Le tribunal correctionnel d'Aïn Sebaâ a prononcé, jeudi 3 juillet, une mesure de liberté surveillée à l'encontre de la mineure Malak Tahiri, âgée de moins de dix-huit ans, reconnue coupable de liens indirects avec le fugitif Hicham Jerando, principal suspect dans une vaste affaire de diffamation et d'extorsion par voie numérique, a appris Barlamane.com de se sources. Dans son verdict, la juridiction a retenu la peine du «blâme», assortie d'un placement sous régime de liberté surveillée pendant trois mois au lieu de résidence de l'intéressée, sous la supervision du président du tribunal de première instance de la ville de Nador. La jeune fille est, depuis, hébergée dans un centre de protection de l'enfance. Une organisation spécialisée dans la calomnie et le chantage D'après plusieurs sources judiciaires, les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont procédé, récemment, à l'arrestation simultanée de quatre individus, soupçonnés d'entretenir des liens étroits avec le réseau criminel dirigé par Hicham Jerando. Ce dernier est recherché pour avoir animé, depuis l'étranger, une structure spécialisée dans la propagation de contenus calomnieux, l'injure publique, la diffamation et le chantage, visant aussi bien des particuliers que des institutions de l'Etat. Les éléments recueillis par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en particulier par son Bureau national de lutte contre la cybercriminalité (BNLCC), ont permis d'établir que les mis en cause fournissaient à Hicham Jerando des informations mensongères, souvent inventées de toutes pièces, en vue de les voir diffusées dans des capsules à caractère diffamatoire. Des motivations personnelles à l'origine des dénonciations mensongères Les déclarations des personnes placées en garde à vue ont révélé que plusieurs d'entre elles avaient volontairement inventé des faits pour nuire à des tiers avec lesquels elles entretenaient des différends personnels. Dans l'un des cas, un artisan a reconnu avoir inventé une prétendue opération de contrebande de résine de cannabis à Moulay Bousselham dans le seul objectif d'exercer une pression sur un client qui lui devait 700 dirhams, prix non réglé d'un meuble commandé. Un autre individu a admis avoir transmis de fausses accusations contre un policier en poste à Ksar El-Kébir, à qui il reprochait d'anciennes querelles. L'ensemble des contenus a été relayé par Hicham Jerando «sans la moindre vérification ni recoupement», selon les enquêteurs. Une stratégie d'exploitation systématique de contenus calomnieux Les investigations ont démontré que Hicham Jerando diffusait systématiquement toutes les informations reçues, y compris lorsqu'elles provenaient d'expéditeurs anonymes. Il en adoptait le contenu comme s'il en était l'auteur, lui conférant une légitimité apparente afin de leur donner une portée diffamatoire ou de s'en servir comme moyen de pression. Les recherches menées par la BNPJ se poursuivent en vue de démanteler l'ensemble du réseau criminel, d'identifier les contributeurs secondaires et de déterminer l'existence d'autres activités relevant de l'extorsion organisée par le biais des technologies numériques.