La peine infligée à l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro pour tentative de coup d'Etat pourrait être ramenée de 27 ans à un peu plus de 2 ans si le projet de loi de révision des peines soumis ce mardi au vote de la Chambre des députés venait à être approuvé. « Aujourd'hui à 18H00 (21H00 GMT) commence le vote », a indiqué Paulinho da Força, rapporteur du projet de loi dit de « dosimétrie », affirmant que, si le texte est adopté par les deux chambres, « Bolsonaro verra sa peine réduite de 27 ans et 3 mois à environ 2 ans et 4 mois ». Selon le député, cette réduction potentielle s'appuie sur deux mécanismes prévus dans la proposition : l'application de la modalité de cumul de peines qui permet d'unifier des condamnations multiples lorsqu'elles relèvent d'un même contexte, et une extension des possibilités de remises de peine. Lire aussi : Présidentielle au Brésil : la candidature du fils aîné de Bolsonaro bouleverse le jeu politique Le projet, qui n'a pas encore été examiné par le Sénat, pourrait également ouvrir la voie à une liberté conditionnelle pour une centaine de partisans de l'ancien président (2019–2022) condamnés pour l'assaut mené contre les sièges des trois pouvoirs à Brasilia le 8 janvier 2023. D'abord présenté comme un texte d'amnistie, le projet a été profondément remanié après de fortes résistances politiques. Il revient en séance plénière après avoir été retiré à plusieurs reprises de l'ordre du jour, notamment en raison des tensions internes et des pressions liées à la pré-campagne de Flávio Bolsonaro, fils de l'ex-président et prétendant à l'élection présidentielle de 2026, qui plaide pour une amnistie plus large. Si la peine unifiée de Jair Bolsonaro demeurerait supérieure à 20 ans, son temps de détention en régime fermé pourrait être considérablement réduit. Selon des estimations relayées par la presse, il pourrait passer de 6 à 8 années de prison ferme à une période comprise entre 2 ans et 4 mois et 4 ans et 2 mois, selon l'interprétation finale du pouvoir judiciaire et l'éventuelle progression du détenu par le biais d'activités d'étude, de lecture ou de travail. L'impact réel du projet, s'il est adopté, dépendra toutefois de la Cour suprême, seul habilitée à recalculer les peines.