Le fonds d'investissement Kasada Capital Management, établi à Johannesburg et soutenu par l'Autorité d'investissement du Qatar (QIA), prévoit de conclure un premier accord hôtelier au Maroc au cours du premier semestre 2026, marquant son entrée attendue sur le marché nord-africain de l'hôtellerie, en pleine expansion. Déjà présent dans sept pays d'Afrique subsaharienne, Kasada a transféré une partie de ses activités vers Casablanca où il a ouvert un bureau chargé d'évaluer les opportunités locales. Cette orientation stratégique devrait aboutir à la clôture d'un fonds dédié au Royaume avant la fin de l'année, selon les informations relayées par Bloomberg. Une première percée au nord du continent Avec un portefeuille comprenant dix-neuf établissements répartis entre l'Afrique du Sud, le Kenya, la Côte d'Ivoire et le Sénégal — parmi lesquels le mythique Cape Grace de Cape Town ou plusieurs hôtels opérant sous l'enseigne Pullman — le gestionnaire affiche désormais une volonté affirmée de se déployer dans des villes d'envergure au Maghreb. «L'Afrique du Nord figure désormais parmi nos priorités», a déclaré Olivier Granet, associé gérant et co-directeur général de Kasada. «Le Maroc est aujourd'hui la première destination touristique du continent africain. Si nous prétendons constituer une plate-forme de référence, nous devons embrasser une vocation panafricaine», a-t-il confié à Bloomberg. Le Royaume a accueilli 17,4 millions de visiteurs en 2024, surpassant l'Egypte en tant que pays le plus fréquenté d'Afrique, et s'apprête à recevoir les grandes compétitions sportives du continent, dont la Coupe d'Afrique des nations en 2025-2026, avant de coorganiser la Coupe du monde de football avec l'Espagne et le Portugal en 2030. Une vision à long terme dans l'hospitalité africaine Soutenu par le géant hôtelier français Accor SA, Kasada cherche à étendre ses implantations dans l'hôtellerie haut de gamme comme dans le segment économique, tout en tirant parti des revenus issus de la restauration, des espaces de travail partagés et des activités événementielles. Cette approche intégrée répond à la mutation des usages dans l'hospitalité contemporaine. «Le continent est, à vrai dire, d'une immensité impressionnante, mais son taux d'équipement demeure relativement faible», a souligné David Damiba, également associé gérant et co-directeur général du fonds. «Nous estimons pouvoir tripler la portée de notre plate-forme actuelle en maintenant une concentration stratégique sur les villes les plus structurantes», a-t-il encore déclaré à Bloomberg. D'après l'Organisation des Nations unies pour le tourisme, l'Afrique a enregistré en 2024 la deuxième meilleure progression mondiale du secteur, après le Moyen-Orient, avec une fréquentation excédant de 7 % les niveaux observés avant la pandémie. Le Maroc, lui, a accueilli 17,2 millions de touristes en 2024, un chiffre inédit.