À quelque chose malheur est bon : un extrait non authentifié, détourné par des médias algériens et étrangers, a déclenché une ferveur populaire virtuelle au Maroc célébrant le roi Mohammed VI, le «réformateur infatigable» , commandeur des croyants, représentant suprême de la nation marocaine, Amīr al-Mu'minīne et descendant du prophète. Des centaines de milliers de tweets ont été publiés en quelques heures contenant des hashtags soutenant le roi Mohammed VI et les symboles immaculés du Maroc. «Le roi Mohammed VI est une ligne rouge» était la phrase qui se répétait en boucle durant les dernières heures, saluant un monarque ayant ouvert la voie aux changements si longtemps désirés (juridique, socio-économique et politique), décrit comme l'archétype du souverain réformateur. La triste attaque a fait pschitt, mais la situation, pourtant, avait son côté cocasse. Lancée en 2021 sous le nom de AL24, la première chaîne «internationale» financée par le régime algérien a été un des premiers médias à diffuser l'extrait non-identifié avec des indications trompeuses. Considérée comme un outil de propagande de la junte politico-militaire hors des frontières de l'Algérie, AL24 (qui est un flop monumental) a suscité la controverse après avoir affiché un prisme antimarocain assez déconcertant depuis son inauguration avant dix mois. Dans la foulée, le site «indépendant» d'informations consacré à l'actualité algérienne TSA, inaccessible sur le territoire algérien depuis 2020 après plusieurs épisodes de censure, a préféré une nouvelle fois servir de caisse de résonance au bourrage d'un régime qui, pourtant, l'a proscrit. Lancé en 2007 par le duo Hamid et Lounès Guemache, TSA, entreprise de presse de droit français dont les serveurs se trouvent en France, est un des nombreux sites bloqués à volonté par les autorités algériennes. Pourtant, il ne cesse d'alimenter les croisades médiatiques qu'Abdelmadjid Tebboune et ses relais mènent contre le Maroc. Il est utile de rappeler que cette propagande, nourrie par plusieurs parties étrangères, fausse l'histoire, comme elle méconnaît les faits les plus simples de la réalité marocaine. Le roi Mohammed VI est non seulement réformateur, mais aussi triomphateur. Le souverain, fort des acquis diplomatiques du pays, a appelé franchement les pays partenaires du Maroc à «clarifier» leur position sur la question du territoire du Sahara et à soutenir «sans aucune équivoque» le royaume. «Je voudrais adresser un message clair à tout le monde: le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», a déclaré le roi dans un discours radio-télévisé à l'occasion de la fête de «la Révolution du roi et du peuple», célébrant un épisode historique de la lutte anticoloniale et qui symbolise le lien entre le monarque et son peuple «C'est aussi clairement et simplement l'aune qui mesure la sincérité des amitiés et l'efficacité des partenariats qu'il établit», a-t-il souligné. «S'agissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l'affaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu'ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d'une manière qui ne prête à aucune équivoque», a averti le souverain chérifien. Le message, clair et catégorique, a provoqué l'ire du vainqueur mal élu de la présidentielle contestée de 2019 en Algérie Abdelmadjid Tebboune. Considéré comme illégitime par le puissant mouvement de contestation qu'il a durement réprimé, Abdelmadjid Tebboune est à la tête d'un pays malade qui n'a plus que les coups bas pour survivre. Ainsi couverte d'un mauvais réseau de propagande, avouée ou occulte, l'Algérie n'entend et ne voit que ce que ses meneurs veulent bien lui dire et lui montrer.