CAN 2025 : McDonald's et Bacha Coffee s'installent dans les aéroports marocains    The Best FIFA 2025 : Achraf Hakimi dans l'équipe type    Snowfall and heavy rain expected in Morocco from Wednesday to Saturday    CAN 2025: McDonald's y Bacha Coffee se instalan en los aeropuertos marroquíes    Soukayna Benjelloun condamnée à trois mois de prison, son ex-mari écope d'une peine avec sursis    Jaylann, L'Artiste et Angélique Kidjo interpréteront la chanson officielle de la CAN 2025    Forbes Afrique nomme les ambassadeurs les plus influents du Maroc en matière de soft power    Nairobi: Le Maroc participe à la réunion ministérielle du CTS de l'UA sur la justice et les affaires juridiques    Edito. La 5G, un tournant à ne pas rater    Royal Air Maroc et Malaysia Airlines signent un accord de partage de codes    GWM renforce sa présence sur le marché marocain avec 4 nouveaux modèles    La Chambre des représentants organise ce jeudi le Forum international sur le sport    Mondial 2026: La FIFA lance une nouvelle catégorie de billets pour les supporters des équipes qualifiées    Mondial 2026: La Tournée du trophée débute le 3 janvier, une escale prévue au Maroc    Casablanca : sport, patrimoine et mémoire    Mercato hivernal : Villarreal vise Ounahi    CAN 2025 : Rabat prolonge les horaires des cafés et restaurants    TENNIS : Le S.O.S du T.A.Safi, entièrement ravagé par un déluge !    Maroc-Mauritanie : Une coopération renforcée en matière d'aménagement du territoire    Rabat et Ouagadougou scellent de nouveaux accords    CNDH : les droits humains face aux défis de l'intelligence artificielle    Extrême climatique : chronique d'une vulnérabilité révélée    Huiles végétales : pourquoi la transformation et l'usage font toute la différence    Températures prévues pour jeudi 18 décembre 2025    Voici les hauteurs de neige enregistrées ces dernières 24H    Développement économique et social : le Maroc et la Guinée équatoriale renforcent leur coopération    Bensaid appelle les médias à combler le fossé numérique et à faire face aux fausses informations    Togo : L'Ekpésosso, symbole vivant de la culture guin, honoré par l'UNESCO    Ferhat Mehenni écrit : le droit du peuple kabyle à l'autodétermination    Lors d'un événement artistique à Rabat... l'ambassadrice de Croatie salue la coexistence religieuse au Maroc    Sothema renforce son pôle hémodialyse avec Soludia    Maroc-Allemagne : signature à Rabat de trois conventions de financement de 450 M€    USA : Trump impose des restrictions d'entrée aux ressortissants de sept nouveaux pays    AHMED    La Radiologie entre haute technologie et rareté des ressources humaines    CAN 2025 : la CAF et le Comité local d'organisation font le point    Flexibilisation du régime de change : une phase pilote du ciblage d'inflation prévue en 2026, selon Jouahri    Revue de presse de ce mercredi 17 décembre 2025    Maroc-Chine: La 7e Commission mixte de coopération économique se tient à Pékin    Hafid Douzi se retire de la chanson officielle de la CAN 2025    Les Emirats arabes unis expriment leur solidarité avec le Maroc après les inondations meurtrières à Safi    Espagne : Condamnation à perpétuité pour deux Marocains pour un double meurtre    Brésil : une réplique de la Statue de la Liberté s'effondre suite à une violente tempête dans le sud    Un avion européen atterrit à Bagdad, une première depuis 35 ans    L'éducation au cœur des priorités... la Chine trace les contours d'une nouvelle approche de l'éducation morale des enfants    Achraf Hakimi et Hassan Hajjaj ouvrent le café éphémère «Juj» à Casablanca    Bureau Marocain Droits d'Auteur : Des élections bouclées, entre espoirs et critiques du milieu artistique    Patrimoine musical : Le Mali honore Sidiki Diabaté    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sahara : de l'autonomie négociée à la souveraineté imposée, le Maroc à la croisée des chemins
Publié dans Barlamane le 23 - 06 - 2025

Depuis que le Maroc a présenté en 2007 son initiative d'autonomie comme solution politique définitive au conflit du Sahara, cette proposition s'est imposée comme l'option la plus réaliste et la plus rationnelle pour résoudre le différend dans le cadre de la souveraineté marocaine et de l'intégrité territoriale du Royaume. Cette approche a bénéficié d'un soutien international croissant, couronné en décembre 2020 par la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Cette reconnaissance a ouvert la voie à des positions similaires de puissances occidentales majeures comme la France, l'Espagne, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que de dizaines de pays africains et arabes qui ont concrétisé leur soutien par l'ouverture de consulats dans les villes de Laâyoune et Dakhla.
Ce tournant diplomatique reflète une conviction de plus en plus partagée au sein de la communauté internationale, l'initiative marocaine d'autonomie constitue la seule solution sérieuse et réaliste. À l'inverse, le projet de "référendum d'autodétermination" brandi par le Front Polisario s'est effondré, exposé dans sa nature réelle: un simple instrument de manœuvres politiques entre les mains de l'institution militaire algérienne.
