La Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé (FM6SS) et le groupe pharmaceutique AstraZeneca ont conclu, mercredi à Rabat, un protocole d'accord portant sur la mise en place conjointe de centres d'excellence consacrés aux maladies rares. Ce partenariat a pour objet d'élargir l'accès au diagnostic, d'organiser les parcours de soins et de perfectionner la formation des professionnels dans ce domaine de haute technicité. Selon Saber Boutayeb, directeur du Centre Mohammed VI de la recherche et de l'innovation, cette entente consacre «la concrétisation d'un travail d'équipe mené avec les laboratoires AstraZeneca à l'échelle régionale, et non seulement nationale». Il a précisé que le centre a été le premier en Afrique à appliquer, à des fins diagnostiques, la technique du décodage rapide du génome entier (R-WGS), sans recours à l'externalisation des analyses. Une technologie de pointe intégrée au territoire national Après trois mois d'expérimentation, les résultats obtenus par cette méthode se sont révélés concluants, ce qui a motivé la poursuite du projet sous une forme élargie. Cette nouvelle étape prévoit la création de pôles cliniques et scientifiques intégrés, au sein même de la FM6SS ou dans des structures partenaires. «Le centre a désormais atteint une véritable vitesse de croisière grâce à ces tests génétiques de nouvelle génération», a indiqué M. Boutayeb, en soulignant que l'initiative devrait permettre d'ouvrir la voie à des traitements ciblés et plus précoces. Cinq axes d'engagement définis par AstraZeneca De son côté, Rami Scandar, président régional d'AstraZeneca pour le Proche-Orient et le Maghreb, a exposé les cinq piliers du partenariat. Le premier consiste à abréger le délai moyen de diagnostic des maladies rares, aujourd'hui estimé à près de cinq années. Le second prévoit la mise en place de plateformes locales dédiées aux analyses génétiques, sachant que «près de 80 % des maladies rares sont d'origine génétique», a-t-il précisé. Le troisième volet est consacré à la formation du personnel médical et paramédical chargé de l'accompagnement des malades. Le quatrième a trait à l'introduction de traitements à des prix compatibles avec les contraintes locales, en coordination avec le ministère de la santé. Enfin, le cinquième pilier concerne la connaissance épidémiologique des maladies rares, à travers un travail d'inventaire, de traçabilité et de documentation scientifique. L'accord conclu ce jour témoigne de l'attachement des deux signataires à élaborer une réponse durable aux besoins non couverts des personnes atteintes de maladies rares. Par cette entente, la FM6SS et AstraZeneca affirment leur volonté de structurer un champ de compétence qui conjugue recherche, diagnostic et accompagnement, en cohérence avec les exigences cliniques et humaines qu'exige cette catégorie de pathologies.