Le parti uMkhonto weSizwe (MKP) a vigoureusement défendu lundi 21 juillet son chef de file Jacob Zuma, qualifié de «traître» par le Congrès national africain (ANC) et les Combattants pour la liberté économique (EFF), après sa visite officielle au Maroc au cours de laquelle il a exprimé son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara. Dans un communiqué consulté par Barlamane.com, le MKP a salué «un déplacement conforme à l'histoire de la libération africaine et à la dignité des nations souveraines», soulignant que «le Maroc fut le premier pays à fournir un appui militaire et financier à Umkhonto weSizwe en 1962». Le parti rappelle que «l'identité du MKP est indissociable de la lutte contre l'apartheid et des engagements de justice et de souveraineté portés par les peuples d'Afrique. Le Maroc, lui aussi, a résisté aux fragmentations coloniales imposées par les puissances étrangères». «Notre position repose sur des principes fondamentaux : la souveraineté, l'unité territoriale et le rejet de toute forme d'ingérence. À ce titre, nous reconnaissons les fondements historiques et juridiques qui sous-tendent la revendication marocaine sur le Sahara», a déclaré Jacob Zuma lors de son intervention à Rabat le 16 juillet. Le drapeau sud-africain avait été déployé aux côtés de l'emblème marocain durant cette rencontre, une image dénoncée par l'ANC comme un affront diplomatique. «Zuma est un traître», accuse l'ANC Réuni à Cape Town dimanche 20 juillet, le comité exécutif national de l'ANC a exigé des excuses de Rabat, estimant que «l'utilisation du drapeau sud-africain par M. Zuma dans ce contexte représente un acte dangereux, une provocation inutile et une violation manifeste des usages diplomatiques». Le secrétaire général Fikile Mbalula a proféré des accusations personnelles contre Jacob Zuma : «Il a volé les actifs de l'ANC pour fonder le MKP. Zuma n'est pas un messie. C'est un traître. Quelles que soient ses motivations, cela ne nous surprend pas.» Les EFF dénoncent une «position de soumission» Lundi, en marge de son audience au tribunal d'East London, Julius Malema, chef de file des EFF, a lui aussi condamné la démarche de Zuma : «Sur la question du Maroc, c'est une position de soumission totale. Une trahison.» De son côté, le MKP a rappelé le rôle de médiateur joué par Jacob Zuma au KwaZulu-Natal dans les années 1990, «lorsque, au prix d'un dialogue constant, il œuvra à faire cesser les assassinats politiques entre l'ANC et le Inkatha Freedom Party». Le parti revendique «le droit inaliénable d'un ancien président à échanger avec les nations africaines, en conscience et sans calcul partisan».