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Chambre des conseillers : l'essentiel des réponses d'El Othmani, décrypté par Barlamane.com
Publié dans Barlamane le 22 - 04 - 2020

Intervenant hier à la Chambre des conseillers lors de la séance plénière consacrée aux questions relatives à la politique générale, le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a fait le point sur la réalité et les horizons de la gestion de la crise liée au coronavirus. Barlamane.com revient sur les réponses les plus saillantes d'El Othmani et fait le point sur les déclarations du Chef de gouvernement.
El Othmani : la piste d'une loi de finances rectificative est maintenant écartée
Selon le Chef du gouvernement, le Maroc n'a pas opté pour une politique d'austérité budgétaire. Il a plutôt adopté une politique de rationalisation des dépenses. Et ce, afin de soulager le budget de l'Etat et lui permettre d'orienter les fonds disponibles pour faire face aux défis qui s'annoncent. Dans ce contexte, El Othmani annonce que pour le moment, le Maroc n'a pas besoin de rectifier sa Loi de Finances 2020. Mais il faut aujourd'hui prendre du recul et adopter une attitude attentiste pour avoir plus de visibilité. « Les chiffres actuels sont provisoires et ne permettent pas de prendre une décision à l'immédiat », a-t-il indiqué.
Pourtant, toutes les hypothèses de la LF sont devenues caduques avec la sécheresse et le coronavirus. En effet, la campagne céréalière retenue tablait sur une production moyenne de 70 millions de quintaux. Cependant, avec la sécheresse qui s'installe, ce chiffre est fortement revu à la baisse dans une fourchette de 30 à 40 millions au plus. Les fondamentaux de l'économie nationale risquent de sauter : plusieurs entreprises sont à l'arrêt. De plus, la croissance économique du Maroc devrait être revue à la baisse à près de 2% en 2020, contre une prévision initiale de 3,5% en raison de la sécheresse qui a réduit la production agricole et une forte baisse des arrivées de touristes en raison de l'épidémie du coronavirus.
L'adoption du projet de décret-loi n° 2.20.320 relatif au dépassement des seuils de financement extérieur facilite le recours à la Ligne de précaution et de liquidité
Le Maroc a toujours fait appel à l'endettement extérieur et il n'y avait pas, par le passé, de limites à ce recours au marché des emprunts internationaux. Cette tendance à l'endettement se poursuit jusqu'à présent, mais avec certaines réserves et limites. Dans ce contexte, le Conseil de gouvernement ainsi que le Parlement ont adopté le projet de décret-loi n° 2.20.320 relatif au dépassement du plafond des emprunts extérieurs, fixé à 31 MMDH. Selon le Chef du gouvernement, l'adoption de ce décret, notamment à travers des sorties sur le marché financier international, est nécessaire pour permettre au pays de répondre aux besoins en devises étrangères compte tenu des difficultés que rencontrent les secteurs pourvoyeurs de devises à cause de la crise liée au Coronavirus. C'est ce dépassement qui a permis au Maroc de faire un tirage sur la LPL.
Rappelons qu'après avoir contracté un prêt de 275 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, le Maroc a sollicité le FMI pour un tirage sur la LPL pour un montant de 3 milliards de dollars. L'opération sera remboursable sur 5 ans avec un sursis de 3 ans. Il s'agit d'une dette qui s'ajoute à l'endettement puisqu'il ne s'agit pas d'un don du FMI. Soulignons que la LPL est une dette pour laquelle le Maroc paye depuis 7 ans sans en tirer d'avantages. Par conséquent, le coût de cet endettement devrait être autrement plus faible que les conditions du marché. Si son taux n'est pas faible par rapport aux conditions du marché, ce sera un scandale ! Toutefois, cette information cruciale n'a pas encore été communiquée même par le Chef de l'Exécutif lors de son passage hier devant la Chambre des conseillers.
El Othmani : « un ensemble de mesures ont été décidées et mises en œuvre pour venir en aide aux entreprises, salariés et travailleurs dans le secteur informel »
Le Chef du gouvernement a indiqué que pour faire face aux premiers effets économiques et sociaux de cette crise inédite, l'intervention de l'Exécutif, notamment à travers le Comité de veille économique (CVE), a été extrêmement rapide, que ce soit dans le processus de prise de décisions ou dans sa mise en œuvre. Il a rappelé ainsi les mesures prises par le CVE telles que le report des échéances de charges sociales, des indemnités mensuelles pour les salariés ainsi que les échéances fiscales et bancaires.
