Une imposante affiche murale a récemment été déployée en plein cœur de Tel-Aviv, représentant une quinzaine de dirigeants politiques sous l'intitulé «The Abraham Alliance» («l'alliance d'Abraham»), assorti de l'appel : «It's time for a new Middle East» («Il est temps pour un nouveau Moyen-Orient»). Cette composition visuelle, placée sous le logo de la Coalition for Regional Security, entend projeter une image d'unité stratégique autour d'un projet régional encore incertain. Dominant la scène, le président américain Donald Trump se tient au centre, incarnant l'architecte politique des Accords d'Abraham. À ses côtés figurent Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien ; Mohammed ben Zayed, président des Emirats arabes unis ; Mohammed ben Salmane, prince héritier saoudien et Abdel Fattah Al-Sissi, président égyptien. S'ajoutent les visages de Mahmoud Abbas, roi Abdallah II de Jordanie, le sultan d'Oman Haïtham ben Tariq et d'autres figures régionales. À droite de l'image, le roi Mohammed VI, occupe une place visible dans cette galerie composite. Sa présence témoigne de la place attribuée à Rabat dans cette représentation symbolique d'un Proche-Orient recomposé. Le Maroc, qui a rétabli ses relations diplomatiques avec Israël en 2020, continue toutefois de maintenir une position nuancée et équilibrée sur plusieurs dossiers régionaux, notamment la cause palestinienne. Signés sous l'égide de M. Trump, les Accords d'Abraham désignent un ensemble de normalisations diplomatiques entre Israël et plusieurs Etats arabes, dont les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Ces rapprochements, officialisés à partir de l'été 2020. Le Maroc, lui, a repris ses relations avec Tel-Aviv dans le cadre d'une alliance tripartite avec les Etats-Unis.