Durant ces derniers jours nous avons été témoins et victimes –oculaires certes, mais victimes tout de même- de la plus bestiale des violences, celle qui confine à la barbarie. L'époque est à la violence, aux violences. A l'échelle de la planète, mais aussi à l'échelle de notre ville, de notre quartier, notre rue ! Durant ces derniers jours nous avons été témoins et victimes –oculaires certes, mais victimes tout de même- de la plus bestiale des violences, celle qui confine à la barbarie : en Syrie où l'on égorge des enfants, en Egypte où un match de foot génère 80 morts et 250 blessés. D'un autre ordre certes, mais violence également celle qui a embrasé Taza jeudi dernier. A ces violences il faut ajouter toutes celles dont beaucoup d'entre nous ont pu être les victimes directes au quotidien. Le premier réflexe doit bien sûr être de dénoncer toute violence, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, le deuxième doit cependant être d'en rechercher les causes et les moyens possibles pour y remédier…et là, avouons que les propositions se font rares et lorsqu'elles existent sont bien souvent extrêmes ou contradictoires ou paradoxales. Nous sommes nous-mêmes d'ailleurs souvent contradictoires, en temps que citoyens, dans nos réactions, nous demandons -et c'est légitime- la sécurité pour nous-mêmes, pour nos proches, pour nos biens et bien souvent nous nous indignons dès qu'un policier sort une matraque ! Soyons logiques, rendre responsables à tout bout de champ les forces de l'ordre n'est ni juste ni bon, pour autant cela ne peut signifier qu'il nous faille concéder les excès. Non, mais avouons que nous avons tous une part de responsabilité, en tant que parents, en tant qu'adultes, en tant «qu'éducateurs» …mais aussi les médias, notre système éducatif, nos lieux d'encadrement de la jeunesse, sans exonérer les jeunes eux-mêmes de leurs responsabilités. Tous responsables, voire tous coupables ?! Pour prendre notre propre exemple nous devons reconnaître que dans bien des cas nous fabriquons nous-mêmes nos dérives, nos violences, nos délinquances ; nos villes, nos quartiers, nos rues sont des lieux de grande violence, ce sont des «jungles» où règne bien souvent la loi du plus fort…il suffit pour s'en convaincre de voir l'exemple que nous donnons aux plus jeunes dès l'instant où nous sommes au volant, sur nos routes. Notre jeunesse pousse comme une herbe folle, sans engrais, sans tuteurs, sans organisation…elle pousse dans tous les sens ! Rien n'excuse la violence certes mais il faut toujours la restituer dans son contexte et en rechercher les causes profondes. Un ministère de la v ille vient d'être créé, c'est une réelle opportunité pour lancer un vaste chantier dans les quartiers, pour inventer de nouveaux rapports avec les habitants, notamment avec la jeunesse. Educateurs de rues, animateurs sociaux, culturels, sportifs, espaces d'expression, lieux de vie, système de transmission de valeurs, de mémoire, il nous faut mobiliser autour d'un Code du citoyen. Faisons preuve de créativité, d'inventivité dans les solutions, de courage, d'anticipation, car les difficultés sont devant nous. Agissons avant d'être contraints de réagir, d'autant plus qu'il est encore temps, que nos quartiers regorgent de talents, de solidarité, d'idées novatrices et qui ne coûtent rien. Bougeons !