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À Mawazine, Nancy Ajram "snobe" les symboles nationaux marocains
Publié dans Hespress le 23 - 06 - 2025

Vingt ans, ça se fête. Du moins, en théorie. Car pour sa 20e édition, le festival Mawazine – Rythmes du Monde a plutôt offert au public marocain une démonstration grandeur nature de ce qu'on pourrait appeler « l'art de se tirer une balle dans le drapeau ».
Désormais, le protocole est bien huilé : on tend un drapeau marocain à l'artiste étranger, on lui remet un maillot des Lions de l'Atlas, parfois même une petite balle de foot siglée « 2030 », en référence au prochain Mondial dont le Maroc sera coorganisateur. Un joli kit de bienvenue, censé susciter sourires, selfies, et deux ou trois mots doux lâchés au micro. Le problème ? C'est que ce folklore a perdu de son âme... et de son sens.
Dimanche soir, sur la scène Nahda, Nancy Ajram a transformé ce moment de communion en un silence glacial. Alors qu'elle chantait, sous les cris et flashs d'un public conquis d'avance, la présentatrice Feryal Ziyari s'avance, solennelle, drapeau marocain et bouquet de fleurs en main. Geste symbolique. Mais l'artiste libanaise, elle, ne bouge pas. Ne regarde pas. Ne réagit pas. Elle chante. Elle passe. Elle ignore.
Un malaise en direct, capté par les caméras, les smartphones, les regards choqués. La présentatrice attend. Une, deux, trois minutes. Le drapeau toujours au coin, comme une offrande refusée. Elle finit par s'éclipser. Plus tard, elle revient, résignée, pour remettre le seul bouquet. Le drapeau, lui, retourne dans les coulisses.
Mais le spectacle de l'indifférence ne s'arrête pas là. Lorsque les organisateurs, avec un enthousiasme naïf, offrent à Nancy un maillot de l'équipe nationale et un ballon de football – clin d'œil appuyé à la Coupe du monde 2030 – la chanteuse oppose un mur de froideur.
Et ce n'est pas la première fois. Les plus anciens se souviennent encore de ce précédent scandale à Mawazine, quand Nancy Ajram avait refusé de goûter au lait et aux dattes, un rituel marocain d'accueil ancestral. À l'époque, elle avait plaidé une allergie. Fort bien. Mais à force d'aligner les refus et les gestes sans chaleur, on finit par se demander si le problème est dans la tasse... ou dans l'attitude.
Il est tentant de jeter la pierre uniquement sur la star. Mais en y regardant de plus près, c'est tout un système d'organisation qui mérite d'être interrogé. Car à force de transformer les symboles de l'identité nationale en gadgets de communication, on en vide la valeur, on en banalise le sens, on en ridiculise le protocole. Ce drapeau, ce maillot, cette fleur, ce ballon : tout est remis comme un lot de consolation, sans pédagogie, sans respect, sans contexte.
Et que dire de la programmation ? À l'occasion de ses 20 ans, Mawazine avait une opportunité en or de signer un grand retour après plusieurs années de turbulence. Résultat : une affiche qui sent la naphtaline, des artistes recyclés, peu impliqués, et un désintérêt grandissant du public marocain, qui peine à reconnaître son reflet dans ce miroir de scène.
Les critiques fusent : programmation sans âme, désorganisation visible, communication floue. Plusieurs festivaliers, journalistes culturels et anciens partenaires ne cachent plus leur déception. Le cas Nancy Ajram n'est que le dernier épisode d'un feuilleton plus vaste : celui d'un festival qui semble avoir perdu le lien avec son public, avec ses racines, avec ses symboles. Car il ne suffit pas d'inviter les stars arabes ou internationales à coups de cachets à six chiffres, ou plus, pour faire vibrer les foules. Encore faut-il construire une relation de sens, de respect mutuel, et de considération sincère.
Dans un pays où les symboles nationaux sont profondément ancrés dans la mémoire collective, le drapeau n'est pas un accessoire. Il est émotion, histoire, fierté. Et le brandir, le porter, l'honorer ne devrait jamais être une clause contractuelle. Encore moins un automatisme désenchanté.


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