Les producteurs marocains de tomate bénéficient d'un prix moyen de vente nettement supérieur à celui que perçoivent les agriculteurs espagnols, révèle une étude fondée sur les données du système statistique Estacom, géré par l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX) et l'Agence des douanes, en vertu du code 0702 du Tarif intégré des communautés européennes (TARIC). Sur la période allant de juin 2024 à mai 2025, l'Espagne a acquis un total de 80,29 millions de kilogrammes de tomate en provenance du Maroc, pour un montant global de 115,35 millions d'euros, soit un prix moyen de 1,44 euro le kilo — l'équivalent d'environ 15,60 dirhams marocains. À titre de comparaison, les producteurs andalous n'ont perçu, lors du mois le plus défavorable, que 0,51 euro par kilo, soit près de 5,50 dirhams. L'écart s'est révélé particulièrement marqué au mois de mai : alors que les exportateurs marocains atteignaient un prix record de deux euros le kilo (environ 21,60 dirhams), les agriculteurs de la province d'Almería ne recevaient guère plus d'un demi-euro. Almería, principale porte d'entrée de la tomate marocaine C'est dans la province d'Almería que les importations marocaines ont été les plus abondantes, avec 13,71 millions de kilos achetés pour un total de 16,83 millions d'euros (soit près de 181 millions de dirhams), à un prix moyen de 1,213 euro le kilo. Cette progression de 27,19 % par rapport à l'année précédente consolide la place de cette province comme principal point d'entrée des tomates originaires d'Afrique du Nord. La province de Grenade se place en seconde position avec 9,62 millions de kilos importés pour une dépense de 13,5 millions d'euros (145 millions de dirhams), soit un prix moyen de 1,40 euro le kilo. Murcie arrive au troisième rang avec 8,17 millions de kilos, pour un montant total de 6,72 millions d'euros (environ 72 millions de dirhams), à un prix sensiblement inférieur : 0,82 euro par kilo. Barcelone suit avec 6,01 millions de kilos pour 9,32 millions d'euros (près de 100 millions de dirhams), affichant le prix moyen le plus élevé des provinces principales : 1,55 euro le kilo. Madrid ferme la marche du classement avec 2,82 millions de kilos et une facture de 4,52 millions d'euros (près de 49 millions de dirhams), soit un prix moyen également élevé : 1,60 euro. L'étude souligne l'écart manifeste entre la rémunération des producteurs locaux et les prix versés aux exportateurs marocains, dans un marché de plus en plus dépendant des importations. «Le mois d'octobre, où la tomate marocaine s'est vendue au prix plancher de 1,07 euro, a paradoxalement été celui où les agriculteurs d'Almería ont obtenu leur meilleure rémunération : 1,42 euro par kilo», selon l'Observatoire des prix et marchés du gouvernement andalou.