À l'occasion de la Journée de l'Union africaine (UA), célébrée le 25 mai dans la capitale ghanéenne, l'ambassadrice du Maroc et doyenne du groupe des ambassadeurs africains, Imane Ouaadil, a exhorté les dirigeants du continent à œuvrer résolument en faveur de l'unité et de la coopération, considérant celles-ci comme les socles indispensables d'un avenir de concorde et de prospérité partagée. Un appel à l'éveil des responsabilités collectives Devant un parterre de représentants diplomatiques, de hauts fonctionnaires du ministère ghanéen des affaires étrangères (MFA) et de membres du gouvernement, Mme Ouaadil a plaidé pour l'édification d'un environnement politique et économique apte à canaliser les formidables ressources humaines et naturelles de l'Afrique vers une véritable autonomie continentale. Selon ses termes, «le continent recèle les instruments de son émancipation ; encore faut-il le vouloir lucidement et le penser en commun.» La cérémonie s'est déroulée en présence de plusieurs ministres d'Etat, parmi lesquels Samuel Nartey George (communication et technologies numériques), Haruna Iddrisu (éducation) et Edward Omane Boamah (défense). En marge des allocutions, un acte symbolique de plantation d'arbres a été réalisé par M. George et Mme Ouaadil, en écho à la croissance conjointe des nations africaines. Cette année, l'UA a placé sa commémoration sous le thème : «Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par les réparations», amorçant une réflexion politique sur la dette morale et matérielle issue de siècles de spoliation. La mémoire, condition de l'avenir L'ambassadrice marocaine a salué les efforts déployés par le Ghana, notamment l'appel du président John Dramani Mahama en faveur d'un processus de réparations formulé lors de la 38e session ordinaire de l'Union africaine. Selon elle, «il ne saurait y avoir de paix durable sans reconnaissance des préjudices subis ni volonté de réparation effective.» Elle a souligné que ce mot d'ordre s'inscrit dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'UA, qui entend faire émerger un continent maître de ses choix, affranchi des pesanteurs du passé et capable de répondre aux aspirations de sa jeunesse. «Le legs de la traite transatlantique, de la colonisation, de l'apartheid, des génocides et des prédations néocoloniales perdure à travers des inégalités structurelles et des stéréotypes raciaux toujours vivaces», a-t-elle affirmé.