La huitième session du conseil d'administration de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) s'est tenue, lundi à Rabat, sous la présidence de la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah, agissant par délégation du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Les travaux de cette session ont été principalement consacrés à l'approbation du plan d'équipement 2025–2030, des plans d'action et des budgets de l'Office, ainsi qu'à l'examen du bilan des réalisations et des comptes. Dans son allocution d'ouverture, Nadia Fettah a souligné l'importance stratégique de cette réunion, qui intervient dans un contexte national marqué par les impératifs de la transition énergétique et les tensions croissantes liées au stress hydrique. Elle a salué les efforts soutenus de l'ONEE et de ses équipes dans la mise en œuvre des orientations royales dans les domaines de l'énergie, de l'eau et du développement durable. Le directeur général de l'ONEE, Tarik Hamane, a, pour sa part, mis en lumière les profondes mutations à l'œuvre dans les secteurs de l'électricité et de l'eau potable. Il a insisté sur la mobilisation de l'Office pour faire face aux défis posés par la raréfaction de la ressource en eau, la progression continue de la demande, ainsi que la volatilité des prix des combustibles et des matières premières. Il a également indiqué que les plans d'action de l'Office seront désormais davantage orientés vers l'accompagnement de la décarbonation de l'économie nationale et la promotion de l'investissement privé. Plusieurs chantiers structurants ont ainsi été lancés, visant à refonder le modèle de l'ONEE, à moderniser sa gouvernance et à fiabiliser ses outils de pilotage. Le directeur général a présenté, à cette occasion, le bilan des réalisations pour la période 2022–2024. Il a fait état d'un programme d'investissement de plus de 22 milliards de dirhams (MMDH), réparti entre l'électricité (10,7 MMDH) et l'eau potable et l'assainissement liquide (11,3 MMDH). Ces investissements ont permis de porter la puissance électrique installée à 12 017 MW, dont 45,4 % d'origine renouvelable, se rapprochant ainsi de l'objectif de 52 % fixé à l'horizon 2030. Dans le secteur de l'eau potable, l'équipement a atteint un débit global de 86,3 m3/s, assurant un taux d'accès en milieu rural de 98,8 %, au bénéfice d'environ 13,55 millions de personnes. Par ailleurs, sept nouvelles stations de dessalement, d'une capacité totale de 71,5 millions de m3 par an, ont été mises en service. Pour l'année 2024, l'ONEE a satisfait une demande électrique de 45 713 GWh, en hausse de 3,9 % par rapport à 2023, avec un pic de consommation enregistré à 7 580 MW. En matière de production d'eau potable, le volume a atteint 1 374 millions de m3, répartis entre les eaux de surface (934 Mm3), les ressources souterraines (374 Mm3) et le dessalement (66 Mm3). Le plan d'équipement 2025–2030, présenté lors de cette session, se concentre sur l'accélération de la transition énergétique, à travers l'intégration massive des énergies renouvelables, le développement de capacités de stockage et de flexibilité, ainsi que le renforcement des infrastructures de transport. Ce plan ambitionne d'atteindre un taux de 56 % de capacité installée renouvelable dès fin 2027. Doté d'une enveloppe globale de 220 MMDH, dont 177 MMDH pour l'électricité et 43 MMDH pour l'eau potable, ce plan prévoit un financement à hauteur de 72 % par le secteur privé. Il comprend notamment un programme de 100 MMDH dédié au développement de 12,5 GW de capacités renouvelables, représentant 80 % de l'augmentation prévue. Dans ce cadre, des solutions de stockage sont anticipées dès 2026, à travers la mise en œuvre de systèmes de batteries (BESS) d'une capacité de 1 600 MWh, ainsi que la construction d'un programme de moteurs à combustion au gaz naturel (300 à 450 MW) et de la centrale à turbine à gaz d'El Wahda (990 MW), dont la mise en service est prévue début 2027. Concernant l'eau potable, le plan d'équipement des cinq prochaines années met l'accent sur la sécurisation de la production, le renforcement de l'offre en milieu rural et l'optimisation des réseaux existants. Il est prévu qu'en 2030, la capacité de dessalement couvre 63 % des besoins en eau potable. À l'issue des travaux, le conseil a approuvé l'ensemble des résolutions soumises, en phase avec les objectifs de développement et de performance de l'Office. Ont également pris part à cette session les membres du conseil d'administration représentant les départements ministériels concernés, le directeur général de l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'Etat (ANGSPE), ainsi que plusieurs responsables de l'ONEE.