Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret relatif au salaire minimum légal dans les activités agricoles et non agricoles    La Présidence du Ministère public réaffirme l'examen médical obligatoire des détenus    IPC en novembre: évolution par division de produits    Cours des devises du vendredi 19 décembre 2025    « Elevate Your Business » : BANK OF AFRICA et Mastercard au cœur de l'écosystème entrepreneurial marocain    L'Arctique méridional canadien pourrait perdre 60% de ses glaciers d'ici 2100    Etats-Unis : Trump annonce une prime de 1 776 dollars pour les militaires à l'occasion des 250 ans de l'indépendance    Accord Mercosur-UE : signature reportée à janvier en raison des réticences européennes    Coupe Arabe FIFA 2025 : le président de la FIFA salue le sacre du Maroc    CAN 2025 : Le Maroc lance un Centre de coopération policière africaine dédié à la sécurité sportive    Températures prévues pour samedi 20 décembre 2025    Sahara, culture, sport : Les piliers du Maroc triomphant en 2025    CAN 2025 : l'Océanie Club de Casablanca lance « Saveurs & Couleurs d'Afrique »    SM le Roi félicite les membres de la sélection nationale de football vainqueurs de la Coupe Arabe-Qatar 2025    CAN 2025 : « Morocco Now », partenaire officiel de la compétition    Sur Hautes Instructions Royales, un vaste programme de réhabilitation lancé à Safi après les inondations exceptionnelles    Criminalité : 95 % des affaires élucidées en 2025 (DGSN)    CAN 2025 : le Maroc inaugure à Salé le premier Centre africain de coopération policière dédié à la sécurité sportive    Football. Le Maroc remporte la Coupe arabe pour la 2e fois    « Alazar » sacré Grand Prix du Dakar Court 2025    Timitar 2025. Alpha Blondy : « Je suis séduit par l'immense changement opéré au Maroc »    L'Académie du Royaume du Maroc tient son assemblée académique    Maroc : Ouverture à Rabat du Forum international sur le sport    Une confrontation purement marocaine... Les Lions de l'Atlas espoirs se rapprochent du titre de la Coupe arabe en finale    Football : la Finalissima Argentine-Espagne se jouera le 27 mars au Qatar    Sahara : Le Royaume-Uni espère «constater des progrès dans les mois à venir»    Clinton a-t-il convié Epstein et Maxwell au mariage du roi Mohammed VI ?    ¿Clinton invitó a Epstein y Maxwell a la boda del rey Mohammed VI?    Demócratas de Marruecos y de otros lugares exigen la liberación de Ibtissame Betty Lachgar [Tribuna]    Content creator Moroccan Mirage nominated for TikTok Awards 2026 in Dubai    Opération « Grand Froid » : la Fondation Mohammed V aide 2.155 ménages à Taroudant    Le Prix Femmes Idéal 2025 : Quatre parcours d'excellence féminine marocaine récompensés    AMMPS : la régulation du marché des médicaments au cœur des discussions    Le Maroc lance « Startup Venture Building », un levier structurant pour faire émerger les champions du digital    Maroc : Les acteurs du tourisme en conclave à Mazagan pour une stratégie unifiée    Accès à l'information : Entre ambitions législatives et résistances administratives    La JI des migrants relance le débat sur l'actualisation des politiques publiques au Maroc    Voici les hauteurs de pluie enregistrées ces dernières 24H    NAPS accompagne la modernisation du secteur du change    Sendit. Abderrahim ISLAH : "Notre engagement envers le client s'inscrit dans la durée"    Suprématie aérienne au Maghreb : Soukhoï Su-57, F-35,... au-delà des mythes ! [INTEGRAL]    Sothema : l'acquisition de Soludia Maghreb bouclée    Retro-Verso : Il était une fois la rue des Teinturiers de Rabat    Togo : L'Ekpésosso, symbole vivant de la culture guin, honoré par l'UNESCO    Ferhat Mehenni écrit : le droit du peuple kabyle à l'autodétermination    Lors d'un événement artistique à Rabat... l'ambassadrice de Croatie salue la coexistence religieuse au Maroc    USA : Trump impose des restrictions d'entrée aux ressortissants de sept nouveaux pays    AHMED    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Du Hirak à la répression, l'Algérie est devenue irrespirable (Le Monde)
Publié dans Barlamane le 11 - 02 - 2023

Près de quatre ans après le Hirak, soulèvement pacifiste de 2019, le climat politique s'est assombri en Algérie alors que le régime intensifie sa traque des derniers noyaux protestataires, écrit, samedi, le quotidien français Le Monde, dans un article intitulé "Du Hirak à la répression, l'Algérie bascule dans une nouvelle ère".
