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L'ambassadeur du Maroc au Liban évoque «un tournant» dans les relations bilatérales et dévoile «le soutien personnel discret du roi Mohammed VI» accordé au pays après les explosions au port de Beyrouth de 2020
L'ambassadeur du Maroc au Liban, Mohamed Ikrin, a déclaré lundi 28 juillet que les relations entre Rabat et Beyrouth connaissaient une évolution favorable après plusieurs années de crispations tout en soulignant la vigilance nécessaire pour préserver les intérêts souverains de Rabat. Dans un entretien accordé à Radio Liban à l'occasion de la fête du Trône, en présence du directeur général du ministère de l'information, Hassan Falha, le diplomate a affirmé : «Le Liban est le rêve de tout Arabe qui aspire à vivre dans la coexistence et la modernité, car il incarne un message.» Détente prudente et gestion des visas M. Ikrin a évoqué une amélioration du climat entre les deux pays après une période de cinq années marquée par des tensions. «La sombre nuée qui planait sur nos relations commence à se dissiper car une nouvelle situation s'est installée au Liban et nous l'accueillons favorablement, tout en prenant les précautions nécessaires pour protéger le Maroc dans nos décisions souveraines», a-t-il expliqué. Abordant la question des visas pour les ressortissants libanais, M. Ikrin a précisé que ces procédures n'avaient pas de caractère politique mais relevaient de considérations pratiques : «Le Maroc dispose de mesures imposées par la réalité, connues de tous, mais nous facilitons l'accès au plus grand nombre en examinant les dossiers individuellement et non par groupes». Les Libanais détenteurs de visas pour cent vingt pays, dont l'espace Schengen, peuvent désormais obtenir en ligne un visa marocain sous soixante-douze heures, qu'ils se trouvent au Liban ou à l'étranger. Coopération, soutien discret et soupçons persistants M. Ikrin a rappelé que la diplomatie marocaine reposait sur des principes de coopération et de solidarité, sans ingérence dans les affaires internes des pays amis : «Ne pas s'immiscer ne signifie pas renoncer à protéger et à suivre. Nous nous réjouissons des réussites du Liban et nous sommes affligés par ses malheurs. Nous avons apporté notre aide, à sa demande, après l'explosion du port de Beyrouth, discrètement et dans la mesure de nos moyens, y compris par un soutien personnel du roi Mohammed VI». Evoquant enfin la disparition de l'artiste libanais Ziad Rahbani, M. Ikrin a exprimé sa «profonde tristesse pour la perte d'un des piliers de la créativité arabe», adressant ses condoléances au peuple libanais et à Mme Fairuz. Selon des sources diplomatiques marocaines, Rabat demeure attentif aux activités du Hezbollah au Liban et soupçonne depuis plusieurs années des contacts discrets entre ce mouvement paramilitaire, fragilisé par la guerre qui prévaut à Gaza depuis 2023, et le Front Polisario. Ces soupçons, régulièrement évoqués dans les cercles sécuritaires marocains, alimentent une vigilance constante sur tous les plans.