Les alliés naturels et conjoncturels du Polisario à la Chambre basse espagnole avaient planifié, depuis plusieurs semaines, de marquer la Journée mondiale des droits de l'Homme par une interpellation du ministre des Affaires étrangères. Ce mercredi 10 décembre, José Manuel Albares a tenté de convaincre les députés des autres groupes, à l'exception du PSOE, de la légitimité du soutien apporté par l'Espagne, en mars 2022, au plan marocain d'autonomie pour le Sahara. Il a souligné que cet appui a été renforcé par l'adoption, le 31 octobre, de la résolution 2797 du Conseil de sécurité. «La question du Sahara ne peut pas rester encore un autre demi-siècle sans solution», a-t-il affirmé. Ses déclarations ont été rejetées par les représentants de Sumar, de la Gauche républicaine catalane, du Parti nationaliste basque (PNV) et d'EH Bildu, les indépendantistes basques. Les députés du Parti populaire ont également adopté la même position. Ces réactions n'ont rien de surprenant. Elles avaient déjà été exprimées dès l'annonce, le 18 mars 2022 par le cabinet royal marocain, du soutien du chef du gouvernement au plan d'autonomie marocain, présenté alors comme «la base» d'une solution. Quant au Parti populaire, il utilise ce dossier pour mettre le PSOE dans l'embarras, en suivant la ligne politique de son ancien leader, Mariano Rajoy, lorsqu'il était dans l'opposition entre mars 2004 et novembre 2011. Cependant, une fois au pouvoir, Rajoy avait renié ses promesses faites au Polisario.