Le Maroc enregistre pour la quatrième année consécutive une récolte de blé inférieure aux moyennes décennales malgré une amélioration météorologique tardive ayant atténué les effets d'un début de saison particulièrement sec, selon les dernières estimations publiées par le Service agricole extérieur (FAS) du Département de l'agriculture des Etats-Unis (USDA), consultées par Barlamane.com jeudi 12 juin. Une reprise partielle insuffisante après un automne aride La production nationale, selon la même source, pour la campagne 2025/2026 est évaluée à 3,5 millions de tonnes (Mt), sur une superficie moissonnée restreinte à 2,2 millions d'hectares (Mha), avec un rendement moyen de 1,59 tonne par hectare (t/ha). Ces chiffres traduisent une nette infériorité par rapport à la moyenne des dix dernières campagnes qui s'établit à 4,9 Mt, 2,7 Mha et 1,73 t/ha, respectivement. «Le déficit pluviométrique observé durant les mois de novembre et décembre 2024 a fortement compromis les emblavements et perturbé l'installation des cultures, en particulier dans l'ouest du pays», note le rapport du FAS, qui souligne toutefois une amélioration substantielle des conditions hydriques à partir de février. Les précipitations abondantes enregistrées en février et mars ont permis aux semis les plus tardifs de se redresser partiellement, apportant un sursaut salvateur à une campagne jusque-là mal engagée. Toutefois, cette embellie n'a pas suffi à rétablir les niveaux de production habituels, confirmant la persistance d'un cycle structurellement déficient. Au sein de l'Afrique du Nord-Ouest, qui regroupe le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, la production céréalière totale est estimée à 8,1 Mt, selon le même rapport. Cette révision à la hausse de 0,4 Mt par rapport au mois précédent tient en grande partie aux progrès constatés au Maroc et en Algérie, chacun contribuant à hauteur de 0,2 Mt à l'ajustement global. Pour la seule Algérie, la récolte est annoncée à 3,2 Mt, tandis que la Tunisie, profitant de pluies régulières depuis l'automne, atteindrait 1,4 Mt, soit un niveau supérieur de 32 % à la moyenne quinquennale. L'analyse satellitaire du MODIS Normalized Difference Vegetation Index (NDVI) met en évidence un démarrage particulièrement lent des campagnes marocaines 2024/2025 et 2025/2026, imputable à l'aridité de l'automne et du début de l'hiver. Le redressement végétatif amorcé au printemps, bien que notable, ne suffit pas à masquer l'érosion progressive des performances agricoles. Dans un contexte d'instabilité climatique croissante, le Maroc poursuit ses efforts pour contenir les effets de la variabilité hydrique sur les cultures stratégiques; mais l'enchaînement de campagnes déficitaires commence à peser lourdement sur les équilibres économiques et sociaux des zones rurales.