Dans une note verbale émise par son ministère des affaires étrangères, le royaume d'Eswatini s'est joint au concert de désaveux formulés par les pays membres de la SADC qui refusent de cautionner un acte dévoyé. «Le royaume d'Eswatini ne considère pas le mémorandum d'entente (MoU) entre la SADC et la rasd comme un instrument contraignant», y lit-on. Le royaume d'Eswatini a opposé un refus formel et catégorique à l'égard de l'acte unilatéral signé, le 2 avril, entre le secrétariat exécutif de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'entité séparatiste se désignant sous le nom de «rasd», sans information préalable ni mandat octroyé par les Etats membres, a appris Barlamane.com de ses sources. Une signature contestée, entachée de nullité À l'instigation des autorités sud-africaines, le secrétariat exécutif de la SADC a procédé, de manière unilatérale, à la conclusion d'un «protocole d'accord» avec la prétendue rasd, sans avoir consulté les Etats membres, ni sollicité leur aval. Cet acte, dénué de toute base juridique, a engendré une série de réactions officielles et indignées au sein de plusieurs capitales africaines. De nombreux pays membres ont rejeté publiquement cette manœuvre, dénonçant une imposture diplomatique accomplie en leur nom. Parmi eux figurent notamment les Etats qui n'ont jamais reconnu l'entité séparatiste et qui ont au contraire affirmé leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara, en procédant à l'ouverture de consulats à Laâyoune ou à Dakhla. Il s'agit, entre autres, des Comores, de la république démocratique du Congo, de la Zambie, du Malawi et d'Eswatini. Un acte contraire au traité et à la charte de la SADC Selon les termes du traité fondateur de la SADC aucun organe de l'organisation ne peut engager celle-ci à l'égard d'un tiers sans autorisation expresse du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. Or, aucune décision n'a jamais été adoptée par la conférence suprême pour établir un quelconque lien formel avec l'entité dénommée rasd. Dans une note verbale adressée au secrétariat de la SADC, le ministère des affaires étrangères d'Eswatini a souligné que «le royaume d'Eswatini ne considère pas le mémorandum d'entente signé avec la rasd comme un document contraignant.» Le texte précise que «le royaume d'Eswatini n'est pas juridiquement lié par les dispositions qui y sont contenues.» Un soutien sans réserve au Maroc et à son initiative d'autonomie Le même document réaffirme la position constante d'Eswatini au sujet du différend autour du Sahara. Le royaume d'Eswatini renouvelle son soutien indéfectible au plan d'autonomie proposé par le royaume du Maroc», rappelle la note verbale, en allusion à la proposition marocaine soumise en 2007 au secrétaire général des Nations unies. Depuis 2020, Eswatini a matérialisé sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc par l'inauguration d'un consulat général à Laâyoune, geste diplomatique à haute portée symbolique, inscrit dans une continuité politique assumée. La remise en cause de l'unilatéralisme sud-africain En dénonçant publiquement l'initiative du secrétariat de la SADC, Eswatini adresse un message clair à l'Afrique du Sud, accusée par plusieurs capitales africaines d'instrumentaliser l'organisation régionale pour imposer des positions minoritaires. Pour Eswatini, comme pour d'autres pays, l'heure est à la réaffirmation de principes et au rejet des arrangements faits dans l'ombre. Le Maroc entend ainsi se tenir aux côtés des pays africains soucieux de préserver leur souveraineté décisionnelle et de faire barrage aux tentatives de manipulation, qu'elles soient d'origine régionale ou extérieure. Le rejet eswatinien appuie un mouvement croissant d'appui au Maroc à travers le continent, appui renforcé par la démarche résolue du roi Mohammed VI dont la politique africaine repose sur la légitimité, la coopération sincère et le respect des choix souverains des Etats.