L'entreprise pétrolière Genel Energy a annoncé jeudi son désengagement du permis d'exploration de Lagzira, situé dans le sud du Maroc, à l'issue de la période contractuelle initiale. L'opérateur, qui ne sollicitera pas de prorogation, prévoit une sortie définitive en juin, marquant la fin de sa présence sur le territoire marocain. La société Genel Energy plc a fait savoir, jeudi 8 mai, qu'elle mettra un terme à ses activités au Maroc à la fin du mois de juin, renonçant formellement à la prolongation de son engagement initial dans le permis de Lagzira, au sud du royaume, a-t-elle indiqué à l'occasion de la publication de son rapport opérationnel pour le premier trimestre 2025. «Nous avons informé l'ONHYM (l'Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc) que nous ne prolongerons pas au-delà de la période initiale du permis de Lagzira vers la première période de prorogation et, en conséquence, que nous abandonnerons le permis en juin 2025», a précisé l'entreprise. Le ministère de la transition énergétique et du développement durable a octroyé, en août 2023, trois autorisations d'exploration d'hydrocarbures en faveur de la société britannique Genel Energy Morocco Limited et de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), partenaires dans le cadre d'un accord signé quelques mois plus tôt. Ces permis concernent les zones désignées «Lagzira Offshore 2», «Lagzira Offshore 3» et «Lagzira Offshore 4», d'une superficie respective de 1 293 km2, 1 298,6 km2 et 1 317,9 km2. Ils couvrent une période initiale de dix-huit mois à compter du 2 juin 2023, selon les dispositions réglementaires en vigueur. Conclu en mars 2023, le contrat entre l'ONHYM et Genel Energy prévoit une période d'exploration complète de huit ans, subdivisée en trois phases successives, assorties d'un régime fiscal considéré comme attractif par les autorités marocaines. Il avait pour objet la mise en valeur du domaine maritime au large de Lagzira, sur la façade atlantique méridionale du royaume. Diversification vers le sultanat d'Oman Ce retrait a été expliqué par une réorientation géographique vers le sultanat d'Oman, où l'entreprise britannique affirme avoir récemment obtenu un intérêt dans le bloc 54. L'achèvement juridique de cette acquisition est attendu dans les prochaines semaines, à la faveur d'un décret royal en cours de préparation. Le lancement du programme de travaux substantiels est, quant à lui, prévu vers la fin de l'année. Le partenariat avec OQEP (Oman Qara Energy Partners), opérateur du bloc, marque une inflexion notable dans la stratégie d'expansion de Genel Energy hors du Kurdistan irakien. Selon M. Paul Weir, directeur général de la société : «notre entrée à Oman s'inscrit dans un dessein plus large de diversification géographique de notre production. Nous explorons activement d'autres juridictions susceptibles d'accueillir de nouveaux actifs.» Sur le plan financier, la société annonce une trésorerie nette de 135 millions de dollars au 31 mars 2025 (contre 131 millions de dollars à la clôture de 2024). Le flux de trésorerie libre a atteint 5 millions de dollars sur le trimestre, bénéficiant d'un niveau de production supérieur aux prévisions. Par ailleurs, Genel a procédé en avril au rachat anticipé de 66 millions de dollars d'obligations arrivant à échéance en octobre 2025, compensé par l'émission d'un nouveau titre d'une valeur de 100 millions de dollars, échéance avril 2030.