L'armée algérienne: acteur central de la genèse et du blocage du conflit saharien
Malgré les avancées diplomatiques notables du Maroc, l'Algérie continue de jouer un rôle de perturbateur central dans la résolution du conflit saharien. Ce rôle ne se limite pas à un soutien financier et politique au Polisario, mais s'exerce à travers un contrôle direct sur ses décisions, faisant de ce mouvement un simple prolongement politique et sécuritaire de la doctrine militaire algérienne.
Cette posture rigide ne peut être comprise qu'à la lumière de la crise structurelle qui secoue le régime algérien, dominé par une élite militaire imposant une lecture sécuritaire figée. Le dossier du Sahara devient alors un levier stratégique pour masquer l'échec interne et détourner l'attention des demandes croissantes de réformes politiques et économiques. Isolée régionalement, l'Algérie parie sur la perpétuation du conflit avec le Maroc pour maintenir la légitimité de ses généraux et renforcer leur mainmise sur les leviers de décision.
Le Sahel: une fragilité sécuritaire qui accélère l'urgence du règlement
En parallèle de l'impasse politique entretenue par Alger, l'instabilité sécuritaire dans la région du Sahel s'aggrave. Devenue l'un des foyers les plus dangereux du continent, cette zone est désormais infestée par des groupes terroristes, séparatistes et criminels qui prospèrent sur la faiblesse des institutions dans des pays comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso. Cette menace ne concerne pas uniquement la sécurité interne de ces Etats, mais a aussi des répercussions directes sur la sécurité nationale du Maroc, la stabilité de l'Afrique du Nord et de l'Ouest, ainsi que sur l'Europe.
Dans ce contexte, le Sahara marocain s'impose comme un rempart stratégique face à l'expansion du chaos. Or, la prolongation artificielle du conflit, dictée par les calculs politiques algériens, expose les provinces du Sud à des vulnérabilités multiples. D'où une conviction croissante: la solution politique ne peut plus attendre. Le règlement souverain devient une nécessité impérieuse, non seulement pour affirmer la souveraineté marocaine, mais aussi pour préserver la stabilité régionale et contrer les risques de fragmentation et de dérive sécuritaire.
La souveraineté complète: un choix réaliste pour la stabilité
Face à l'obstruction continue de l'Algérie et en l'absence d'indications sur une volonté politique sincère de résoudre le conflit, de nombreuses voix stratégiques plaident désormais pour un basculement vers une affirmation pleine et entière de la souveraineté marocaine. Ce choix n'est plus une hypothèse théorique, mais une option réaliste, que le Maroc pourrait adopter, tôt ou tard, même de manière unilatérale.
Cela impliquerait un passage du cadre de l'offre politique, l'autonomie, à l'imposition d'un fait accompli souverain sur les provinces du Sud, intégrées de facto dans le territoire national, où l'Etat exerce pleinement ses prérogatives sans dépendre du bon vouloir d'acteurs sans légitimité ni autonomie décisionnelle.
Ce changement de paradigme n'est pas simplement une réponse au blocage algérien, il traduit une nécessité géopolitique de consolider la sécurité nationale, de protéger les acquis du développement dans le Sud et de sécuriser les frontières du Royaume face aux menaces complexes de l'environnement régional.
Aujourd'hui, l'influence d'un Etat ne repose plus sur les discours, mais sur sa capacité à exister sur le terrain, à assurer la paix, à intégrer ses territoires dans un projet de développement global. Celui qui détient le sol, le gère, l'organise et l'intègre dans l'Etat est celui qui s'impose dans l'équation de la légitimité internationale.
Le Maroc est désormais à un carrefour stratégique, soit son initiative d'autonomie reçoit une réponse réelle de la part d'un interlocuteur légitime, libéré de la tutelle algérienne, soit le Royaume choisit de clore cette offre et de passer à une nouvelle phase de règlement unilatéral. Ce choix est juridiquement légitime, stratégiquement justifié et géopolitiquement nécessaire au regard de l'évolution du contexte régional.
Un troisième scénario, hypothétique mais porteur d'espoir, serait l'émergence d'un changement démocratique en Algérie, vers un régime civil ouvert sur la coopération régionale. Un tel tournant pourrait ouvrir la voie à une paix durable et à une refondation de la coopération maghrébine, aujourd'hui paralysée.
Le temps du compromis n'est pas infini
La communauté internationale, consciente des mutations géopolitiques en cours et des dynamiques de développement portées par le Maroc, est aujourd'hui appelée à sortir de la gestion passive de la crise pour en soutenir une résolution politique ferme. Le soutien explicite à l'initiative marocaine d'autonomie est le seul cadre réaliste, viable et applicable sur le terrain.
Mais le temps ne joue plus en faveur des compromis reportés. Les acteurs misant sur le statu quo ou l'instabilité permanente risquent de perdre l'occasion d'une paix ordonnée. Le Maroc a, pendant deux décennies, fait preuve d'une patience stratégique exemplaire. Il a maintenu sa main tendue autour de l'autonomie. Mais cette offre ne saurait être éternelle.
Si l'Algérie et le Polisario persistent dans leur obstruction, le Maroc devra revoir sa proposition, retirer son offre d'autonomie et faire valoir pleinement sa souveraineté sur le Sahara. Car c'est là le seul moyen de garantir la stabilité régionale, d'assurer la paix et de consolider le développement au Sud du Royaume.
*Président du Centre Euro-Méditerranéen de Médiation pour la Sécurité et la Paix – Bruxelles


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.