Le Maroc exposera les 6 et 7 août lors du Forum Etats-Unis–Afrique sur l'énergie (USAEF 2025) à Houston, les grandes lignes de sa stratégie en matière d'investissements énergétiques, d'exploitation minière et de développement des infrastructures liées à l'hydrogène et au gaz naturel. Cette intervention survient peu après la signature d'un protocole d'accord tripartite relatif au gazoduc Nigeria–Maroc, entre l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) et la Société togolaise des gazoducs (SOTOCO). Ce projet, d'une longueur estimée à plus de 5 600 kilomètres, reliera plus de treize pays d'Afrique de l'Ouest et permettra d'acheminer le gaz jusqu'au continent européen via le territoire marocain. Le projet, qualifié de structurant, conforte la volonté de Rabat de s'affirmer comme un nœud énergétique régional, tout en contribuant à la sécurité énergétique transatlantique. Sa concrétisation requiert des infrastructures à grande échelle, des garanties réglementaires et une ingénierie financière à la hauteur de ses ambitions. Une transformation institutionnelle en cours Dans le prolongement de cette politique, l'ONHYM est appelé à devenir une société anonyme à participation publique, conformément aux orientations définies par la ministre de la transition énergétique, Leïla Benali. Cette transformation vise à clarifier les modalités de gouvernance, à rendre les procédures plus accessibles aux investisseurs étrangers et à permettre une montée en puissance du secteur énergétique national. « Il s'agit de créer un cadre institutionnel plus lisible et plus attractif, apte à soutenir une stratégie de déploiement énergétique à l'échelle continentale et internationale », a déclaré un responsable marocain qui participera à ce forum. Le Maroc cherche, par ailleurs, à approfondir ses partenariats dans le domaine des ressources minérales dites stratégiques. D'après les données du United States Geological Survey, le pays dispose de réserves notables de terres rares et de métaux critiques tels que le zinc, le lithium, le cobalt et le manganèse. Un code minier en cours de réécriture Une refonte du code minier est en préparation. Elle prévoit notamment la création d'un cadastre minier national, l'institution d'une commission chargée des minéraux stratégiques et critiques, et l'établissement d'une nomenclature officielle des substances à caractère stratégique. Cette réforme vise à accroître la transparence, à établir des priorités nationales claires et à offrir un socle juridique stable aux partenaires internationaux. Dans le domaine de l'hydrogène, le Maroc affirme sa volonté de devenir l'un des pôles de production verte les plus structurés du continent. Plus de 520 gigawatts de potentiel technique en énergies renouvelables ont été identifiés sur le territoire, selon des études rendues publiques par les autorités compétentes. Cette ressource pourrait servir à alimenter de futurs corridors d'exportation d'ammoniac et d'hydrogène vers l'Europe et les Etats-Unis. La participation marocaine au forum USAEF 2025 traduit l'intention claire du royaume de structurer sa présence dans les grands rendez-vous internationaux de l'énergie. Cette démarche s'inscrit dans une perspective de coopération bilatérale approfondie avec les Etats-Unis, dans les domaines du financement de projets, de la logistique énergétique et de la valorisation des ressources du sous-sol.