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Anarchie dans des établissements de santé publics et privés : à qui incombe la responsabilité ?
Publié dans Barlamane le 06 - 09 - 2019

Plusieurs hôpitaux et cliniques bénéficient d'une réputation délétère et ce, à cause de plusieurs points noirs. Que ce soient les intermédiaires qui contrôlent le sort des patients dans certains hôpitaux publics ou dans des cliniques privées, les pratiques au noir ou encore la surfacturation des prestations médicales, ce sont les patients et leurs familles qui en pâtissent.
Dès qu'un patient rentre dans un établissement de santé, la première chose qui l'interpelle est l'autoritarisme des agents de sécurité. Ces derniers sont devenus des véritables courtiers dans certains hôpitaux et cliniques, gérant les rendez-vous, contrôlant qui a et qui n'a pas le droit d'y accéder, "collectant souvent d'énormes sommes en pots-de-vin fournies par les patients", qui sont démunis devant la maladie. Bouazza El Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, le soutient. « Très souvent les intermédiaires exercent en tant qu'agents de sécurité et s'improvisent en directeurs d'hôpitaux », affirme-t-il à Barlamane.com/fr ; d'ailleurs, ces agents de sécurité ne se constituent pas "videurs" de leur propre gré, » certaines cliniques privées ont recours à leur agent de sécurité dans la prise de rendez-vous", aussi aberrant que cela puisse paraître. Ce système d'intermédiaires ne s'arrête pas là, selon la même source, »il comprend également les chauffeurs d'ambulance ». Il s'agit d'un défaut patent d'organisation du flux.
Une situation d'autant plus grave que « le secteur de la santé au Maroc souffre de défaillances structurelles, auxquelles s'ajoute cette problématique d'intermédiaires ». Après avoir réussi à obtenir rendez-vous et consultation, les soucis ne s'arrêtent pas là. Si dans le public, beaucoup de patients se plaignent de prestations de mauvaise qualité et de la corruption qui y sévit, dans le privé, il s'agit d'autres préoccupations auxquelles fait face le patient. La surfacturation des prestations médicales a pris des dimensions affolantes. »Le prix des prestations médicales est fixé et régi par la loi, qu'il s'agisse des actes de consultation ou des actes chirurgicaux. La loi existe mais n'est pas appliquée », affirme M. El Kharrati.
« Le plus aberrant dans ce mode de fonctionnement des cliniques, c'est que nous avons eu des cas de personnes, qui, à la veille de leur opération, ont été convoquées par le chirurgien. Croyant que ce dernier allait simplement leur expliquer la procédure ou les préparer à l'opération, ils se sont retrouvé face à un médecin qui leur facture 4.000 ou 5.000 dhs de plus, au noir, sur le prix de l'opération qui leur a été annoncé et débité par la clinique. Ces surfacturations sont appelées par les médecins « le prix de la main », s'indigne M. El Kharrati. « C'est de l'extorsion et de l'abus de pouvoir sur une personne en position de faiblesse« . Les patients sont même obligés de déposer des chèques en garantie. », s'indigne El Kharrati face à ces pratiques illégales et pourtant si courantes.
Si les cliniques exigent des patients des sommes largement plus élevées que ce qui est établi par la loi ainsi que le soutient le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, elles n'hésitent pas à frauder avec les mutuelles aussi. Bouazza El Kharrati nous confie que la Fédération a reçu le cas d'un fonctionnaire mutualisé à l'OCP, « dont le système de couverture médicale est l'un des meilleurs. La clinique où ce fonctionnaire a reçu des soins n'a pas hésité à gonfler la facture et à demander au patient de déposer un chèque en garantie, en attendant que sa mutuelle les rembourse. ». Khattabi renchérit : « la loi dans ce genre de cas est claire, mais malheureusement, les patients ont du mal à porter plainte, puisque les tribunaux demandent généralement des preuves et des témoins et que ces surfacturations se font au noir et sont discutées à huis clos ».
