Le procès de l'ex-chef d'Etat Omar el-Bechir accusé de corruption s'ouvre au Soudan aujourd'hui alors que le Conseil militaire et les chefs de file de la contestation sont parvenus à un accord de transition qui doit être rendu public ce même jour. L'ex-président soudanais renversé par la rue, après vingt-six ans au pouvoir doit répondre devant un tribunal soudanais d'accusations de corruption. L'équivalent de 113 millions de dollars en devises étrangères et livres soudanaises avaient été saisis quelques jours après sa destitution et son arrestation le 11 avril dans l'une de ses résidences à Khartoum. Omar el-Béchir ne sera pas poursuivi pour les accusations de crimes de guerre et de génocides perpétrés lors de la guerre du Darfour entre 2003 et 2004 et pour lesquelles deux mandats internationaux ont été émis à son encontre par la Cour pénale internationale en 2009 et 2010. En effet, les dirigeants du Conseil militaire de la transition estiment que la justice soudanaise est assez indépendante et capable de remplir entièrement sa mission en organisant le procès de l'ex-dirigeant soudanais. Mercredi 15 août les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre Salah Gosh, l'ancien chef du service de renseignements soudanais sous le régime d'Omar el-Béchir, en raison de « violations flagrantes des droits humains ». « Le département a des informations crédibles, Salah Gosh a été impliqué dans des actes de torture pendant sa période à la tête du NISS », précise un communiqué du département d'Etat américain De son côté Amnesty International a appelé vendredi à ce que l'ancien dirigeant soudanais soit traduit devant la justice. « Bien que ce procès soit un pas en avant vers la responsabilisation de certains de ses crimes présumés, il est toujours recherché pour des crimes odieux commis contre le peuple soudanais », a déclaré Joan Nyanyuki, directeur Afrique de l'Est, corne de l'Afrique et grands lacs, d'Amnesty International.