La quatrième édition du Azian Business Forum a réuni, à Casablanca, les figures les plus influentes de l'économie nationale pour une journée de réflexions consacrée à l'articulation entre infrastructures industrielles et plates-formes logistiques, dans une perspective de souveraineté productive et de réaménagement territorial. Parmi les personnalités présentes figuraient Younes Sekkouri, ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences; Ryad Mezzour, ministre de l'industrie et du commerce, Abdellatif Maâzouz, président du Conseil régional de Casablanca-Settat; Ghassane El Machrafi, directeur général de l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) et Ghita Lahlou, vice-présidente de la CGEM. «Il est essentiel de renforcer les passerelles entre les écosystèmes industriels historiques et les politiques publiques d'emploi», a déclaré Younes Sekkouri en ouverture, soulignant la nécessité d'une révision du Code du travail pour en faire un levier de compétitivité et d'équité. Il a également rappelé que l'insertion des jeunes, diplômés ou non, demeure au cœur de la stratégie gouvernementale. Une trame collective au service des territoires Mohammed Fikrat, président de l'Azian, a salué la portée symbolique du patronage royal qu'il a qualifiée de «levier de mobilisation collective». Il a affirmé que le forum n'est plus un simple rendez-vous annuel, mais «une matrice de réflexion et d'action, façonnée par l'intelligence collective et enracinée dans les réalités du terrain». Trois conventions ont été conclues en marge de la manifestation : avec INGELEC pour un soutien technique dédié aux entreprises membres ; avec GMHD pour l'accès à des équipements professionnels à conditions préférentielles ; et avec Neo School pour garantir un enseignement de qualité aux enfants des salariés de la zone. Les débats, structurés autour de deux tables rondes et d'une conférence de Moncef Belkhayat, président de H&S Invest Holding, ont mis en lumière les nouveaux défis du territoire productif : raréfaction du foncier, maîtrise des flux, exigence de durabilité et nécessité d'une ingénierie de formation continue. L'accent a été mis sur la complémentarité entre zones logistiques et zones industrielles comme fondement d'un redéploiement régional cohérent. Un ancrage industriel centenaire pour une souveraineté renouvelée En clôture, M. Fikrat a salué «la densité des contributions, la maturité des échanges et l'élan partagé vers un modèle industriel fondé sur l'intégration logistique, l'ancrage territorial et la durabilité». Il a réaffirmé la vocation du forum à devenir «un catalyseur de projets structurants au service du tissu productif national». La Zone industrielle Aïn Sebaâ – Hay Mohammadi, centenaire et forte de plus de 500 entreprises générant 38 000 emplois directs, a été célébrée comme un pilier de la souveraineté industrielle, alimentaire, pharmaceutique et énergétique du Maroc. Depuis 2016, l'Association AZIAN œuvre à affirmer ce territoire comme un espace de référence pour l'ingéniosité industrielle, la création de valeur et la coopération institutionnelle. Le forum de 2024, déjà placé sous le Haut Patronage royal, avait consacré la montée en puissance de cette tribune comme lieu de dialogue national autour des enjeux de production et de logistique.