Le conglomérat chinois Keda Manufacturing, spécialisé dans les matériaux de construction et les équipements industriels, a mis en exploitation une unité de production de compteurs intelligents sur le territoire marocain. L'usine, dont la localisation exacte n'a pas été communiquée officiellement, fonctionne à plein régime depuis le premier trimestre 2025, avec une première série d'expéditions à destination de plusieurs marchés africains. Selon les relevés publiés par les autorités économiques chinoises, cette implantation incarne une trame industrielle plus vaste : Keda Manufacturing supervise désormais dix usines réparties entre six Etats d'Afrique orientale et occidentale. Le site marocain — le premier du groupe en Afrique du Nord — occupe une position stratégique, tirant parti des infrastructures logistiques du royaume et de la stabilité de son environnement réglementaire. Un déploiement industriel à l'échelle continentale Les autres unités africaines du groupe couvrent des secteurs aussi diversifiés que la céramique, la verrerie technique, les dispositifs sanitaires ou les matériaux isolants. Ces usines, établies notamment au Kenya, en Tanzanie, au Ghana, en Côte d'Ivoire, au Nigeria et en Ethiopie, sont structurées pour satisfaire les besoins domestiques tout en participant à des chaînes de valeur régionales. Keda Manufacturing y privilégie des modèles intégrés associant transfert technologique et autonomisation des filiales locales. L'approche industrielle du groupe s'articule autour de deux leviers principaux : d'une part, l'acheminement d'équipements conçus en Chine ; d'autre part, la formation d'une main-d'œuvre locale, encadrée par des spécialistes asiatiques, dans le but d'assurer la continuité des opérations sans dépendre de flux extérieurs intermittents. Vers une industrialisation partagée sino-africaine Cette orientation traduit une évolution dans les relations sino-africaines désormais centrées sur la création d'écosystèmes productifs enracinés localement. Une note technique émise par la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) de Pékin souligne cette mutation : «La priorité n'est plus l'exportation mais l'ancrage territorial des capacités industrielles», y lit-on. Avec l'entrée en fonction de son usine marocaine, Keda Manufacturing contribue à cette recomposition stratégique des partenariats Sud-Sud. Le Maroc, du fait de sa position géographique et de sa capacité à accueillir des industries de pointe, s'impose comme un vecteur de transformation du rôle de l'Afrique dans les circuits mondiaux de production.