Les représentants de l'Algérie et du Front Polisario ne veulent pas engager une négociation de fond sur le dossier du Sahara, malgré l'attitude ouverte du Maroc. En attendant, Alger et les séparatistes multiplient les écrans de fumée. En réponse à un communiqué du Polisario avançant que Madrid est toujours la puissance administrante du Sahara, le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares a démenti, lors d'une conférence de presse, que ce soit encore le cas soulignant que «l'Espagne n'est reconnue comme la puissance administrante du Sahara, ni par la liste des territoires non autonomes de l'ONU, ni par aucune résolution de son Conseil de sécurité», signalant qu'il s'agit d'un «débat juridique ou sémantique». À partir de 2003, des documents officiels de l'ONU qualifient le Maroc d'« autorité administrante », ce qui lui donnerait le droit d'exploiter les ressources naturelles du territoire, par exemple d'émettre des concessions pétrolières ou encore le phosphate. M. Albares a continué en indiquant que «l'important est que l'Espagne continuera d'être dans le groupe des amis du Sahara et qu'elle soutient l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la résolution du conflit», tout en ajoutant que son pays soutient également les «parties du conflit) dans la recherche d'une solution politique dans le cadre des Nations unies et selon les principes de la Charte des Nations unies». La mission de paix Minurso au Sahara, objet d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité le 13 octobre, doit être renouvelée le 27 octobre, a priori pour un an. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a nommé récemment un vétéran de l'Organisation, l'Italien Staffan de Mistura, 74 ans, comme nouvel émissaire pour le conflit au Sahara, après le rejet depuis mai 2019, date à laquelle le poste était devenu vacant, d'une douzaine de candidats essentiellement par le Polisario.