Six ans après Ckay the First, EP devenu culte grâce au succès planétaire de "Love Nwantiti", le chanteur nigérian, devenu figure incontournable de l'émosphère afrobeat, revient avec Ckay the Second, un projet en forme de miroir, d'introspection et de réaffirmation artistique qu'il est venu présenter à la 26e édition du Festival Gnaoua d'Essaouira. Un éponyme groovy teinté de mélancolie et d'élégance discrète où les morceaux sont façonnés à l'instinct, entre émotion brute et maîtrise technique. C'est la première fois que vous vous produisez à Essaouira. Quel est votre sentiment ? Je suis ravi d'être ici. J'ai toujours trouvé excitant le fait d'explorer de nouvelles villes, de nouveaux sons et de nouvelles cultures. Je trouve que ma présence a du sens dans un festival qui célèbre la diversité et le continent africain dans son ensemble. Vous connaissez un peu la musique Gnaoua ? Je ne connais pas beaucoup la musique Gnaoua mais j'ai écouté plusieurs artistes répéter. Tous ces nouveaux sons sont très excitants pour moi et je trouve cela génial de pouvoir rencontrer les musiciens en personne. Pourquoi avoir opté pour l'Afro-Emo sound ? J'appelle ma musique de « l'Emo Afro Beats », parce qu'elle a un côté vulnérable et émotionnel auquel je suis sensible, qu'il s'agisse de paroles ou de sons, ... c'est aussi un style qui convient à ma personnalité, au parcours de ma vie, j'ai eu plusieurs expériences dans ma vie qui m'ont poussé à faire de la musique, comme les chagrins d'amour, la souffrance, ou la tristesse. Quels sont les artistes qui vous ont inspiré ? J'ai grandi avec les chansons de Fela Kuti, Victor Uwaifo, Osadebe, ...ce sont les chansons que mes parents écoutaient lorsque j'étais petit, mon père joue aussi de la musique classique dans la maison, puis il y a toutes les chansons pop qui passaient à la radio et à la télévision. C'est ce qui a forgé un peu mon identité musicale. Vous avez fait un featuring avec ElGrande Toto pour « Love Nwantiti ». Pourquoi ce choix ? A l'époque, je m'apprêtais à sortir des remixes de mon morceau en plusieurs versions : espagnole, française, est- africaine, sud-africaine... ElGrande Toto m'a écrit à la dernière minute pour me dire qu'il adorait « Love Nwantiti », que le morceau avait énormément de succès au Maroc, et qu'il aimerait en proposer un remix dans une version marocaine. Ça avait l'air complètement fou, mais j'étais ouvert à cette idée. Avec cette chanson, je voulais unir des cultures différentes et je trouvais que ça matchait avec mes objectifs. Il ne restait que 24 heures avant la date limite. Je lui ai dit qu'il fallait absolument enregistrer le jour même si on voulait intégrer sa version. Et il a réussi à le faire. Quelques semaines plus tard, ça a été un énorme succès. Chapeau à Toto. Diriez-vous qu'il y a un avant et un après « Love Nwantiti » ? Beaucoup de gens dans le monde entier m'ont connu grâce à Love Nwantiti, puis par la suite, ils ont commencé à me suivre et à apprécier mes autres chansons. En fait, c'est ce qui m'a permis d'avoir un public, de pouvoir voyager à travers le monde et de faire des concerts au Moyen-Orient, en Amérique, en Asie et en Europe. Ça a été une aventure folle mais déterminante pour ma carrière. Parlez-nous un peu de votre nouveau EP « Ckay the second » Ça représente une nouvelle étape et un nouveau chapitre dans ma vie. Le projet a été réalisé entièrement en Afrique, je ne voulais pas le faire en Europe ou ailleurs, parce que c'est de l'Afro Beat, et c'était logique de le faire en Afrique, je voulais que l'essence de l'Afrique même soit très présent dans ces morceaux. J'ai eu la chance de collaborer avec de grands artistes et de grands producteurs. Je tiens beaucoup à ce projet, je l'écoute tous les jours. Qu'est ce qui a inspiré ce projet ? C'est inspiré d'amour, d'amour perdu à toujours et dans ma vie amoureuse, je voulais vivre avec quelqu'un pour toujours mais ça a fini autrement ; ceci-étant, j'aimerais un jour être avec quelqu'un. En fait, ça s'adresse à tous les amoureux et les couples du monde entier.