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L'Umkhonto weSizwe, le parti de Nelson Mandela, prône un rapprochement stratégique entre Pretoria et Rabat et soutient le plan d'autonomie marocain comme «unique solution susceptible d'apporter stabilité, paix et développement»
Le parti sud-africain Umkhonto weSizwe (MK), héritier politique de la lutte armée contre l'apartheid, a plaidé pour l'instauration d'un partenariat stratégique entre l'Afrique du Sud et le Royaume du Maroc, fondé sur des principes de souveraineté, d'unité continentale et de libération économique. Dans un document de seize pages intitulé «South Africa & Morocco: A Strategic Partnership for African Unity, Economic Emancipation and Territorial Integrity», dont Barlamane.com a obtenu copie, le MK appelle à une convergence entre les deux Etats africains «pour servir les intérêts supérieurs du continent». Le texte rappelle que le Maroc fut en 1962 le premier pays à accorder un soutien militaire et financier à Umkhonto weSizwe, branche armée du Congrès national africain (ANC) alors en lutte contre le régime ségrégationniste. «Les parcours historiques du Maroc et de l'Afrique du Sud révèlent une proximité profonde dans leurs combats contre la domination coloniale», souligne le parti. «Le Maroc, sous protectorat français et espagnol, a lutté pour sa réunification territoriale, tout comme l'Afrique du Sud a dû briser le joug de l'apartheid pour retrouver sa souveraineté.» Le MK, aujourd'hui force politique à part entière, y exprime sa volonté de bâtir un dialogue bilatéral soutenu entre les deux capitales, Pretoria et Rabat, dans le respect du droit international et des institutions africaines. Au fil du document, le parti expose une convergence d'intérêts géopolitiques : défense de la souveraineté des Etats africains face aux velléités séparatistes, promotion d'un ordre international multipolaire réformé et coordination des efforts en matière de maintien de la paix. «La fragmentation orchestrée par des acteurs extérieurs affaiblit notre continent. Une alliance solide entre l'Afrique du Sud et le Maroc peut opposer une digue à ces ingérences.» Rabat et Pretoria, deux forces africaines majeures Sur le terrain économique, le MK propose d'unir les forces des deux principales puissances industrielles du continent — l'Afrique du Sud, premier investisseur en Afrique, et le Maroc, deuxième investisseur africain — afin de stimuler les échanges internes et réduire la dépendance extérieure. «La création d'un marché durable, appuyé sur l'accord de libre-échange continental [ZLECAf], serait un levier pour sortir les populations de la pauvreté», écrit-il. Le document met également en exergue l'importance de l'agriculture, de la sécurité alimentaire, des énergies, des infrastructures et de la transition numérique, tout en préconisant des accords dans les domaines culturel, éducatif et universitaire. «La diversité linguistique et ethnique de nos deux peuples constitue un socle précieux pour redéfinir l'identité africaine dans le monde», insiste le MK. Soutien absolu à la proposition marocaine d'autonomie Sur la question du Sahara occidental, le MK adopte une position sans équivoque. Il affirme reconnaître «la légitimité historique et juridique» de la souveraineté marocaine sur ce territoire, évoquant «les allégeances tribales anciennes à la couronne chérifienne» et qualifiant la Marche verte de 1975 de «geste pacifique de décolonisation». Il soutient le plan d'autonomie présenté par Rabat comme «une issue raisonnable, susceptible d'apporter stabilité, paix et développement». «Toute solution doit respecter les aspirations des Sahraouis, mais s'inscrire dans le cadre de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc», lit-on encore dans le texte. Le MK appelle la communauté internationale à «appuyer cette proposition souveraine, en tant que voie possible vers une réconciliation durable». En conclusion, le MK dessine une feuille de route articulée autour de cinq axes : coopération diplomatique concertée, projets économiques conjoints, coordination sécuritaire, échanges intellectuels et rapprochement culturel. «Une telle alliance ouvrirait un chapitre nouveau dans la renaissance africaine, à l'abri des tutelles et des logiques de division», conclut le document.