Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret imposant aux entreprises d'intelligence artificielle travaillant avec l'État fédéral de supprimer tout « agenda idéologique » de leurs modèles, renforçant ainsi la dimension politique du débat sur l'IA aux États-Unis. Lors d'un sommet sur l'intelligence artificielle à Washington, Trump a déclaré : « Le peuple américain ne veut pas de folie marxiste éveillée dans les modèles d'IA », affirmant que l'IA utilisée par le gouvernement devait rechercher « la vérité, l'équité et une stricte impartialité ». Le texte interdit désormais aux agences fédérales de collaborer avec des entreprises dont les systèmes afficheraient des biais considérés comme partisans, notamment en matière de diversité, d'équité, d'inclusion, de théorie critique de la race ou de transidentité. L'administration Trump prévoit également de supprimer ces notions des directives fédérales sur la sécurité de l'IA mises en place sous l'ère Biden. Cette politique marque un net contraste avec l'approche de l'administration Biden, qui cherchait à empêcher l'IA de perpétuer des préjugés et à protéger les droits civiques. Désormais, l'administration Trump fait de l'IA un nouveau champ de bataille des guerres culturelles, en ligne avec son offensive contre les programmes de diversité et d'inclusion. Récemment, l'incident du générateur d'images Gemini de Google, qui avait représenté les Pères fondateurs américains comme des personnes issues de la diversité ethnique, avait déjà déclenché une vague de critiques conservatrices. En revanche, le chatbot Grok d'Elon Musk, qui a dérapé en produisant des messages antisémites ce mois-ci, a suscité peu de réactions de la droite. Quelques jours plus tard, xAI, l'entreprise de Musk, remportait un contrat avec le Pentagone d'une valeur pouvant atteindre 200 millions de dollars.