À travers des campagnes virales sur les réseaux sociaux, ISWAP, faction régionale de l'organisation Etat islamique (Daech), séduit une jeunesse nord-africaine vulnérable. Le groupe djihadiste exploite la situation sociale et diffuse un discours radical glorifiant un califat en Afrique. Pour contrer cette propagande en ligne, le Maroc intensifie sa coopération sécuritaire et son dispositif de surveillance. Les activités de ce groupe terroriste connaissent une recrudescence dans plusieurs pays africains, notamment au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger, selon les médias citant des sources sécuritaires. ISWAP exploite la fragilité des institutions locales et le manque de contrôle territorial pour intensifier ses actions armées et renforcer son emprise sur le terrain. Ce mouvement cherche à attirer de nouveaux adeptes à travers des campagnes numériques bien rodées, ciblant principalement les jeunes originaires d'Afrique du Nord. Les recruteurs exploitent les frustrations sociales, la précarité économique et les sentiments de marginalisation pour séduire une jeunesse vulnérable, notamment au Maroc. Leur discours glorifie l'idée de la hijra, une migration idéologique vers une terre présentée comme la base d'un futur Etat islamique. ISWAP propage le mythe d'un « sanctuaire islamique » en Afrique de l'Ouest, affirmant que des combattants en provenance du Maroc et d'autres pays arabes auraient déjà rejoint ses rangs. Une stratégie de communication agressive qui vise à reproduire, sur le continent africain, l'expérience du califat autoproclamé par Daech en Syrie et en Irak entre 2014 et 2019. Lire aussi : Réseaux sociaux : le nouveau visage du commerce informel au Maroc Face à cette menace transnationale, les autorités resserrent leur dispositif de surveillance. Des opérations de démantèlement de cellules extrémistes ont été menées avec succès au fil des années, mais les nouveaux réseaux, plus diffus et interconnectés via des plateformes cryptées, exigent une vigilance accrue et une adaptation continue des méthodes de lutte. Le Maroc intensifie également sa coopération avec les pays du Sahel, dans une logique de coordination stratégique et de partage de renseignements. L'objectif est de contenir l'influence de ces groupes avant qu'ils ne parviennent à instaurer des zones de non-droit capables d'abriter des bases d'entraînement ou de planification d'attaques régionales et internationales. À l'échelle mondiale, l'inquiétude grandit quant à la possible émergence d'un nouveau foyer terroriste au cœur de l'Afrique. L'installation d'un califat dans cette région instable représenterait une sérieuse menace pour la sécurité régionale, mais aussi pour l'Europe, qui craint d'en subir les répercussions directes. ISWAP est aujourd'hui considéré comme l'une des factions les plus dynamiques du djihadisme international. Sa capacité à intégrer les réalités locales tout en recrutant au-delà des frontières lui confère une redoutable efficacité. Dans ce contexte, l'expérience du Maroc en matière de lutte antiterroriste et son rôle central dans la coopération sécuritaire régionale restent des atouts précieux pour endiguer cette menace émergente.