Selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) couvrant la période 2021-2023, la plupart des économies africaines demeurent étroitement liées aux matières premières pour l'essentiel de leurs recettes d'exportation. Le rapport relève que sur 54 pays, seuls 8 ont réussi à maintenir leur dépendance en dessous de 60 %. Ces 8 pays sont la Tunisie (21,5 %), le Maroc (26,4 %), l'Eswatini (40,2 %), le Lesotho (44,9 %), Djibouti (47,0 %), Maurice (47,6 %), les Comores (49,0 %) et l'Egypte (52,3 %). Leur niveau relativement faible de dépendance s'explique par une structure d'exportations plus diversifiée, appuyée sur l'industrie, les services ou encore les réexportations. Le Maroc et la Tunisie appuyés sur l'industrie et la logistique Les économies d'Afrique du Nord comme la Tunisie, qui affiche le taux le plus bas du continent avec 21,5 %, et le Maroc, limité à 26,4 %, bénéficient de la vigueur de la production industrielle et de la position qu'elles occupent dans les échanges logistiques. Cette orientation contribue à réduire leur dépendance à l'égard des produits bruts et à élargir leurs bases de revenus. Maurice (47,6 %) et Djibouti (47,0 %) s'appuient pour leur part sur les services et sur le rôle de plates-formes de réexportation, consolidant leur statut de carrefours commerciaux régionaux. Des économies moins vulnérables aux aléas mondiaux Les pays qui présentent une moindre dépendance aux matières premières sont en général moins exposés aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Avec des taux situés nettement en dessous du seuil de 60 %, ils disposent de bases de revenus plus stables et d'une meilleure résistance en période de ralentissement économique. À l'inverse, des pays tels que le Nigeria (96,3 %), le Liberia (77,4 %), Madagascar (72,3 %), le Sénégal (72,1 %) ou encore le Cap-Vert (71,5 %) demeurent extrêmement exposés à la volatilité des cours mondiaux. Pour l'essentiel du continent, la prédominance persistante des matières premières souligne la nécessité d'une transformation en profondeur des structures d'exportation. La CNUCED rappelle l'urgence de cette évolution et met en évidence que seuls quelques pays, dont le Maroc, disposent déjà de bases industrielles et logistiques leur offrant une grande stabilité.