Un navire affrété par la coalition Freedom Flotilla, transportant de l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, a été intercepté par les forces israéliennes samedi soir en Méditerranée. L'incident, survenu en haute mer, suscite de vives réactions dans plusieurs pays, notamment en lien avec la présence de journalistes à bord, dont un ressortissant marocain. Le navire Handala, affrété par une coalition d'ONG internationale, a été intercepté le 27 juillet par les forces israéliennes alors qu'il tentait d'atteindre la bande de Gaza. Selon les organisateurs de l'expédition, le bateau transportait des denrées alimentaires, du lait maternisé, des médicaments ainsi que des équipements de purification d'eau destinés aux civils dans le territoire palestinien. Le bâtiment avait à son bord 21 passagers issus de 14 nationalités, parmi lesquels des militants, des bénévoles humanitaires et des journalistes. D'après la coalition Freedom Flotilla, qui a revendiqué l'organisation de cette mission, les communications avec le navire ont été brusquement interrompues pendant l'intervention israélienne. Les passagers auraient été appréhendés et transférés en territoire israélien, où certains pourraient faire l'objet de poursuites judiciaires, ont précisé les organisateurs. Lire aussi : Gaza : 25 pays appellent dénoncent les conditions humanitaires L'interception du Handala a suscité de nombreuses réactions, notamment au Maroc. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a exprimé sa « profonde inquiétude » quant au sort du journaliste marocain Mohamed El Bakkali, présent à bord du navire. Dans une déclaration publique, le syndicat a appelé les autorités marocaines à intervenir pour obtenir sa libération et celle des autres passagers, tout en dénonçant ce qu'il considère comme une entrave grave au travail journalistique. Dans une vidéo enregistrée avant le départ, M. El Bakkali avait déclaré que son objectif était de documenter une mission pacifique à vocation humanitaire. Il avait aussi exprimé sa crainte d'une éventuelle interception. Des appels similaires ont été lancés par d'autres organisations internationales de défense des droits humains et de la liberté de la presse, qui demandent que les détenus soient traités conformément au droit international. Contexte humanitaire critique à Gaza L'opération israélienne intervient dans un contexte particulièrement tendu. Selon les Nations unies et plusieurs ONG, la situation humanitaire à Gaza demeure critique, marquée par des pénuries alimentaires, médicales et logistiques. Des voix au sein de la communauté humanitaire alertent régulièrement sur les risques de famine dans certaines zones du territoire, aggravés par les restrictions d'accès à l'aide. La Cour internationale de justice (CIJ) poursuit l'examen d'une procédure engagée par l'Afrique du Sud en décembre dernier, accusant Israël de violations graves du droit international humanitaire. Le gouvernement israélien réfute ces accusations, affirmant que ses opérations visent exclusivement des cibles militaires et sont conduites en conformité avec le droit international. Le Handala, nommé d'après une figure populaire de la culture palestinienne symbolisant la résistance, entendait dénoncer le blocus imposé à Gaza et attirer l'attention de la communauté internationale sur la crise humanitaire. La coalition à l'origine de la mission avait souligné que le navire ne transportait aucune cargaison militaire, mais uniquement des fournitures de première nécessité.