Sous la direction d'Abdellatif Hammouchi, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s'est hissée au rang de colonne vertébrale du dispositif sécuritaire marocain, combinant sophistication technologique, coordination institutionnelle et projection internationale. Une transformation silencieuse qui redéfinit les contours de l'autorité d'Etat et confère au Maroc un rôle accru sur l'échiquier géopolitique régional. Pilier de l'ordre public depuis sa création en 1956, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc s'est muée, au fil des dernières années, en un instrument stratégique aux ramifications régionales et internationales. «C'est sous la conduite d'Abdellatif Hammouchi, à la tête de l'institution, que la DGSN a pris l'ascendant comme force transformatrice silencieuse, façonnant à la fois la sécurité intérieure et la stature extérieure du royaume», observe le journaliste Lonzo Cook dans un article publié récemment. Loin d'une posture défensive ou strictement coercitive, la doctrine actuelle repose sur une approche intégrée : collecte proactive du renseignement, interopérabilité numérique des bases de données criminelles, recours à l'intelligence artificielle, déploiement ciblé de drones dans les zones à risques. Les centres de commandement de Casablanca et Rabat «ne détonneraient pas dans un pays d'Europe occidentale», écrit M. Cook, ancien responsable éditorial pour CNN. Au cœur de cette architecture, une coordination étroite avec le bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), équivalent marocain du FBI, permet de répondre promptement aux menaces locales et transnationales. Selon les données officielles, plus de 200 cellules terroristes ont été démantelées en deux décennies. «Le Maroc peut se prévaloir d'un bilan rare en matière de neutralisation préventive des attentats», souligne encore le journaliste. Un modèle d'exportation du savoir-faire sécuritaire Cette efficacité opérationnelle n'est pas sans retentissement sur la scène diplomatique. À l'heure où les défis sécuritaires deviennent protéiformes, le Maroc apparaît comme un partenaire de confiance. Sa participation active à la coalition mondiale contre l'Etat islamique et sa coprésidence du Forum mondial de lutte contre le terrorisme témoignent de ce positionnement. «Le renseignement marocain a permis de déjouer des complots jusque sur le sol belge ou français», rappelle M. Cook. Cette projection externe s'appuie sur une stabilité intérieure qui favorise le tourisme, les investissements étrangers et le développement de zones technologiques comme le technopôle de Rabat. La sécurité est désormais perçue comme «le fondement invisible des ambitions économiques du pays», selon l'auteur. Si certains observateurs soulignent la nécessité de mécanismes de contrôle accrus, le souci de légalité et l'ancrage progressif des droits humains dans la formation des agents apparaissent comme des inflexions notables. «La DGSN a engagé une refonte discrète de sa philosophie, misant sur la police de proximité, l'inclusion des femmes et l'encadrement juridique des pratiques», écrit encore M. Cook. Dans une région en tension, ce modèle hybride, alliant fermeté de l'Etat et réformes endogènes, suscite un intérêt croissant. «D'autres pays africains feraient bien d'y prêter attention», conclut-il.