Toutefois, le report des déclarations fiscales ne concerne pas tous les impôts. En effet, ce réaménagement porte uniquement sur la déclaration du résultat fiscal, le complément de l'impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice 2019 et le premier acompte provisionnel exigible au titre de l'exercice en cours. Il s'agit de tous les impôts à l'exception de la TVA et du reversement des impôts retenus à la source dont les entreprises sont de simples collecteurs intermédiaires. De plus, les sociétés dont le chiffre d'affaires est supérieur ou égal à 20 MDH, qui subissent d'énormes préjudices économiques, doivent solliciter du ministre chargé des Finances ou de la personne déléguée par lui à cet effet, une mesure de bienveillance leur permettant de bénéficier d'un étalement ou d'un report du paiement de l'impôt. Le bénéfice de ces mesures est soumis à un examen individualisé des demandes, tenant compte des circonstances invoquées et des éléments justifiant la situation et les difficultés financières de chaque entreprise. Dans ce contexte, plusieurs entreprises ont annoncé que leur Chiffre d'affaires a drastiquement baissé suite au coronavirus, mais elles n'ont pas pu bénéficier de cette mesure.
Quant au report des échéances bancaires, la plupart des banques proposent à leurs clients, souhaitant bénéficier d'un rééchelonnement de crédits, deux options : soit un report de 3 mois avec maintien de la même durée et une augmentation de l'échéance ou bien un report de 3 mois en gardant la même mensualité et en augmentant la durée. En outre, plusieurs entreprises et ménages ont dénoncé la réticence des banques à financer les mesures du plan gouvernemental de soutien au secteur social et économique. En effet, les banques ont augmenté leurs marges et la tarification des emprunts et ont décidé de refondre leur appréciation des risques. De plus, le montant du report des échéances de crédits a été étalé avec des intérêts sur toutes les mensualités qui restent à payer. Par ailleurs, les crédits ont été débités par certaines banques alors que celles-ci ont reçu des demandes de report des paiements.
Le Chef du gouvernement se vante de l'octroi d'un prêt sans intérêts, à hauteur de 15.000 dirhams, au profit des auto-entrepreneurs
Un total de 117.835 personnes ont, jusqu'à novembre dernier, adhéré au statut de l'auto-entrepreneur (AE). A cause de la crise économique engendrée par la crise sanitaire actuelle, les revenus de ce segment d'entrepreneurs seront gelés. Un cri d'alerte a été ainsi lancé par le Collectif des auto-entrepreneurs marocains. Dans ce contexte, ce Collectif a adressé un courrier au Chef du gouvernement pour lui faire part de ses doléances.
Toutefois, plusieurs AE ont été surpris par la décision du CVE d'octroyer uniquement 15.000 dirhams aux auto-entrepreneurs. Sur les réseaux sociaux, certains AE ont indiqué que ce montant est dérisoire et qu'il est insuffisant pour relancer leurs projets.
S'agissant de la pénurie de masques, El Othmani blâme le “dysfonctionnement du marché”
Le chef du gouvernement a reconnu l'existence d'une pénurie de masques de protection au Maroc. Il l'a imputée au phénomène de « spéculation et de monopole ». « Les acteurs du secteur du textile se sont mobilisés pour produire des masques en quantités suffisantes. Jusqu'à présent, nous arrivons à produire plus de 5,6 millions de masques par jour. Beaucoup de gens disent qu'ils n'en trouvent pas, mais c'est en raison de dysfonctionnements qui étaient présents bien avant le coronavirus. Des gens qui tentaient de les exporter ont été arrêtés, nous sommes en train de faire face aux dysfonctionnements du marché », a-t-il indiqué. Mais, qu'en est-il des services de contrôles des pouvoirs publics ?
Plusieurs entreprises fabriquent des produits permettant de faire face à la pandémie
Lors de son intervention, le Chef du gouvernement a rappelé que le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie verte et numérique a lancé un programme de soutien au profit des TPME investissant dans la fabrication de produits et équipements utilisés contre cette pandémie. En effet, les TPME ont pu souscrire à un appel à projets « Imtiaz-Technologies » visant à contribuer à hauteur de 30% du montant global de l'investissement, plafonné à 10 MDH pour les PME et à 1,5 MDH pour les TPE. Les projets visés par cet appel à projets concernent notamment la fabrication de produits d'hygiène comme les gels aseptisants, d'équipements de protection individuelle (masques, bavettes médicales, casaques stériles…), et des solutions de décontamination pour surface et de matériel médical (stérilisation, premiers secours…). Il annonce également que l'industrie marocaine s'est adaptée à la crise sanitaire en réalisant des prouesses. Certes, mais en parallèle, les autorités de contrôle interdisent l'achat de certains de ces mêmes produits qui se sont avérés dangereux pour la santé du citoyen.
El Othmani indique aussi que plusieurs ingénieurs et chercheurs ont fabriqué des outils nécessaires pour vaincre cet ennemi invisible, notamment un respirateur artificiel 100% marocain destiné aux malades atteints du nouveau coronavirus, ainsi qu'un appareil de mesure de la température. Cependant, il a oublié de mentionner que le Maroc doit actuellement améliorer sa production scientifique. Certes, des efforts ont été fournis, mais ils sont insuffisants et ont montré leurs limites. Pendant que les pays développés investissent plus de 2% de leur PIB dans la R&D, le Maroc plafonne à 0,7% avec une préférence forte pour la recherche appliquée. Rappelons que des pays comme l'Allemagne investissent 70% de leur budget R&D en recherche fondamentale.


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