La solution résiderait, selon plusieurs médecins contactés par nos soins, dans la révision des tarifs de la CNOPS qui sont bas pour certaines opérations nécessitant soit de longs suivis soit un grand nombre d'heures en position debout. La facture présentée au patient se répartirait à plus de 50% pour clinique, ensuite une grande partie irait à l'anesthésiste et à la pharmacie, le reste au chirurgien ne couvrirait pas les efforts du médecin. Ce qui expliquerait, sans les justifier, les pratiques au noir.
En outre, vu que seuls les médecins professeurs, c'est-à-dire ceux exerçant dans les CHU, ont le droit de cumuler des postes au sein du public et du privé, certains utilisent ce dernier comme moyen de compensation pécuniaire. « Bien que la loi limite les heures d'exercice permises aux médecins du secteur public, Ils cumulent pour la plupart plus d'heures dans le privé et la pratique du noir sévit toujours et encore, malgré leur rémunération pour des actes médicaux dans le privé », explique M. El Kharrati.
Le temps plein aménagé (TPA) qui n'est autorisé que pour les professeurs par un dahir du temps de feu le Roi Hassan II a été établi suite à la demande des professeurs d'une augmentation de salaire. Pour y remédier, ils ont été autorisés à exercer deux demi-journées dans le secteur privé. Les spécialistes exerçant dans la santé publique non professeurs n'y ont pas droit, mais les salaires, estiment les médecins, n'étant pas à la hauteur des études, ils exercent dans le privé illégalement au détriment des hôpitaux qui sont, de fait, déserts aux horaires de travail. Quant aux professeurs qui ont le devoir de former les spécialistes, ils n'accomplissent plus cette mission vu qu'ils ne se contentent pas de deux demi-journées mais vont pour la plupart tous les jours aux horaires de travail et de formation notamment les matinées, exercer dans le privé.
Côté médecins, certains pensent que cette anarchie peut être jugulée par des solutions simples à prendre, comme s'aligner sur le modèle européen avec un TPA au sein de l'hôpital mais en améliorant au préalable les infrastructures ; ou encore par la mise en place de primes de rendement.
En termes d'accompagnement et de suivi, les cliniques diffèrent. C'est-à-dire que même après avoir déboursé de copieuses sommes pour recevoir leurs soins, les patients ne sont pas sûr de recevoir un suivi adéquat. M. El Kharrati souligne qu'en termes d'accompagnement, « certains patients qui, par exemple, ont besoin d'effectuer des analyses, ne sont pas sûrs d'être dirigés par leur clinique à un laboratoire fiable ».
« Certains de ces laboratoires ne sont pas contrôlés, ajoute M. El Kharrati, il n'y a personne pour vérifier si le matériel de ces laboratoires est conforme, ou s'il n'est pas étalonné. Même en termes de suivi médical, M. El Kharrati assure que « très peu de médecins assurent le suivi médical des patients », sauf si ces derniers payent le prix fort à chaque contrôle, consultation ou diagnostic.
Le porte-parole de la Fédération estime que que la responsabilité incombe au ministre de la Santé de remédier au chaos dans lequel baigne le secteur de la santé, soulignant qu' « Anas Doukkali, se retrouve malheureusement dans l'incapacité de réformer ce secteur ».
Le président ajoute qu' « aujourd'hui ni le privé ni le public ne répondent aux besoins des citoyens, le niveau de la santé au Maroc est aussi bas que les caniveaux. ». En colère, El Kharrati estime que « si les hôpitaux publics étaient structurés selon les normes et dotés des équipements nécessaires, le secteur privé se serait senti dans l'obligation de s'acquitter de ses tâches avec sérieux et ne se serait pas permis ce type de pratiques ignobles ».
Entre des hôpitaux publics saturés et des clinique privées dont il semble, à la lumière des révélations de Bouazza El Kharrati, que le premier objectif est le profit financier, le citoyen se voit puiser dans ses forces physiques, psychiques et financières pour se soigner, sauver sa vie ou encore bénéficier d'un accompagnement lors de maladies lourdes. Des attentes légitimes souvent déçues.


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