La Russie confirme sa stratégie de partenariat global avec l'Afrique à l'occasion de la deuxième conférence ministérielle du Forum Russie–Afrique au Caire, mettant l'accent sur la souveraineté, le développement et la coopération durable. La Russie a réaffirmé sa volonté de consolider un partenariat stratégique avec l'Afrique à la veille de la deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie–Afrique, prévue au Caire les 19 et 20 décembre 2025. Cette position a été exprimée par le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, dans un article de fond publié le jeudi 18 décembre. L'annonce intervient dans un contexte international marqué par des recompositions géopolitiques profondes et par une affirmation croissante des pays africains sur la scène mondiale. M. Sergueï Lavrov souligne que cette conférence ministérielle revêt une portée particulière puisqu'il s'agit de la première tenue sur le sol africain depuis la création du Forum en 2019, et après une première conférence ministérielle organisée à Sotchi en 2024. Dans son article, le chef de la diplomatie russe rappelle que les relations entre Moscou et l'Afrique reposent sur des fondements historiques qu'il qualifie de solides et constants. Il affirme que la Russie est « un ami fidèle et de longue date de l'Afrique », en référence au soutien apporté par l'Union soviétique aux mouvements de libération nationale et à la lutte contre le colonialisme. Le ministre russe insiste sur le rôle joué par Moscou dans l'adoption de la Déclaration des Nations unies sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et sur l'accompagnement « des jeunes Etats africains dans la construction de leurs institutions, de leurs systèmes éducatifs et de leurs infrastructures sanitaires ». Tout en reconnaissant que l'effondrement de l'Union soviétique a entraîné une période de recul des relations bilatérales, M. Sergueï Lavrov estime que cette phase appartient désormais au passé. Il considère que l'Afrique traverse aujourd'hui un « second réveil » marqué par une quête affirmée de souveraineté dans toutes ses dimensions politiques, économiques et culturelles. Lire aussi : Maroc-Russie : Signature à Moscou d'un nouvel accord de coopération en matière de pêche maritime Un partenariat tourné vers l'avenir et la multipolarité La Russie, écrit-il, soutient pleinement cette dynamique et plaide activement, notamment au sein des Nations unies, pour la lutte contre les formes contemporaines du néocolonialisme et pour une représentation plus équitable de l'Afrique dans les instances de gouvernance mondiale. Le ministre russe met également en avant l'absence de contentieux historiques entre la Russie et les pays africains, citant les propos du président Vladimir Poutine selon lesquels « nous n'avons pratiquement aucun différend avec quelque pays africain que ce soit, et le niveau de confiance et de sympathie mutuelle est très élevé ». Sur le plan économique, le diplomate souligne la progression soutenue des échanges commerciaux, qui ont dépassé 27 milliards de dollars l'an dernier, soit une augmentation significative par rapport à 2019. Il évoque la volonté de renforcer les investissements, d'élargir l'accès des produits africains au marché russe et de promouvoir des mécanismes de règlement fondés sur l'utilisation des monnaies nationales. M. Lavrov insiste également sur l'importance des commissions intergouvernementales et sur les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), appelée à évoluer vers un marché commun de grande envergure. La coopération s'étend aussi aux secteurs de l'énergie, des infrastructures, de l'agriculture, de la santé et de l'éducation. Le ministre rappelle que plus de 32 000 étudiants africains poursuivent actuellement leurs études en Russie et que le nombre de bourses accordées a fortement augmenté ces dernières années. Il met en avant les livraisons humanitaires de céréales, le partage de technologies agricoles et l'appui au renforcement des capacités locales, tout en affirmant que « la Russie ne considère pas l'Afrique comme une simple source de matières premières mais comme un partenaire à part entière dans des projets structurants ». Enfin, le chef de la diplomatie russe réaffirme que la relation russo-africaine s'inscrit dans une vision de long terme fondée sur la solidarité, le respect des spécificités nationales et la recherche d'un développement partagé. Il se dit convaincu que la réunion ministérielle du Caire donnera un nouvel élan à ce partenariat et ouvrira la voie à la tenue du troisième sommet Russie–Afrique prévu en 2026, avec l'ambition affichée de traduire les principes proclamés en résultats concrets au service des peuples.