Face à cette répression, les opposants optent pour l'exode et "fuient à grande échelle une Algérie à l'atmosphère devenue "irrespirable", note le journal, ajoutant que l'Algérie est un pays "en pleine dérive autoritaire où l'arrestation guette à tout instant ceux qui se sont trop affichés durant le Hirak, en particulier ceux qui ont poursuivi le combat après l'essoufflement de la mobilisation populaire amorcé au printemps 2020, restrictions anti-Covid obligent.
Ils sont des milliers à s'être ainsi exilés en France et ailleurs en Europe, ou encore au Canada, note la publication, qui évoque le cas de l'opposante Amira Bouraoui, qui était devant une équation simple : la prison ou l'exil.
"Certains ont transité par la Tunisie, une étape sensible et périlleuse depuis qu'Alger a renforcé son influence sur le régime de Kaïs Saïed. Mme Bouraoui n'a dû son salut qu'à la détention d'un passeport français", observe le journal, précisant que d'autres n'ont pas eu cette chance tel "Slimane Bouhafs, sympathisant du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) et converti au christianisme, qui a été enlevé en août 2021 au cœur de Tunis par des inconnus qui l'ont rapatrié de force en Algérie".
Et de poursuivre qu'un "tel exode pourrait arranger le pouvoir algérien en le débarrassant de foyers d'activistes. Or, tout à l'inverse, Alger tente d'endiguer cette vague de départs de peur que ces opposants, une fois à l'étranger, diffusent largement les informations sur la répression interne", d'où les centaines d'"interdictions de sortie du territoire national" (ISTN) prononcées par les tribunaux à l'encontre des sympathisants du Hirak.
Comment pourrait-il en être autrement alors que près de trois cents prisonniers d'opinion sont désormais sous les verrous ? s'interroge le média français, pointant du doigt les dissolutions qui ne cessent de frapper des structures emblématiques de la société civile.
Parallèlement, enchaîne-t-on, le champ médiatique n'a cessé de s'appauvrir, la mise sous scellés fin décembre 2022 d'Interface Médias (regroupant Radio M et le magazine Maghreb Emergent) et l'arrestation de son journaliste fondateur Ihsane El-Kadi a fait figure de "point d'orgue d'une reprise en main allant crescendo depuis trois ans".
La presse algérienne n'est plus que l'ombre d'elle-même, souligne le quotidien français.
"Il faut se résoudre à l'évidence : l'Algérie a basculé dans une nouvelle ère. Cette +Algérie nouvelle+ dont le président Abdelmadjid Tebboune – élu en décembre 2019 – a fait son slogan consacre en fait un grand saut en arrière politique", poursuit-on.
Avec le Hirak, qui a marqué un "séisme" et "un ébranlement" de la société algérienne sans précédent, tous les espoirs semblaient permis. D'où la "douleur du désenchantement" quand le régime, miraculeusement aidé par le Covid-19 au printemps 2020, a progressivement repris l'avantage, resserrant écrou par écrou l'étau sécuritaire autour d'un mouvement devenu impuissant, relève-t-on.
Dans son rétablissement, ajoute Le Monde, le régime a bénéficié d'une double aubaine : la crise du Covid-19, qui a justifié fort opportunément l'interdiction des rassemblements protestataires au nom de la sécurité sanitaire, et la guerre en Ukraine, providentielle pour l'Algérie gazière et pétrolière, qui allait doper les prix des hydrocarbures, offrant au pouvoir algérien une bouffée d'oxygène permettant d'acheter la paix sociale, "tout en imposant l'Algérie comme une alternative au gaz russe, à ce titre courtisée par des Occidentaux subitement moins concernés par les droits de l'homme".
Et d'expliquer que cette double conjoncture internationale n'aurait pas suffi à elle seule à sauver le régime. Elle n'a fait que consolider une reprise en main intérieure déjà engagée et dont les acquis étaient déjà tangibles. Entamée dans la foulée de l'éviction de Bouteflika, moment-clé où l'armée s'est inquiétée de la mue de la mobilisation anti-Bouteflika en un mouvement antisystème, cette restauration s'est approfondie au lendemain de l'élection de M. Tebboune, fin 2019. Elle a obéi à un modus operandi très précis, digne d'un manuel de recettes à l'usage des pouvoirs autoritaires en danger.
Réminiscence de la décennie noire, l'accusation infamante de +terrorisme+ effraie, y compris les familles de détenus qui refusent parfois de communiquer sur le sort de leur parent poursuivi, observe-t-on, faisant valoir que la "machine est implacable".
Dans l'Algérie en pleine escalade sécuritaire, l'humour grinçant face aux méandres d'une répression devenue kafkaïenne n'est plus qu'une consolation, conclut le journal.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.