Pour la normalisation éventuelle de ses rapports avec l'Algérie, si cette dernière venait à le lui demander, à l'avenir, directement ou par l'intermédiaire de pays amis, le Royaume du Maroc devrait poser un certain nombre de préalables, afin de garantir la pérennité aux futures et potentielles relations entre les deux pays, et asseoir sa coopération avec son voisin de l'Est sur des bases saines, rationnelles et solides. À cet effet, il devrait exiger une mise à plat de l'ensemble de ses différends avec ce pays voisin, dont certains remonteraient à bien avant l'indépendance de ce pays en 1962. Le Royaume chérifien du Maroc, une des plus anciennes monarchies dans le monde, qui a été contemporaine des grands empires d'Europe, devrait exiger de la junte militaire d'Alger, en premier lieu, d'honorer les engagements du gouvernement provisoire algérien (GPRA) de renégocier avec le Royaume dès l'indépendance de l'Algérie, le dossier des frontières, sachant que le colonialisme français avait progressivement amputé de vastes territoires du Maroc, qu'il avait rattachés à son département d'Algérie, pour des raisons d'expansionnisme et pour contrer la résistance algérienne en partance depuis le territoire marocain. La bataille d'Isly, en 1844, dans la périphérie Ouest de la ville d'Oujda, avait été justement déclenchée en représailles contre les attaques dirigées contre sa présence au Maghreb central. L'Emir Abdelkader avait fait du territoire marocain sa base arrière, mais aussi son territoire de repli, après ses attaques contre la présence française, depuis le territoire marocain. La ville d'Oujda avait été, de son côté, bombardée par l'aviation française, à cause du soutien apportée à la résistance, un soutien qui s'est également manifesté dans le Nord Est du pays où la résistance algérienne, appuyée par le peuple marocain, avait reçu des cargaisons d'armes expédiées depuis l'Egypte. Ces cargaisons furent réceptionnées dans la région de Nador sur un site où les Algériens auraient pu, pour montrer leur gratitude à notre pays, ériger une stèle en signe de reconnaissance au Maroc et aux Marocains, un site qualifié de «point perdu» dans la région de Nador par l'ancien fasciste Boumediene. La première condition pour toute normalisation potentielle avec l'Algérie serait donc que l'Algérie honore les engagements pris par le GPRA et qui sont consignés dans les procès verbaux et déclarations communes. Ces territoires rattachés à la France, dont certains dans les années cinquante, devraient être restitués au Royaume du Maroc. Ben Bella a admis que ces territoires sont «un cadeau de la France». En deuxième lieu, l'Algérie devrait officiellement proclamer ses excuses publiques au Maroc, à la suite de l'expulsion de 45 000 familles marocaines, au lendemain de la glorieuse Marche verte et convenir de leur indemnisation et de la réparation du préjudice. Elle doit reconnaitre officiellement les crimes commis contre la communauté marocaine, les abus, les dépassements, les injustices et les violations des droits de l'homme et des chartes internationales d'établissement. La guerre des sables ayant été provoquée et enclenchée par l'Algérie, pour imposer au Maroc le fait accompli frontalier, il est aujourd'hui primordial que toute normalisation avec l'Algérie, doive rétablir la vérité historique et proclamer la responsabilité entière et unilatérale de la junte militaire algérienne dans les graves préjudices causés, en 1963, au Maghreb, au Maroc et aux peuples du Maghreb, dès l'indépendance de cet ancien département français. En 1975, et au lieu de soutenir les revendications du Maroc, pour la récupération de ses provinces du sud, et pour perpétuer le fait accompli concernant les frontières Est, le fasciste Boumediene créa le polisario, encouragea le séparatisme, dilapida des milliards de dollars de fonds publics, pour éterniser la haine entre les peuples du Maghreb, perpétuer la division, animé d'un dessein machiavélique d'accès à l 'Océan Atlantique et donc d'encercler le Maroc ancestral de tous les côtés. Un rêve et une stratégie restés au stade de la théorie, grâce à la fervente détermination du Maroc. Désormais, il y'aurait lieu d'opposer la fermeté, la détermination et la résolution, à un voisin encombrant, paranoïaque, mégalomane, schizophrène, insensé, aveuglé, obstiné, entêté et Chimérique, beaucoup plus porté sur la division que sur le bien être des peuples du Maghreb. Il va falloir, par ailleurs, exiger la mise en œuvre des conventions de coopération bilatérale et imputer la responsabilité entière des retards de leur exécution à l'Algérie, qui créa et imagina une série de scénarios pour repousser indéfiniment, voire clore le dossier de l'exploitation commune des mines de Gara Djebilet. Toute normalisation, qui serait réclamée par l'Algérie –le Maroc se sent bien dans sa peau à l'heure actuelle- devrait également être conditionnée à la dissolution, officielle et publique, du polisario et la notification de cette décision aux instances de l'ONU et donc la réintégration «du peuple sahraoui» des camps de Tindouf, à la communauté algérienne, parmi laquelle il vit depuis cinquante ans. *Journaliste et écrivain