Lors de la réunion de la Commission nationale, jeudi, les participants ont été unanimes à affirmer que toute réforme doit reposer sur un dialogue constructif et une concertation approfondie, afin de dégager une vision intégrée garantissant l'efficacité et la pérennité du système, tout en préservant les acquis des retraités et en améliorant leurs conditions de vie. Suivez La Vie éco sur Telegram Les syndicats les plus représentatifs et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont unanimement souligné, jeudi à Rabat, l'importance d'engager une réforme du système des retraites dans un esprit de concertation, qui tient compte des intérêts de toutes les parties concernées. Lors de la réunion de la Commission nationale chargée du suivi du dossier des retraites, présidée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, consacrée à l'examen de la situation actuelle des régimes de retraite et à l'adoption consensuelle des mécanismes de travail et de l'approche à privilégier pour élaborer un cadre adapté à ce dossier, les participants ont été unanimes à affirmer que toute réforme doit reposer sur un dialogue constructif et une concertation approfondie, afin de dégager une vision intégrée garantissant l'efficacité et la pérennité du système, tout en préservant les acquis des retraités et en améliorant leurs conditions de vie. À cet égard, le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a insisté sur la nécessité d'une revalorisation générale des pensions de retraite, tant dans le secteur public que privé, à la lumière des mutations actuelles. Il a également indiqué que sa centrale syndicale s'oppose aux propositions visant à porter l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, à réduire le montant des pensions ou à augmenter les cotisations, évoquant en ce sens d'autres scénarios possibles. Le responsable syndical a, par ailleurs, salué l'engagement du Chef du gouvernement, exprimé lors de cette réunion, à ne prendre aucune décision loin de tout dialogue ou concertation avec les partenaires sociaux et sans tenir compte de leurs propositions. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Ennam Mayara, a relevé que cette rencontre tient son importance de l'orientation de l'Exécutif à opérer une réforme globale des régimes de retraite au lieu d'une réforme paramétrique. Il a, en outre, réaffirmé l'attachement de l'UGTM à une réforme qui préserve les droits et les acquis de tous les travailleurs, ajoutant qu'elle persistera sur la même voie lors des travaux de la commission technique, prévus en septembre prochain, en vue d'aboutir à un consensus. M. Mayara a, par la même occasion, attiré l'attention sur la situation des retraités aux revenus modestes insuffisants pour couvrir leurs besoins essentiels et inadaptés au coût de la vie, appelant à une révision des pensions de retraite. Pour sa part, le premier vice-secrétaire général de la Confédération démocratique du Travail (CDT), Khalid Houir Alami, a estimé que le dossier des retraites requiert un traitement minutieux, tenant compte de la hausse du coût de la vie et de la situation des catégories qui n'ont bénéficié d'aucune revalorisation salariale ou de pension. Il a souligné que l'amélioration du système des retraites actuel passe par une réforme globale intégrant le secteur informel et qui touche à la lutte contre le chômage, au renforcement de la gouvernance et à une gestion plus efficace des investissements issus des cotisations, estimant que la fusion des caisses de retraite doit répondre à des critères clairs et s'appuyer sur les meilleures pratiques. M. Houir Alami a aussi réaffirmé le refus de la CDT de toute « atteinte aux acquis » des retraités, tout en saluant l'adoption d'une approche participative prenant en considération la complexité du dossier et la nécessité de solutions durables et équitables. À son tour, le président de la CGEM, Chakib Alj, a mis en avant l'importance de cette réunion, rappelant que le système des caisses de retraite doit être réexaminé, notamment parce que l'espérance de vie au Maroc est passée de 65 à 77 ans au cours des trente dernières années, ce qui représente à la fois une évolution remarquable et un défi pour le système de retraite. Et d'ajouter que le gouvernement, les syndicats et le patronat, via la commission mise en place, œuvrent ensemble pour trouver une solution intelligente et collaborative permettant de surmonter ce défi.