Gelel Attar qui a été arrêté au domicile de sa mère le 15 janvier dernier à Mohammedia par des éléments du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), n'était pas inconnu des autorités belges et marocaines. Soupçonné d'être impliqué dans les attaques du 13 novembre à Paris, il avait été entendu, en 2014, par la justice marocaine et condamné, l'année suivante en Belgique, à cinq ans de prison pour « participation aux activités d'un groupe terroriste ». Lundi soir, le parquet fédéral belge a déclaré que ce belgo marocain de 26 ans, né en Italie et résident à Molenbeek depuis 2011, avait été condamné par contumace. En juillet dernier, il ne s'était pas présenté au procès, comme une trentaine d'autres suspects, dont Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le chef de la cellule qui a commis les attentats à Paris. Le site LeVif.be précise que Attar avait été condamné, en juillet 2015, à cinq ans d'emprisonnement pour avoir participé au activités du réseau Zerkani, « du nom d'un des plus importants recruteurs de djihadistes belges de ces dernières années ». Concernant son audition au Maroc, le quotidien français Le Monde indique que Gelel Attar avait été entendu par la justice en mars 2014, un peu plus d'un an avant d'être condamné en Belgique. Cette audition s'est tenue dans le cadre d'une commission rogatoire internationale. Le journal français précise que le jugement rendu par la suite en Belgique indiquait que Gelel Attar aurait eu une « apparente remise en question » lors de son audition marocaine. Ses amitiés très fortes avec Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques, et Chakib Akrouh, l'un des auteurs des attentats de Paris, sont aujourd'hui établies. Pour rappel, ses deux comparses sont morts le 18 novembre dernier, suite à l'assaut donné par les forces de l'ordre dans un appartement à Saint-Denis, au nord de la capitale française. Il est vrai que les trois hommes se fréquentaient depuis quelques années, notamment lors de leurs séjours en Syrie. Ce matin, à Paris, le journal Libération raconte dans le détail comment le service de renseignement belge a rédigé des notes à son sujet dés le mois de février 2013. En route vers la Syrie, Gelel Attar venait de prendre un vol pour Istanbul en compagnie de Chakib Akrouh. Les deux hommes avaient d'ailleurs été radiés des registres de la population de Molenbeek quelques mois après leur départ. Dans son communiqué de lundi annonçant l'arrestation de cet individu, le ministère de l'Intérieur a précisé que le prévenu a voyagé en Syrie à partir de la Belgique en compagnie de l'un des kamikazes de Saint Denis (Paris) pour rejoindre, dans un premier temps, le « Front Al-Nosra » avant de rallier, par la suite, les rangs de l'organisation »Daech ». Selon les premiers éléments de l'enquête, cet individu a bénéficié, au sein de cette organisation terroriste, d'entraînements militaires sur le maniement de différents types d'armes et sur les techniques de guérilla, avant d'être affecté sur l'un des fronts du conflit. Lors de son séjour en Syrie, il avait noué des liens étroits avec des dirigeants de Daech, dont le cerveau des attentats de Paris, et qui avaient menacé de lancer des attaques terroristes contre la France et la Belgique, souligne le communiqué, précisant que le prévenu avait, par la suite, quitté cette zone de conflit pour se rendre en Turquie, avant de se diriger vers l'Allemagne, puis la Belgique et rejoindre finalement le Royaume à partir des Pays Bas.