plus des dessous-de-table, celui-ci doit fournir un apport personnel de 25% du montant du prêt étant donné que la banque en général, contrairement à ce qui se passe sous d'autres cieux, ne finance pas la totalité du montant de la transaction. Le parcours du combattant n'est pas encore fini. Le client-pigeon est invité encore à mettre la main à la poche pour régler les frais occasionnés par son projet à la conservation foncière et au service de l'enregistrement. Au total 3% du prix déclaré (le noir en moins bien sûr) de la maison.
Après s'être installé chez lui, tout content de son espace vital, le co-propriétaire reçoit au bout de quelques années une lettre des services de l'enregistrement lui demandant de s'acquitter d'une somme fixée de manière forfaitaire. Sans aucun critère. Une espèce d'impôt de régularisation ou de redressement. Cela veut dire en termes clairs : Le prix déclaré par l'acheteur est inférieur au montant réel de la transaction immobilière. Autrement dit, cette taxe correspond au noir empoché par le promoteur et que l'acquéreur n'a pas signalé. Pour cela, il est doublement pénalisé. La logique des pouvoirs publics dans cette affaire pour le moins paradoxale est la suivante : tant pis si le consommateur perd mais l'État jamais.
La logique voudrait que le service de l'enregistrement, qui dépend des Finances, impose le promoteur puisque c'est lui qui touche le fameux noir. Tout le monde le sait, mais chacun ferme les yeux.
Autre incohérence, lorsque l'acheteur désire revendre son appartement, il doit payer la TPI (la taxe sur le profit immobilier) au receveur de l'enregistrement qui possède en plus le pouvoir discrétionnaire d'estimer le montant de la transaction sans tenir compte du prix affiché dans l'acte de vente. Et puisque le vendeur réalise une plus value ou pas, qu'il rentre dans ses frais ou non, il paie quand même la TPI en fonction de l'évaluation du receveur. La règle : ajouter jamais retrancher. Autre injustice, seule la personne physique, le citoyen marocain, est soumise à cette taxe. Pas la personne morale, les entreprises.
Devant un tel état de fait, où l'hypocrisie le dispute à l'opacité, comment encourager l'accès à la propriété privée ? Comment pousser les citoyens à acheter dans des conditions optimales leur propre habitation ? Réussir à disposer de son propre logement dans un environnement pareil relève de la prouesse. Un environnement moins incitatif qui est pour quelque chose dans la multiplicité des bidonvilles et de l'habitat insalubre.
Du côté du ministère de l'Habitat, on explique que la suppression du phénomène du noir est une question de civilisation et que l'informel dans le secteur immobilier est très puissant du fait d'un déficit de normalisation et de réglementation. Il est vrai que les contrôles auxquels doit être soumis l'immobilier au Maroc se trouvent en dehors du département de tutelle. Mais cette affaire, de par son importance, interpelle l'ensemble du gouvernement. La crise de l'immobilier au Maroc dans ce contexte de flou ne pourrait être que factice. L'immobilier rapporte. Mais à qui profite la pierre qui roule…?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.